Résidences secondaires : Un rêve inaccessible pour les jeunes générations ?
Les résidence secondaire sont-elles réservée aux baby-boomers et un mirage pour les jeunes générations qui peinent à pénétrer ce marché ? Les données de l’Observatoire Green-Acres montrent pourtant une dynamique d’achat plaisir qui se maintient.

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En 2021, selon l’INSEE, 66 % des résidences secondaires en France étaient détenues par des ménages âgés de 60 ans ou plus, un chiffre qui ne semble pas avoir beaucoup évolué depuis et qui souligne une fracture générationnelle évidente.
Cette domination des baby-boomers s’explique par leur accès historique à des revenus stables et à des patrimoines accumulés, souvent renforcés par l’héritage. Pendant ce temps, les jeunes générations, confrontées à des prix élevés pour les résidences principales et à une instabilité économique, peinent à pénétrer ce marché. Pourtant, une lueur d’espoir émerge avec une nouvelle tendance d’achat plaisir, qui redonne vie au rêve d’une seconde maison.
Les résidences secondaires en 2025, un marché en ébullition
Les données de l’Observatoire Green-Acres confirment cette dynamique. En septembre 2025, les demandes de visites ont progressé de 11 % par rapport à la même période en 2024, signe d’un intérêt confirmé pour les résidences secondaires. Sur les neuf premiers mois de l’année 2025, les recherches liées à l’“achat plaisir” ont augmenté de 33 %, reflétant un désir croissant de s’offrir une escapade.
De plus, 80 % des achats initiés via la plateforme Green-Acres ne nécessitent pas de recours au crédit, ces transactions étant souvent financées par des économies ou des héritages.
« Paradoxalement, la baisse du budget alloué à l’achat de raison (résidence principale) se réalise en faveur de l’achat plaisir (résidence secondaire), témoignant d’un rééquilibrage des priorités des Français », analyse Benoît Galy, CEO de Green-Acres.
Le mirage des prix ? Non, un prix médian qui change la donne…
L’idée reçue selon laquelle les résidences secondaires seraient réservées aux grandes fortunes est mise à mal par les données de Green-Acres. Si la moyenne des demandes s’élève à 470 000 €, ce chiffre est biaisé par les acquisitions de luxe dans des zones prisées. En revanche, le prix médian, plus représentatif de la réalité du marché, s’établit à 285 000 €, selon l’Observatoire Green-Acres, ouvrant la porte à une clientèle plus large.
Mieux encore, 12 % des utilisateurs de la plateforme ciblent des biens à moins de 100 000 €, prouvant qu’un investissement abordable reste possible.
« Quand on parle de résidences secondaires, il ne faut pas se fier aux moyennes, tirées vers le haut par les achats de luxe. Sur Green-Acres, le prix médian est de 285 000 €, et 12 % de nos utilisateurs optent pour des biens à moins de 100 000 €, preuve que ce marché est plus accessible qu’on ne le pense », ajoute Benoît Galy.
Où les Français achètent-ils ? Les territoires “bons plans”
Selon l’Observatoire Green-Acres (données mai 2025), les départements les plus recherchés pour les résidences secondaires en 2025 sont la Dordogne (7,32 % des recherches), les Alpes-Maritimes (7,16 %) et le Var (6,53 %), suivis de près par le Vaucluse, le Lot et l’Aude. Ces destinations attirent par leur ensoleillement et leur cadre de vie, mais les prix y restent souvent élevés.
En revanche, un podium se dessine pour les “jeunes budgets” : la Nièvre, la Dordogne et l’Aude dominent les acquisitions à moins de 100 000 €, offrant des opportunités dans des zones rurales ou en besoin de rénovation. Ces territoires deviennent des alternatives séduisantes pour les acheteurs en quête de bonnes affaires.
Acheter une résidence secondaire à moins de 100 000 €, le rêve éveillé des moins de 45 ans
L’idée que la résidence secondaire s’envisage uniquement à l’âge de la retraite est une croyance dépassée. Avec un budget inférieur à 100 000 € et un peu de travail manuel, des maisons à rénover ou des petites propriétés deviennent accessibles aux quadras et même aux trentenaires.
Cette tendance s’accompagne d’une recherche aspirationnelle qui dépasse la simple question du “où ?” pour se tourner vers le “comment vivre ?”. Les critères comme le cadre de vie, le temps de trajet depuis les grandes villes ou l’ensoleillement gagnent en importance, incitant les acheteurs à explorer des régions moins chères, loin des zones saturées du littoral.
Une fracture générationnelle surmontable
« La fracture générationnelle n’est pas une fatalité : en quittant les spots premium et en raisonnant par style de vie plutôt que par code postal, on rouvre l’accès à la résidence secondaire aux quadras – et même en-dessous – via des budgets inférieurs à 100 000 € », précise Benoît Galy.
Cette évolution reflète un changement de paradigme, où l’achat plaisir devient un levier pour démocratiser l’accès à la résidence secondaire, redonnant espoir aux jeunes générations tout en valorisant des territoires moins prisés.
« Des exemples de recherche aspirationnelle, nous en avons suivi une récemment ajoute-il, avec cette fratrie de trois frères et soeurs qui ont trouvé une perle rare : une grange de 80 m² à retaper, avec 2 500 m² de terrain avec une vue sur le château de Biron en Dordogne, à seulement deux heures de Bordeaux. Ce bien, parfait pour leurs réunions familiales, allie charme de l’ancien et potentiel d’extension, le tout dans un budget de 87 000€», ajoute Benoît Galy.
Et il conclut avec optimisme : « Une résidence secondaire, ce n’est pas seulement un investissement, c’est un projet de vie. Avec un budget de 100 000 €, il est tout à fait possible de trouver un bien qui correspond à vos envies. Encore faut-il accepter de sortir des sentiers battus. »