Immobilier : L’Alliance pour le Logement interpelle le Gouvernement sur l’urgence des mesures à prendre

L’Alliance pour le Logement appelle Gouvernement à préciser les grandes lignes de sa politique et sa stratégie pour les trois ans à venir. Ses membres ont identifié des sujets urgents et sur lesquels ils l’interpellent.

Photo groupe Alliance pour le logement

© Le groupe Alliance pour le logement

Le groupe Alliance pour le logement

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L’Alliance pour le Logement, qui regroupe la FFB, l’USH, la FNAIM, la FPI, Pôle Habitat FFB, Procivis, l’UNIS, l’UNNE, l’UNSFA et l’UNTEC, a tenu une conférence de presse, afin d’alerter les pouvoirs publics sur la crise grandissante qui touche le secteur immobilier en France, et l’urgence à prendre des mesures pour y remédier.

Le marché immobilier en janvier 2024

En 2023, avec environ 280 000 mises en chantier, la France a atteint, en neuf, un niveau proche de ses plus bas historiques relevés au début des années 1990. Quant aux transactions dans l’ancien, elles passent sous le seuil des 900 000 logements et vont continuer à baisser en 2024. Seule l’amélioration-entretien logement ressort en hausse, et accélère même à +2,4 % hors effet prix, portée par la rénovation énergétique.

Janvier 2024 confirme que le contexte restera peu favorable cette année pour la filière, malgré une stabilisation, voire une très modeste baisse des taux d’intérêt à venir. La dégradation de l’environnement institutionnel viendra renforcer ce mouvement de fond, avec les amputations opérées sur le PTZ, le maintien de la baisse des APL, la fin programmée du « Pinel » en 2025, mais aussi la réforme déstabilisante de MaPrimeRénov’.

Selon l’Alliance pour le Logement, si aucune mesure d’urgence n’est prise, selon les estimations FFB, l’activité en logement neuf plongera de 21,3 % en 2024, pénalisée par la poursuite de la chute des ouvertures de chantier, conséquence directe de la chute des ventes de logements neufs de l’ordre de 30% : elles tomberaient à un plancher historique de 241 000 unités.

Quant aux permis, ils reculeraient encore de 12,1 %. L’amélioration-entretien du logement ralentirait, à +1,1 %, eu égard à la réforme de MaPrimeRénov’ déjà évoquée (et sous l’hypothèse d’un décrochage contenu), mais aussi à la chute des transactions de logements anciens constatée en 2023, qui pourrait baisser encore d’environ 10% en 2024.

Les difficultés des Français pour se loger s’accélèrent : le nombre d’annonces locatives a diminué de presque 60 % en 5 ans et la capacité d’emprunt des acheteurs a chuté de 25% depuis janvier 2022.

Quelles décisions pour sortir de la crise ?

Compte tenu de la vision et des attentes des Français sur leur logement ainsi que des prévisions économiques pour 2024, l’Alliance pour le logement demande instamment au nouveau gouvernement de préciser les grandes lignes de sa politique du logement et sa stratégie pour les trois ans à venir. Cette visibilité s’avère indispensable pour investir et prendre des décisions.

Pour accompagner les Français dans leur demande légitime de parcours résidentiel et sortir de la grave crise du logement qui s’est installée, les membres de l’Alliance, dans leur diversité, ont identifié des sujets urgents et sur lesquels ils ont interpellé le gouvernement.

  • Rétablir le prêt à taux zéro qui, depuis sa création, il y a près de 30 ans, a permis à plus de 3,6 millions de familles d’accéder à la propriété.
  • Dynamiser temporairement l’acquisition des logements dans le neuf par une exonération partielle des droits de mutation.
  • Limiter les refus de crédit en assouplissant véritablement ou en suspendant temporairement les règles du Haut Conseil de Stabilité Financière.
  • Faciliter la transmission entre membres d’une même famille pour construire ou acquérir une résidence principale.
  • Mettre en place un statut du bailleur privé, véritable dispositif pérenne d’amortissement qui permettrait de faciliter l’investissement des propriétaires dans le neuf comme dans l’ancien.
  • Prendre de réelles mesures afin de massifier la rénovation énergétique pour tous les ménages : simplifier et stabiliser les modalités ainsi que les conditions de financement.
  • Revenir sur la baisse des APL qui fait peser tous les ans un prélèvement de 1,3 milliard d’euros sur les bailleurs sociaux et restaurer leurs capacités d’investissement en revenant à un taux de TVA réduit de 5,5 %.

Les membres de l’Alliance rappellent qu’ils ne pourront pas se satisfaire d’un vague projet de décentralisation qui conduirait à masquer l’absence de politique en matière de logement. Dans la mesure où les attendus demeurent flous et sans évaluation sérieuse à ce stade, de nombreuses questions se posent sur les moyens et compétences associés à cette démarche.

L’Alliance insiste également sur l’indispensable évaluation des besoins en logements, tant sur le plan qualitatif que quantitatif : c’est un impératif majeur compte tenu des enjeux en matière de stratégie nationale bas carbone, d’aménagement des territoires et de lien emploi-logement.

Par MySweetImmo