Immobilier : Véronique Bédague reconduite à la tête du promoteur Nexity

En pleine crise du logement neuf, Véronique Bédague est reconduite pour quatre ans à la présidence de Nexity. Objectif : poursuivre la transformation du groupe, malgré des résultats décevants et la grogne de certains actionnaires.

Portrait de Veronique Bedague pdg de Nexiry

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© Julien-de-Rosa-AFP

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Un vote d’approbation en demi-teinte pour la PDG

L’actuelle présidente-directrice générale du promoteur immobilier Nexity Véronique Bédague, a été reconduite à la tête du groupe jeudi, lors de son assemblée générale.

En pleine crise depuis deux ans et demi, comme le reste du secteur de l’immobilier neuf, Nexity a dû défendre jeudi devant ses actionnaires le bilan d’une « année terrible » en 2024, selon le terme employé par le directeur général délégué Jean-Claude Bassien.

Véronique Bédague a indiqué que « le conseil d’administration propose le renouvellement de (son) mandat en tant que PDG pour continuer à mettre en œuvre le redressement de Nexity et pour surtout la préparer à la reprise », et a rappelé son « engagement total ».

Son mandat d’administratrice a été renouvelé pour quatre ans, avec un taux d’approbation de 87,92%, ce qui peut être considéré comme maigre en comparaison d’un taux de votes favorables dépassant les 95% pour quasiment toutes les autres résolutions soumises au vote des actionnaires.

Un contexte difficile et une transformation en cours

Ancienne haute-fonctionnaire, directrice de cabinet de Manuel Valls lors de son passage à Matignon, Véronique Bédague a intégré Nexity en 2017, comme secrétaire générale et membre du comité exécutif, et a été nommée PDG en 2023.

Face à la crise, le cours de Bourse de Nexity, coté à Paris, a chuté de plus de 20% en 2024 et a été divisé par 4,5 depuis début 2022.

De quoi décevoir des actionnaires qui ont interpellé l’équipe dirigeante de Nexity à plusieurs reprises lors de l’assemblée générale pour leur demander de justifier cette morne performance et leur démarche pour inverser la tendance.

Jean-Claude Bassien a rappelé que 2024 avait été marqué par une transformation « intense » pour « se préparer à une nouvelle donne de marché » et des volumes d’activité qui vont rester réduits encore deux ans, selon ses prévisions.

Réorganisation interne et suppressions de postes

La réorganisation du groupe est notamment passée par un plan social de 500 suppressions de postes et désormais Nexity envisage « d’arrêter l’exploitation sur cinq régions » de sa filiale Edouard Denis et a lancé une consultation avec les syndicats concernant un plan de départs volontaires, via des ruptures conventionnelles collectives, qui porterait sur 120 postes.

Edouard Denis compte 324 salariés actuellement, selon Emmanuel Brie, délégué syndical CFDT de Nexity, et avait déjà vu des dizaines de postes disparaître dans le cadre du plan social.

La filiale va donc voir ses effectifs « diminuer de moitié en deux ans », d’ici le printemps 2026, calcule-t-il, se disant « surpris » de l’annonce début mai d’un nouveau plan de suppression de postes juste après un plan social.

Emmanuel Brie critique par ailleurs la rémunération des deux principaux dirigeants, qui n’a pas été adaptée à la forte réduction de la taille du groupe et dont la part variable a été quasi intégralement attribuée en 2024, alors que les salariés « ont eu au maximum 50% de leur salaire variable ».

Des rémunérations jugées excessives par les syndicats

Les actionnaires ont validé, avec plus de 95% de votes favorables, une rémunération totale de 1,5 million d’euros pour Véronique Bédague et de 980.000 euros pour Jean-Claude Bassien en 2024.

Pour 2025, leur salaire variable baisse très légèrement, selon la politique de rémunération présentée jeudi, et votée à plus de 96% par les actionnaires.

Par MySweetImmo avec AFP