DPE : 78% des Français estiment qu’il n’est pas un critère important
Un sondage homeloop met à mal les idées reçues sur le DPE. En réalité, 78 % des Français font peu de cas de ce critère lorsqu’ils achètent un bien. Pas par manque de souci écologique mais bien par manque de moyens financiers.
Depuis quelques années déjà, le discours autour de la performance énergétique des biens s’est démocratisé. Ainsi, nombre de Français sont au fait de l’impact, notamment financier, du Diagnostic de Performance Énergétique (DPE) d’un bien.
Et malgré tout, ils sont 78%, soit une écrasante majorité, à répondre au sondage d’homeloop que le DPE d’un bien n’est pas un critère important pour eux.
Les acquéreurs n’ont pas les moyens financiers de tenir compte du DPE
L’écologie serait donc le cadet des soucis des porteurs de projets immobiliers ? homeloop s’est penché sur la question.
Au regard du résultat de l’étude, il serait aisé de faire un raccourci et de penser que l’écologie n’est pas importante pour les Français porteurs d’un bien immobilier. Or, ce serait une erreur, comme l’explique Vanessa Benedic, CEO d’homeloop : “La réalité est que les acquéreurs, notamment des zones tendues, et surtout lorsqu’ils sont primo-accédants, n’ont pas le luxe de pouvoir compter le DPE comme un critère éliminatoire.”
Il n‘est de secret pour personne que le parcours des acquéreurs est jalonné d’embûches, ne lui permettant pas d’avoir les mains libres à 100% quant à son projet. Il doit d’abord obtenir son crédit immobilier, et ce au meilleur taux possible afin de pouvoir optimiser au maximum son pouvoir d’achat. Une fois cette étape passée, il doit confronter son budget à ses besoins, ses critères et ensuite au marché. Naturellement, plus le marché est tendu, plus les prix sont élevés.
“Les acquéreurs sont confrontés à un véritable casse-tête : il faut trouver LE bien qui leur plaise, réponde à un maximum de critères, rentre dans leur budget, … Il leur est déjà bien difficile de trouver le logement qui répondra à tous ces impératifs, sans faire de grosses concessions, alors impossible d’ajouter un critère supplémentaire. D’autant plus s’ils sont acquéreurs à titre de résidence principale puisque les échéances relatives au DPE ne concerne que les locations”, explique la CEO d’homeloop.
Les bien mal notés au DPE jugés comme une opportunité par les acquéreurs
A contrario des idées reçues, si les biens à louer souffrent d’une échéance après laquelle ils ne pourront être mis sur le marché, en fonction de leur étiquette énergétique, il n’en est rien pour les biens à vendre.
Ainsi, loin d’éloigner les acquéreurs, les biens dotés d’un mauvais DPE apparaissent comme un avantage, en raison du levier tout trouvé de négociation qu’ils constituent.
Et s’il y a encore quelques années, le poids que constituaient ces biens sur les factures d’énergie n’était pas encore connu du plus grand nombre, aujourd’hui, il n’en est rien.
“Les acquéreurs optent donc, en pleine conscience, pour un bien qui ne sera ni économique sur le long terme, ni écologique parce qu’ils n’ont pas d’autre choix. Au mieux, se disent-ils qu’ils verront à postériori pour obtenir des aides et réaliser les travaux d’optimisation du bien, sans prendre davantage de renseignement. En tant que professionnelle de l’immobilier qui, de fait, veut le meilleur pour ses clients, ce constat m’est insupportable et je ne peux qu’espérer que le Gouvernement, dont notre nouvelle Ministre du Logement, Valérie Létard, prenne la mesure du chemin qui est à réaliser et fasse concrètement bouger les lignes”, conclut Vanessa Benedic.