Déconfinement et immobilier : Ce que le Covid a changé dans les projets d’achat des Français

SeLoger livre les résultats de son Observatoire du Moral Immobilier (OMI) réalisé de la première semaine du déconfinement. Voici 10 chiffres clés pour comprendre l’impact de la crise sanitaire sur les projets immobiliers de Français.

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© mysweetimmo/adobestock

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Les crises bouleversent les comportements et font évoluer les mentalités. Mais concrètement, en quoi la perception qu’ont les acquéreurs du marché immobilier post-Covid a-t-elle été altérée? Comment voient-ils le « Monde d’Après » ? Une enquête réalisée par SeLoger et son Observatoire du Moral Immobilier (OMI) répond à ces questions en s’appuyant sur la perception de plus de 2500 futurs acheteurs interrogés lors de la première semaine du déconfinement.

« Courant mai, 39% des futurs acquéreurs affirment que c’est le bon moment pour acheter alors que la majorité (46%) ne sait pas vraiment se positionner à ce sujet. Pourtant ils étaient 78% à l’affirmer haut et fort il y a un an. Cette hésitation au sortir du confinement constitue un phénomène naturel compte tenu de l’expérience bouleversante que nous avons tous vécu. Les projets d’achat ont d’ailleurs évolué au sortir du confinement avec une appétence plus marquée pour les petites villes. Les envies d’espaces extérieurs et de maison sont également plus marquées et le vécu du télétravail fait désormais de l’accès internet une priorité pour 53% des futurs acquéreurs. L’acheteur déconfiné se met au vert certes mais souhaite rester connecté « , souligne Séverine Amate, Porte-parole chez SeLoger.

L’accès à Internet, une priorité pour 53% des acquéreurs !

53% des futurs acheteurs déconfinés font de l’accès internet une priorité. Haro sur les zones blanches, ces territoires mal-aimés car privés de réseau haut-débit fixe. Selon une enquête qu’a réalisée SeLoger et son Observatoire du Moral Immobilier du 14 au 18 mai 2020, plus de la moitié des acquéreurs font de l’accès à Internet, de la qualité de la connexion et du raccordement à la fibre optique, un critère essentiel de leur recherche immobilière. Voilà qui ne surprendra pas les parents d’ados ni les gros consommateurs de séries TV à la demande  ! Il est, par ailleurs, intéressant de constater que ce chiffre fait écho à une résolution des Nations Unies, datant de 2016 et qui faisait de l’accès à Internet, un « nouveau » droit de l’Homme !

Un Français sur 4 envisage d’acheter dans une petite ville

Ce n’est décidément pas la taille qui compte ! En effet, il ressort de l’étude conduite par SeLoger et son OMI que 25 % des Français envisagent de devenir propriétaires dans une petite ville, c’est-à-dire de moins de 20 000 habitants. Si 13 % des acquéreurs interrogés avouent même cibler la campagne et que de plus en plus de Français ont des envies de verdure, force est toutefois de constater qu’un exode urbain massif n’est pas d’actualité ni ne devrait l’être. La majorité des nouveaux emplois étant désormais créés en ville, mieux vaut, bien souvent, ne pas trop s’en éloigner…

« Recherche maison désespérement » : 47% recherchent une maison

C’est peu dire que les maisons ont la cote auprès des Français. Lors du confinement, nous avions déjà pu constater chez SeLoger que les requêtes comportant le mot clé « maison » avaient fortement progressé. Au lendemain du déconfinement, l’appétence des acquéreurs pour ce type de biens n’a visiblement pas baissé. D’après l’enquête menée par SeLoger et son OMI, 47 % des futurs acheteurs ont ainsi jeté leur dévolu sur une maison alors que seulement 27 % d’entre eux concentrent leurs recherches sur un appartement. Mais qu’ils achètent une maison ou un appartement, 24 % des Français veilleront à ce que leur logement dispose d’une pièce isolée dans laquelle ils pourront télétravailler sans risquer d’être dérangés.

Extension du domaine de la recherche immobilière : 38% ont élargi le périmètre de leur recherche immobilière

Suite au confinement, l’ordre des priorités des critères des acquéreurs a évolué. En effet, beaucoup placent désormais la présence d’un espace extérieur et/ou d’une pièce dédiée au télétravail en haut de leur liste de souhaits. Pour trouver des biens qui répondent à leurs nouvelles exigences sans pour autant exploser leur budget, les candidats à l’achat d’un logement ont alors, fort logiquement, étendu le périmètre de leur recherche. Selon l’étude qu’a réalisée SeLoger et l’OMI, ce sont ainsi 38 % des Français qui étendent ou déportent leur zone de recherche, en s’éloignant des grandes villes, notamment.

