Violences faites aux femmes : Le gouvernement demande aux préféts de faciliter l’hébergement d’urgence

Le gouvernement demande aux préfets d’agir vite pour protéger les femmes victimes de violences. Une circulaire impose un accès immédiat à un hébergement sécurisé et une mobilisation des SIAO et des bailleurs sociaux pour accélérer les relogements partout sur le territoire.

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Le gouvernement renforce l’accès immédiat à un hébergement sécurisé pour les femmes victimes de violences. Une circulaire, signée par Aurore Bergé et Vincent Jeanbrun, demande aux préfets de privilégier l’urgence et de simplifier l’accès aux solutions d’accueil.

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Un protocole local pour prioriser l’hébergement d’urgence

La ministre déléguée chargée de l’Égalité femmes-hommes Aurore Bergé et le ministre de la Ville et du Logement Vincent Jeanbrun ont signé mardi une circulaire adressée aux préfets pour faciliter l’hébergement des femmes victimes de violences.

Il leur est demandé d’élaborer un protocole local d’hébergement ou de relogement avec une priorité donnée aux « femmes majeures et à leurs enfants victimes de violences conjugales ou intrafamiliales » pour qui « une décohabitation ou un éloignement » est nécessaire pour « sortir durablement de ces violences« .

Un accès sans attestation pour accélérer la mise à l’abri

La circulaire, signée à l’occasion de la journée internationale de lutte contre les violences faites aux femmes, assure qu’une attestation des violences, comme une plainte ou un certificat médical, ne conditionne pas l’accès à un hébergement spécialisé.

Pour le gouvernement, cette circulaire renforce « l’accès immédiat à un hébergement d’urgence sécurisé, sans attendre, même si les services habituels sont indisponibles ».

Protéger, reloger, reconstruire : la stratégie affichée

La circulaire « repose sur un triptyque : protéger, reloger, reconstruire », a expliqué le ministre de la Ville et du Logement Vincent Jeanbrun mardi matin sur RMC/BFMTV, « en faisant en sorte que les femmes aient une solution pour sortir tout de suite » de leur logement.
« Je veux que demain le logement devienne un refuge ; on sort de la prison dans laquelle ont lieu les violences », a-t-il ajouté.

L’accueil des victimes de prostitution, de proxénétisme ou de traite d’être humain est couvert par cette circulaire, qui suggère « des dispositifs spécialisés » localement.

Coordination régionale et partenariat avec les bailleurs sociaux

Le gouvernement requiert une coopération à l’échelle régionale entre services intégrés d’accueil et d’orientation (SIAO), qui gèrent au niveau départemental les demandes d’hébergement faites au 115, pour « faciliter l’éloignement dans les situations de grave danger ».

Après l’hébergement d’urgence pour échapper aux violences, se pose la question du relogement. La circulaire préconise des échanges et des partenariats entre SIAO et bailleurs sociaux pour constituer des dossiers de demande de logement social et mettre à disposition des logements.

Selon le gouvernement, « 30% des appels au 115 sont faits par des femmes ». Depuis 2017, l’État a doublé les places d’hébergement dédiées aux femmes victimes de violences, passées de 5.100 à plus de 11.000 et le budget a progressé de 30% depuis 2021.

Par MySweetImmo avec AFP