Immobilier : Un début de printemps timide

Ce printemps serait-il sans éclat ? Selon le Baromètre des prix SeLoger/Meilleurs Agents, certes, les prix ont poursuivi leur dynamique haussière au niveau national (+0,1%) mais le rythme stagne par rapport à avril 2024. À titre de comparaison, les prix avaient grimpé de +0,3%.

Printemps

© adobestock

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Le regain d’activité saisonnier qui touche traditionnellement le marché immobilier à cette période, tarde cette année. En effet, la situation semble se figer sans véritable signe d’amélioration. Certes, les prix poursuivent leur dynamique haussière au niveau national (+0,1%) mais, pour la première fois depuis plus d’un an, le rythme de reprise tend à stagner par rapport à la même période de l’année passée.

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Stabilisation des prix et des taux

À titre de comparaison, avril 2024 avait vu les prix grimper de +0,3%. Et, aucun segment du marché n’a échappé à ce phénomène. Ainsi, au cours du mois écoulé, les villes du Top 10 et celles du Top 50 ont connu une phase de stabilisation (+0%) alors qu’elles avaient progressé de +0,1% en avril l’année dernière. Il en va de même pour Paris (+0,2% contre +0,3% en 2024) ou encore les zones rurales (+0,4% contre +0,9%). Ce calme printanier inhabituel n’a pour autant rien d’inquiétant à ce stade. Car, il s’avère somme toute assez logique au regard de l’évolution des taux d’emprunts dont la légère remontée peut expliquer un mouvement temporaire d’attentisme de la part des porteurs de projet en ce mois d’avril.

Pour rappel, les taux en mars étaient de 3,1% en moyenne sur 20 ans contre 3,20% actuellement, éloignant de fait un peu plus  la perspective d’un taux moyen à 3% en juillet. Or, les derniers indicateurs économiques laissant à penser que les taux devraient se maintenir autour de ce niveau au moins jusqu’à l’été, nombre d’acheteurs pourraient être enclins à ne pas repousser plus longtemps leur projet. Si la baisse de 0,25 point des taux directeurs annoncée par la BCE ne compense pas totalement la récente hausse des taux longs de l’État, liée aux tensions et incertitudes géopolitiques, elle instaure toutefois un statu quo sur les taux. Et ce, encore plus alors que les OAT 10 ans sont progressivement en train de se stabiliser.

Des ventes plus rapides, influencées par un effet saisonnier

Si avril ne s’est pas révélé aussi dynamique qu’espéré pour le marché immobilier, certains signaux témoignent néanmoins d’une reprise saisonnière de l’activité avec notamment un rééquilibrage de l’offre et de la demande. En témoigne le raccourcissement des délais de vente dans le top 11 depuis le début de l’année. Ils ont ainsi reculé d’une semaine en moyenne, gagnant même, dans certaines de ces communes, plus de dix jours (10 jours à Lille,
 12 jours à Nantes et 15 jours à Montpellier sur les trois derniers mois).

Et comme chaque année à cette période, ce phénomène tend même à s’accélérer avec le retour du printemps. En l’espace d’un mois, c’est en moyenne 4 jours de moins qui sont en effet nécessaires pour qu’un bien trouve preneur dans les principales métropoles françaises (-5 jours à Lyon, -4 jours à Paris, -2 jours à Marseille et Toulouse).

Même Nice qui va habituellement à l’inverse de ses homologues du Top 11 est concernée par cette diminution des délais de vente (-4 jours en un mois et -8 jours en trois mois). De manière générale, il faut tout de même compter deux mois et demi environ pour qu’un logement change de main dans l’ensemble de ces communes. Exemple, 72 jours à Lille et Toulouse, 74 jours à Marseille ou encore 75 jours à Montpellier. C’est à Paris que les transactions sont les plus rapides (68 jours) et à Bordeaux, les plus longues (86 jours).

Côté prix, en revanche, l’heure est toujours à l’hétérogénéité entre les villes du Top 11. Lille mis à part dont les tarifs n’ont pas bougé au cours des trente derniers jours, la moitié d’entre elles sont orientées à la hausse et l’autre moitié, à la baisse.

Cinq villes ont vu leurs prix grimper, à savoir Toulouse (+0,9%), Marseille (+0,5%), Montpellier (+0,4%) et Paris (+0,2%). Bordeaux (+0,6%) continue d’être l’élève modèle de ce top 11, avec des
 prix en hausse depuis un an, après avoir
 beaucoup baissé (-13% au creux de la baisse) suite à la hausse des taux. En revanche, les prix ont diminué à Nantes (-1%), Strasbourg (-0,6%) et Lyon (-0,4%). C’est également le cas à Nice (-0,8%).

L’Île-de-France : Une reprise à deux vitesses

Portée par Paris, c’est toute l’Île-France qui retrouve des couleurs depuis le début de l’année. La petite comme la grande couronne ont en effet enregistré des augmentations de prix de +0,9 % et +0,8 % en l’espace de quatre mois. Cet effet est graduel, puisque plus on se rapproche de Paris, plus les prix ont baissé, et il en va de même pour la reprise du marché, avec des hausses plus marquées à mesure qu’on s’en approche.

Depuis le début de l’année 2025, tous les départements affichent une tendance positive, avec des signes de reprise marqués sur l’ensemble du territoire (+1,2% pour le Val-de Marne, +1% pour Val-d’Oise, +0,9% pour les Hauts-de-Seine et l’Essonne, +0,7% pour la Seine-Saint-Denis et +0,6% la Seine-et-Marne ainsi que les Yvelines).

Cette reprise du marché, entamée depuis février 2024, touche cependant davantage les départements de l’Est parisien que ceux de l’Ouest dont le prix au m² est traditionnellement plus élevé. Concrètement, depuis cette date, le Val-de Marne et la Seine-et-Marne ont observé des hausses tarifaires de +2,3% et +1,8% pour les appartements et les maisons confondus tandis que les Hauts-de-Seine et les Yvelines – respectivement les départements les plus chers de la petite et grande couronne de Paris- ont continué à subir une pression baissière (-0,3% et -0,8%).

Autre particularité de ce regain de dynamisme du marché : il est moins marqué pour les maisons que pour les appartements. Et ce, dans l’ensemble de l’Île-de-France. Si ces deux types de biens (appartement et maison) ont connu une évolution quasi similaire entre juin 2022 et février 2024 avec un recul de leurs prix de l’ordre de -10%, la tendance est différente depuis que les taux de crédit immobilier sont repartis à la baisse il y a maintenant quatorze mois. Alors que les tarifs des appartements ont augmenté entre avril 2024 et avril 2025 (+1%), ceux des maisons sont, quant à eux, restés en territoire négatif (-1,6%).

Parmi les explications de cette situation, on note que la tendance haussière qui caractérise Paris et la petite couronne depuis février 2024 pousse les prix des appartements à la hausse en Île-de-France. En revanche, les maisons, qui avaient fortement augmenté après la période du COVID, mettent plus de temps à s’ajuster au marché.

Mais attention à ne pas en tirer de conclusions trop hâtives quant à l’absence de reprise du marché des maisons en petite comme grande couronne. À titre de comparaison, sur la même période 2023-2024, les prix franciliens avaient chuté de -6 %. Aujourd’hui, avec une baisse de -1,6 %, il convient de nuancer la reprise, tout en saluant l’amélioration de la situation, puisque l’écart de diminution est
 de 4,4 points.

Par MySweetImmo