L’immobilier de luxe se met aussi au diapason des JO
L’immobilier de luxe s’est mis au diapason des Jeux olympiques, avec un engouement du côté de l’offre mais une demande encore timide.
« Jusqu’à 200.000 euros la semaine pour des biens de 600 mètres carrés « : l’immobilier de luxe s’est mis au diapason des Jeux olympiques, avec un engouement du côté de l’offre mais une demande encore timide, selon des professionnels interrogés par l’AFP.
« Il y a eu une première petite salve de réservations mi-décembre qui s’est arrêtée assez vite« , indique Richard Tzipine, directeur général de Barnes, un réseau d’agences immobilières de luxe.
La demande n’a pas encore décollé
« Aujourd’hui les réservations sont encore rares. On s’attend à ce que ça se déclenche dans les semaines qui viennent, ça a l’air de s’aligner avec ce que Londres a vécu il y a douze ans, des réservations qui commencent relativement tard« , poursuit le dirigeant. Il pense ce que la demande décollera « dans les deux mois qui viennent« .
Côté offres, comme sur Airbnb où de nombreux Parisiens ont mis leur appartement en location à des prix souvent élevés, les plus fortunés se sont tournés vers Barnes, pensant « pouvoir faire des affaires exceptionnelles« , raconte Richard Tzipine.
« On refuse chaque semaine des appartements qui sont très bien mais on souhaite se limiter pour pouvoir offrir un service de très haut niveau« , en sélectionnant à peu près 200 mandats qui concernent « de grands appartements, avec trois chambres, magnifiques, de 150 mètres carrés au moins (avec quelques exceptions), des hôtels particuliers, des maisons…« , détaille-t-il.
« Ce sont des résidences principales de gens qui se disent qu’ils vont s’installer dans leur résidence secondaire pendant deux mois d’été. Ils savent qu’il y aura une sélection très forte pour la clientèle qui viendra s’installer et une vigilance à tous égards (de la part de l’agence mandatée) pour conserver l’appartement dans son intégrité« , assure-t-il.
Un tarif 2,5 à 3,5 fois plus élevé pendant les JO
Dans la catégorie luxe du site Airbnb, quelques biens sont à louer pendant la période des Jeux, du 26 juillet au 11 août, avec une grande disparité de prix: un 120 mètres carrés à côté du Panthéon pour 1.200 euros la nuit quand un 235 mètres carrés avenue Montaigne affiche le prix stratosphérique de 11.800 euros la nuit.
« On vend un peu plus cher pendant les JO« , à un tarif « 2,5 fois » plus élevé, admet Raphaël Lorin, cofondateur d’Archides, une agence qui gère des aparthôtels haut-de-gamme: « Comparé à l’année dernière, sur une base 100, on vend à 240. Mais les trois semaines avant (les Jeux olympiques), on vend à 80« , nuance-t-il.
Selon Richard Tzipine, « globalement en moyenne, on a le sentiment » que les prix du marché grimpent jusqu’à « 3,5 fois le prix de la location » habituel. « Nous, on essaie de se limiter à 3 fois, puisqu’on part de prix déjà élevés. »
Côté clients, « c’est relativement similaire à la clientèle habituelle, qui vient à près de 80% du Royaume-Uni et des Etats-Unis« , selon Archides, mais leur séjour « est légèrement plus long que d’habitude ».
Le budget de la clientèle se standing ? 40 000 euros par semaine
« On a des réservations de parents d’athlètes qui viennent très fièrement soutenir leur progéniture« , poursuit le cofondateur de cette agence qui a 130 implantations dans Paris, dont deux tiers dans des monuments historiques ou classés.
Selon Barnes, le budget de cette clientèle de standing tourne autour de 40.000 euros par semaine.
« Seul un bien au bon prix se loue. Les propriétaires décident certes du tarif, mais il ne faut pas tomber dans l’excès« , explique Max Aniort, cofondateur du groupe de location de maisons de luxe Le Collectionist interrogé par Le Figaro.
Pour justifier leurs tarifs, les spécialistes de l’immobilier de luxe mettent aussi en avant leur service : « On propose des services 5 étoiles: une conciergerie, une hotline 24 heures sur 24, l’organisation d’événements – par exemple un anniversaire dans un endroit sympa -, des accès prioritaires à des restaurants plutôt élitistes, une babysitter éventuelle, un chauffeur éventuel » ou encore une aide aux déplacements, « qui sont compliqués à cette période…« , énumère Richard Tzipine.