Les Français voient (plus) grand ! 20% ont revu à la hausse la superficie de leur futur logement

Comme le dit le slogan d’une publicité pour une marque de voiture : « et si le vrai luxe, c’était l’espace ?! ». À la lecture des résultats de l’enquête réalisée par SeLoger et  son Observatoire du Moral Immobilier, il semble bien que pour 1 Français sur 5, ce soit le cas car c’est à la hausse que 20 % des porteurs d’un projet d’achat d’un bien immobilier ont revu la superficie de leur futur logement ! Que ce soit parce qu’ils désirent se rapprocher des métropoles ou parce que leur pouvoir d’achat a diminué, 13 % des acquéreurs interrogés envisagent, quant à eux, de revoir à la baisse la surface de leur logement.

Les futurs acheteurs ont foi dans leurs projets : 75% ont confiance dans l’aboutissement de leur projet

La reprise est là et la confiance des acquéreurs dans la concrétisation de leur projet, que celui-ci ait été initié avant ou après la crise, l’est aussi ! Jugez plutôt, ce ne sont pas moins de 3 futurs acheteurs sur 4 qui se déclarent confiants quant à l’aboutissement de leur transaction immobilière dans les 6 prochains mois. Ce chiffre fait d’ailleurs écho à la très faible proportion (2 %) de porteurs de projets immobiliers qui, interrogés en avril dernier, avaient dû jeter l’éponge, gagnés par le découragement et l’incertitude.

Des acheteurs sont prêts à retrousser leurs manches

40% sont prêts à faire des travaux pour payer moins cher leur logement. Le confinement aurait-il donné des envies de bricolage aux Français ? Que ce soit pour gagner en superficie (19 % des sondés), pour s’aménager un espace extérieur (13 %) ou payer moins cher leur logement tout en conservant leur localisation (40 %), l’enquête de SeLoger fait apparaître que 72 % des acheteurs se disent prêts à réaliser des travaux dans leur futur logement.

Des espaces extérieurs plus prisés que jamais !

14% font de la présence d’un espace extérieur un critère essentiel. Au lendemain du confinement, terrasses, balcons, jardins et autres espaces extérieurs font grimper les prix des logements qui en sont dotés. Mais il est intéressant de noter qu’ils effectuent également une véritable « remontada » au sein des critères de recherche des Français. À tel point que, selon l’étude qu’a réalisée SeLoger, la présence d’un extérieur dans leur futur logement constitue désormais un critère essentiel aux yeux de 14 % des acquéreurs.

39% estiment que c’est le bon moment pour acheter

39% estiment que c’est le bon moment pour devenir propriétaire et seulement 15% affirment que ce n’est pas le bon moment ! Près d’1 acheteur sur 2 hésite
Interrogés au début de la première phase de déconfinement, 39 % des candidats à l’achat immobilier, estiment alors que c’est le bon moment de faire l’acquisition d’un logement, qu’il s’agisse d’une maison ou d’un appartement. En effet, devenir propriétaire est intéressant à plus d’un titre. En achetant, on se constitue un patrimoine, on peut s’assurer des revenus complémentaires et réduire ses impôts (si l’on investit dans la pierre locative), troquer des loyers payables à perpétuité contre des mensualités ayant un début et une fin, etc.
A noter que 46% des futurs acheteurs hésitent sur l’opportunité du moment mais seulement 15% pensent que ce n’est pas le moment d’acheter.

49% pensent que les prix immobiliers vont baisser

Suite à la la crise boursière de 2008, les taux des crédits bancaires avaient remonté, entraînant une correction des prix de vente. Pour près de la moitié des acheteurs, les prix des logements (maisons et appartements) devraient baisser dans les six prochains mois. Et alors que 21 % des sondés misent sur une hausse des prix, 30 % penchent plutôt pour une stabilisation…

« Concernant les prix, l’anticipation d’une baisse évoquée par les futurs acquéreurs déconfinés n’est pas une réalité dans les faits à date. Ainsi le dernier baromètre LPI-SeLoger de mai met en évidence que le prix au mètre carré dans l’immobilier ancien a même enregistré 5,2 % de hausse annuelle, de quoi atteindre  3 571 €  du m2« , rappelle Séverine Amate, Porte-parole chez SeLoger.

 

Méthodologie de l’étude : Données issues de l’Observatoire du Moral Immobilier, étude en ligne du Groupe SeLoger réalisée  du  14 au 18 mai 2020 et redressée par Kantar TNS. Base totale 4259 répondants : propriétaires, futurs acquéreurs, vendeurs, bailleurs, investisseurs locatifs et locataires en France. Sont représentées uniquement ici les réponses des 2517 futurs acquéreurs ayant un projet immobilier dans le neuf ou l’ancien dans les 12 prochains mois. Depuis près de 10 ans, l’Observatoire du Moral Immobilier apporte tous les 4 mois un éclairage sur la psychologie des porteurs de projets immobiliers en France.

Par MySweet Newsroom