Accor : « La croisance est deux à trois plus forte dans le luxe », Sébasbien Bazin
Accor poursuit sa montée en gamme dans le luxe. Son président Sébastien Bazin assure que la croissance y est deux à trois fois plus forte qu’ailleurs.
© Joël Saget/AFP
Sebastien Bazin, pdg du groupe hôtelier Accor
Le groupe Accor accélère dans le luxe avec le lancement d’Emblems, sa 48e marque. Son PDG, Sébastien Bazin, mise sur la montée en gamme et confirme une croissance “deux à trois fois plus forte” sur ce segment.
Accor accelère dans le luxe
Artisan de la montée en gamme du groupe hôtelier après douze ans passés aux manettes, Sébastien Bazin a inauguré cette semaine Emblems, la 48e marque du groupe.
« Il y a 12 ans, je savais qu’on avait beaucoup de trous dans la raquette, aujourd’hui je crois qu’il n’y en a plus », confie le dirigeant, qui compare ses enseignes à “48 étages d’une tour” : « Ce que je sais, c’est que les fondations sont extrêmement solides et nous permettront d’en avoir une 49e, une 50e. »
Accor, présent sur tous les segments hôteliers, se désengage peu à peu de l’ultra-économique. Le groupe cherche à vendre la marque F1 (ex-Formule 1). « Cette marque est très forte en termes de notoriété mais on ne s’en est pas assez occupé. On n’a pas trouvé le bon partenariat, on le recherche toujours », indique Sébastien Bazin.
« Préserver la croissance et l’identité des marques historiques »
Si Accor tire encore les deux tiers de son chiffre d’affaires de ses marques “premium, milieu de gamme et économique” — Ibis, Mercure, Novotel, Pullman —, son PDG veut préserver leur identité tout en dopant le haut de gamme. « La croissance est deux à trois fois plus forte dans le segment du luxe », souligne-t-il, avant d’ajouter : « Il y a un segment qui croît plus vite que l’autre mais ça ne peut pas être au détriment des marques historiques. »
Le développement de la division “luxe et lifestyle” s’appuie sur Ennismore, coentreprise détenue à 62 % par Accor et promise à une introduction en Bourse. « Ennismore, c’est un succès phénoménal en termes de portefeuille de marques et un succès inouï en termes de préservation d’identité », se félicite-t-il.
“Il faut qu’on montre nos muscles”
Le PDG revendique désormais une longueur d’avance sur ses concurrents. « Nous sommes pour une fois deux ans en avance sur tous nos concurrents américains ou chinois, alors qu’on a souvent été vingt ans en arrière. Cette avance fait qu’il faut accélérer, pour avoir une notoriété et accéder à des marchés porteurs plus importants que sont les États-Unis. Il faut qu’on montre nos muscles », lance-t-il.
L’introduction en Bourse d’Ennismore pourrait être décidée dans les douze mois. Autres priorités du mandat renouvelé de Sébastien Bazin : la cession d’AccorInvest, devenu Essendi, et la préparation de sa succession.
« La transformation du groupe est derrière nous. Le profil qui va arriver, c’est un profil de développeur, d’accélérateur, peut-être d’ailleurs de tech ou d’intelligence artificielle », estime-t-il.
« J’ai toujours dit qu’il fallait un œil neuf, je n’ai aucune peur et encore moins de tristesse. On a encore un peu de temps, c’est très naturel et ce sera bien préparé », conclut le PDG.
