« Avec le rachat de Guy Hoquet, Arche est le 1er opérateur en transactions immobilières », Philippe Briand

Philippe Briand, président du groupe Arche, revient sur le rachat de Guy Hoquet à Nexity au micro d’Ariane Artinian. Interview exclusive.

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Nexity vient de vous céder sa participation dans le réseau d’agences Guy Hoquet, comment s’est passé la transaction ?

Philippe Briand : Comme toute acquisition, c’est un moment important dans la vie d’une société. Guy Hoquet est une bonne marque qui travaille bien. C’est une marque d’entrepreneurs car ce sont des franchisés et il ne faut jamais oublier que les franchisés ce sont avant toute chose des entrepreneurs : des gens qui ont choisi de prendre des risques, prendre une enseigne, se développer, travailler et nous sommes contents de pouvoir rajouter 500 agences Guy Hoquet dans notre groupe, qui  s’additionnent donc aux 700 agences de Laforêt et aux 200 agences de Citya. Finalement, après cette acquisition le groupe va représenter une dizaine de milliers de salariés et environ 50 000 transactions immobilières. Sachant que les transactions immobilières en France c’est à peu près entre 800 000 et un million, moitié inter-métier, moitié de particulier à particulier, avec 50 000 ventes sur le marché inter-métier nous on va représenter 12 à 14% des transactions en France, ce qui est beaucoup. Le tout fait 650 millions de chiffres d’affaires, soit une part très importante dans le milieu de l’immobilier français. En terme de transaction immobilière, avec les trois marques réunies, nous sommes à peu près le 3e opérateur français. Et ça c’est quelque chose d’essentiel.

Et au niveau de l’administration de bien ?

Philippe Briand : A ce niveau là, nous sommes très clairement deuxième ex-aequo avec nos amis de Nexity.

Comment allez-vous préserver l’ADN de Guy Hoquet, comme juxtaposer le tout ensemble ?

Philippe Briand : Il faut que toutes ces marques gardent leur ADN. En comparaison : si vous prenez le groupe Volkswagen, chez eux il y a des Volkswagen, des Skoda, des Porsche, des Audi et toutes ces marques ont une histoire différente, des clients, des amateurs, certains préfèrent une marque ou l’autre et bien c’est pareil en matière d’immobilier. Il faut que ces marques gardent leur autonomie, leur indépendance et pour autant on peut arriver à trouver des économies de fonctionnement sur des achats d’espaces médias notamment, des achats matériaux… on va leur laisser leur personnalité mais on va essayer de leur permettre des gains de productivité.

Où en est votre appétit immobilier à présent ?

Philippe Briand : J’ai créé cette entreprise il y a maintenant une trentaine d’années, en 1991, et nous nous sommes développés au gré des opportunités. Je suis toujours très souriant quand j’entends de grandes stratégies qu’on annonce 3, 4 ou 5 ans avant. En fait c’est beaucoup d’imprudence, car il y a la conjoncture, le marché, les disponibilités, les ré-arbitrages, donc finalement nous sommes toujours attentifs. Quand une opportunité vient à nous, nous l’étudions et si c’est le moment opportun on le fait. Ce qui est important c’est d’apporter de la qualité dans le travail que l’on fait. Tout au bout de cette chaîne, il y a le client. Il faut qu’on travaille en permanence à la satisfaction du client. Dans nos établissements on travaille quotidiennement, et on mesure chaque mois l’indice de satisfaction, agence par agence et métier par métier. Tout tourne autour du client et de la complémentarité qu’on peut lui apporter, pour lui faciliter la vie dans son parcours immobilier. En gros, jamais personne n’a été passionnée pour rencontrer le même jour, un agent immobilier, une banque pour un prêt et un notaire pour mettre en place les actes, donc c’est notre travail de faciliter tout ça. L’un de nos projets pour le courant de l’année 2019,  c’est de permettre à nos agences de pouvoir faire du courtage financier, pour financer les acquisitions.

Tout au bout de cette chaîne, il y a le client. Il faut qu’on travaille en permanence à la satisfaction du client

Combien de temps a pris la transaction pour Guy Hoquet ?

Philippe Briand : C’est une transaction assez rapide. J’en ai parlé avec Alain Guinet il y a quelques semaines. Il savait qu’on voulait se développer sur ce métier de la transaction depuis l’acquisition de Laforêt. Quand il a été prêt, il m’en a fait part.

Pour les équipes de Guy Hoquet, comment cela va se passer ?

Philippe Briand : Bien, je les ai rencontré hier. Nous avons convenu que tous devaient continuer de travailler comme ils l’ont toujours fait. Puis nous allons apprendre à nous connaître. On va regarder comment la société fonctionne et puis nous verrons s’il y a des choses à modifier, à transformer. Moi j’aime prendre mon temps. Nous avons beaucoup de chance chez nous, nous n’avons pas de pression de fonds, propriétaires de la marque, ou de la bourse qui serait propriétaire de la marque, ça nous laisse le temps de bien faire les choses. Et quand on regarde le fonctionnement d’une société quand on la reprend, on apprend toujours des choses. Une fois qu’on a appris les choses, on peut évaluer les différences avec nos pratiques, et compléter avec les meilleures.

L’interview exclusive de Philippe Briand, nouveau patron de Guy Hoquet l’Immobilier, par Ariane Artinian

Par Ariane Artinian