DPE : « L’heure n’est plus à l’attente, mais à l’action collective », Eric Houdet

Dans un contexte où beaucoup espèrent un recul de la réglementation sur le DPE collectif, Eric Houdet, Fondateur de Homapi, remet les pendules à l’heure : « en matière d’énergie, ce n’est pas l’attente qui sauve, c’est l’action ».

Éric Houdet

© Homapi

Eric Houdet, Fondateur de Homapi

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Depuis plusieurs mois, la réforme du DPE (Diagnostic de Performance Énergétique) alimente tous les fantasmes : certains se réjouissent des reclassifications, d’autres espèrent un assouplissement, beaucoup repoussent les décisions. Comme si un petit sursis pouvait suffire à effacer des années d’inaction.

La dernière mise à jour des modalités de calcul a reclassé environ 850 000 logements chauffés à l’électricité. Une bonne nouvelle pour les propriétaires concernés. Mais attention à ne pas y voir un signal d’apaisement. Ce réajustement technique corrige une distorsion, il ne résout en rien la crise énergétique des bâtiments en France.

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Une réforme du DPE structurante, pas cosmétique

Le DPE 2025 ne se contente pas de modifier une méthode de calcul. Il amorce un véritable tournant dans la gestion énergétique du parc immobilier. Et l’une de ses évolutions majeures reste trop peu connue : le DPE collectif est obligatoire pour les copropriétés de plus de 200 lots à partir depuis le 1er janvier 2025. Cette obligation s’étendra progressivement à toutes les copropriétés d’ici 2026.

Ce diagnostic global est fondamental : il offre une photographie de la performance énergétique de l’immeuble, pas seulement des logements pris individuellement. C’est une base commune pour envisager des travaux, négocier des aides, ou anticiper des interdictions de location dans le cadre de la lutte contre les passoires thermiques.

Ce que cache le confort de l’inaction

Certains s’imaginent encore que la réglementation va reculer, que les contraintes vont s’assouplir. Mais la trajectoire est claire : l’immobilier doit devenir sobre. Et plus on attend, plus la marche sera haute.

Ignorer le DPE collectif aujourd’hui, c’est exposer demain la copropriété à des décotes massives, à des conflits internes, à des blocages lors des assemblées générales… et à une perte de valeur inéluctable de l’ordre de 15 à 20% comme cela s’est vu pour de mauvais DPE. 

Anticiper, c’est reprendre le pouvoir

Ne nous trompons pas de combat. Le sujet n’est pas de savoir si l’on gagnera une lettre sur l’étiquette. Le vrai enjeu, c’est l’habitabilité des logements, leur coût énergétique, leur valeur sur le marché, et leur impact environnemental. Le DPE est un outil de transparence, pas une punition. Un levier d’action collective, pas une contrainte punitive.

Les copropriétés qui s’y attaquent dès maintenant auront plus de marge de manœuvre, plus de temps pour planifier, et plus de chances de bénéficier de subventions. Les autres risquent de courir après les délais, dans la précipitation et la confusion.

En matière d’énergie comme de climat, ce n’est pas l’attente qui sauve. C’est l’action.

Par MySweetImmo