Immobilier : Vendeurs, acquéreurs, que veulent-ils en 2024 ?

La propriété immobilière reste un rêve. L’acquéreur type n’est plus un primo-accédant et il tend à « vieillir » de plus en plus. Ce qu’il faut retenir de l’enquête de iad sur les attentes immobilières des Français.

© adobestock

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Interrogés en novembre 2023, 2152 conseillers immobiliers du réseau iad livrent leur perception actuelle du marché et décryptent les attentes immobilières des acquéreurs et des vendeurs en 2024. “Nous entrons dans une phase de rééquilibrage, pour la première fois depuis l’automne 2015, on observe une baisse généralisée des prix en France, de -1.6% sur un an (baromètre LPI-iad), précise Olivier Descamps, directeur général iad France. Les marges de négociation progressent avec un niveau atteignant 7.4% en novembre pour l’ensemble du marché, c’est +67% sur un an.” 

Les Français attachés à la propriété immobilière 

Malgré le contexte actuel, 81% de Français voient dans la propriété immobilière plus d’avantages que d’inconvénients et ils sont 61% à en faire un objectif important voire prioritaire comme le souligne le baromètre de l’Habitat réalisé en octobre 2023 par Harris Interactive et Procivis.

La propriété immobilière reste un rêve et un but pour les Français, au moment même où les primo-accédants en sont de plus en plus écartés : l’enquête iad montre que le projet de transaction reste un but à court terme – autrement dit, les clients sont pressés de vendre et d’acheter et comptent sur les professionnels de l’immobilier pour les y aider.

Selon le réseau iad, ils sont 83% à vouloir concrétiser leur achat avant la fin de l’année (dont 30% dans les 6 mois à venir).

Le primo-accédant n’est plus l’acquéreur-type 

On assiste à un retournement du marché depuis plusieurs mois. 65% des conseillers immobiliers sondés déclarent avoir davantage de vendeurs que d’acquéreurs. L’acquéreur type n’est plus un primo-accédant (30% seulement) et il tend à « vieillir » de plus en plus.

On constate également que près d’un acquéreur sur deux dispose d’un apport de 20% ou plus et d’’une manière générale 60% ont élargi leur zone de recherche géographique. La part des 26/35 ans ne représente que 22% et les primo accédants 30%.

Pour aller plus loin dans le profil des acquéreurs : 

  • 93% sont en couple, 
  • 83% souhaitent acheter une maison, 16,5% un appartement et moins de 0,5% un terrain,
  • 93% ont un projet d’acquisition de résidence principale, 4% de résidence secondaire et 3% d’investissement locatif
  • Ils souhaitent majoritairement investir localement, proche de leur domicile actuel 80%, seuls 20% dans une région différente
  • 53% d’un apport égal ou inférieur à 10%

Principale raison qui impacte le marché : les taux d’emprunts

Après deux années exceptionnelles, le marché immobilier en 2023 ralentit et parmi les principaux mécanismes qui impactent le secteur :

  • 90% des conseillers immobiliers iad citent la hausse des taux d’emprunts et le durcissement de l’octroi de financement,
  • 63% la baisse du pouvoir d’achat,
  • 40% les nouvelles réglementations énergétiques notamment sur les biens classés G (interdits de vente dès 2025) et F (dès 2028).

“Parce que le logement n’est pas un luxe mais un droit, il est urgent de dégripper les rouages du marché immobilier pour faciliter l’accès aux crédits, encourager les primo-accédants et soutenir l’investissement locatif par exemple en ciblant les aides en fonction du niveau de loyer de sortie et non en fonction du statut du propriétaire, poursuit Olivier Descamps. Ou encore remobiliser les propriétaires-bailleurs en privilégiant une logique d’amortissement comptable. Nous saluons les ajustements annoncés par le Haut Conseil de Stabilité financière (HCSF), qui vont dans le bon sens, mais nous pensons qu’il est encore possible d’aller plus loin en systématisant certaines mesures, comme l’allongement de la durée de crédit de 25 à 27 ans, ou la simplification du dispositif Prêt à Taux Zéro (PTZ) au-delà de 2027 et sur l’ensemble du territoire. Nous restons par ailleurs favorables à la portabilité et la transférabilité des prêts et à la défiscalisation des dépenses de rénovation qui pourraient être 100% déductibles de l’impôt sur le revenu ou du déficit foncier. Autant de dispositions qui permettraient selon nous de faire bouger les lignes pour soutenir le pouvoir d’achat, soutenir les projets de vie et préserver ce lien si fort entre les Français et leur logement. “ 

Les acquéreurs en demande d’accompagnement face aux transformations du marché 

Au-delà de la transaction, les attentes des clients en termes de services et d’accompagnement se portent majoritairement sur le financement (74%), les projets de travaux et de rénovation (71%) et la mise en location ou gestion locative du bien (21%).

Les 4 critères liés au cadre de vie les plus importants en 2023 pour l’achat d’un bien sont : l’environnement, la proximité avec les transports et les commerces et la sécurité.

“En tant que groupe international et numérique, nous pensons qu’il faut à la fois s’inspirer des bonnes pratiques à l’étranger, en Europe ou ailleurs, et à la fois consolider les données au plus proche des réalités. C’est pourquoi nous appelons en France à la mise en place d’une stratégie open data logement, permettant de coaliser les énergies de tous les acteurs publics et privés. La politique du logement doit pouvoir s’appuyer sur une meilleure compréhension des dynamiques territoriales” , explique Clément Delpirou, Président du groupe iad. 

Par MySweetImmo