Crédit immobilier : « Les taux ne devraient pas s’envoler », Ludovic Huzieux

Après la censure votée mercredi soir et la démission du gouvernement, des questions légitimes se posent sur la reprise du marché immobilier et sur l’évolution des taux de crédit.

L’instabilité politique fait craindre une réaction des marchés financiers et une hausse des taux d’emprunt d’Etat qui entraînerait, dans leur sillage, celle des taux de prêt immobilier. Mais ces derniers sont avant tout liés aux décisions de la Banque Centrale Européenne (BCE). De plus, rappelons que la dissolution annoncée en juin dernier puis les élections législatives anticipées n’ont pas engendré de hausse de taux de crédit.

« Il reste donc peu probable que ces derniers s’envolent de façon franche dans les prochains jours », précise Ludovic Huzieux, co-fondateur d’Artémis courtage.

Des taux sous la barre des 3% sur 20 ans en décembre

Début décembre, les taux de crédit immobilier sont à nouveau en repli. Ils passent ainsi sous la barre des 3 % sur 20 ans pour le dossier les plus solides. Ces baisses successives permettent aux nouveaux emprunteurs de bénéficier de mensualités significativement plus faibles.

Par exemple, pour un prêt de 250 000 euros sur 25 ans, la mensualité atteint aujourd’hui 1 230 euros (avec un taux moyen de 3,35 %), contre 1 425 euros il y a un an (4,75 %), soit un écart de près de 200 euros. Pour un emprunt de 400 000 euros, la mensualité atteint 1 970 euros, contre 2 280 euros en décembre 2023 (soit 310 euros de moins).

« Les acquéreurs ont aujourd’hui moins de pouvoir de négociation lors de la transaction puisqu’ils sont plus nombreux. Mais en contrepartie, ils profitent tous, quel que soit leur profil, de la baisse des taux et de la concurrence entre les banques. Ces dernières continuent, en effet, de prêter pour remplir leurs objectifs commerciaux malgré les incertitudes », conclut-il.