Gardien d’immeubles HLM, métier immobilier de proximité essentiel en quartier populaire

Le gardien d’immeubles HLM incarne un métier immobilier de proximité essentiel pour la tranquillité et la qualité de vie en quartiers populaires.

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Dans les quartiers populaires, le gardien d’immeubles HLM reste un acteur indispensable du quotidien. Présent sur le terrain, il veille à la tranquillité des habitants, entretient les espaces communs et assure une proximité que les locataires jugent irremplaçable.

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Gardien d’immeuble HLM : « Mon rôle c’est de veiller sur la tranquillité des locataires »

Dans le HLM dont il est le gardien, au milieu du quartier populaire de la Goutte d’Or à Paris, Nizar Khalfallah « veille » chaque jour à la « tranquillité des locataires », qu’il salue chacun par son prénom. Avec lui, « c’est action, réaction », applaudit une résidente.

La résidence HLM de huit immeubles qu’il garde est située dans un quartier prioritaire de la politique de la ville (QPV), zone urbaine où la population vit avec des revenus plus faibles que sur le territoire national et l’agglomération. Ces quartiers sont souvent pointés du doigt pour des incivilités, de l’insécurité et du trafic de drogue.

En février, la ministre démissionnaire de la Ville Juliette Méadel avait menacé les bailleurs sociaux de les priver de leur réduction de taxe foncière en cas de défaut d’entretien des parties communes des immeubles HLM situés en QPV, les suspectant de ne pas assez investir dans le cadre de vie de leurs locataires.

Une « accusation gratuite et généraliste » selon Stéphane Ledoux, responsable de secteur chez le bailleur social francilien Elogie-Siemp. « D’un bailleur à un autre les maux sont différents, d’un site à un autre également », explique-t-il à l’AFP.

Les QPV « nécessitent plus de moyens humains, plus de proximité avec les locataires », selon Ammar Hammouche, responsable d’agence dans le 18e arrondissement pour Elogie-Siemp.

A la Goutte d’Or, le bailleur a fait le choix d’affecter deux gardiens pour les 120 logements répartis dans huit bâtiments gris à balcons, ne dépassant pas les six étages et organisés autour d’une cour centrale asphaltée.

Avant il y avait un seul gardien, « il ne pouvait pas être partout », défend auprès de l’AFP Nizar Khalfallah, 51 ans, en poste depuis trois ans dans ce quartier mixte qui s’est gentrifié ces dernières années.

Dans sa résidence de logements aux loyers modérés ou intermédiaires, peu de dégradations dans les halls, des espaces communs propres, des ascenseurs qui fonctionnent et pas de trafic de drogue visible.

Nizar Khalfallah n’y est probablement pas pour rien. « Mon rôle c’est de veiller sur la tranquillité des locataires, d’être à leur écoute, disponible, présent, de mettre de l’ordre dans la résidence que je gère et de mettre de l’ambiance entre les locataires », explique-t-il.

« Le rôle du gardien est franchement très important », assure Julien Espanol, 45 ans, locataire depuis 10 ans, pour qui « des intervenants présents sur place ça change tout », autant pour la tranquillité des habitants que pour la gestion des aléas.

« Carré et réglo », un rôle reconnu par les habitants

La différence s’observe « notamment dans le parking sous-terrain », selon Ammar Hammouche, « où il y avait des rassemblements réguliers de personnes extérieures à la résidence qui avaient l’habitude de s’installer ».

Désormais Nizar Khalfallah fait des rondes quotidiennes, s’adresse au Groupement parisien inter-bailleurs de surveillance (GPIS) en cas de besoin et retire tout matelas ou carton qui traîneraient au milieu des voitures de locataires.

Il reste des incivilités, comme les quatre extincteurs récemment vidés au milieu du parking, mais moins fréquentes selon le responsable de secteur.

Quant aux halls, cages d’escaliers et autres parties communes dans les bâtiments, le gardien se montre ferme: chaque ordure laissée en dehors du local à poubelles donne lieu à des messages dans les boîtes aux lettres pour rappeler les règles de vivre-ensemble. « Comme ça on arrive à minimiser les incivilités », assure le gardien, fier du respect qu’il a su gagner.

Avec lui, « s’il y a un problème c’est action, réaction. Il est carré et réglo », décrit une habitante de la résidence depuis plus de 30 ans.

Stéphane Ledoux gère le plus souvent des « sujet mineurs » parmi les réclamations quotidiennes de cette résidence.

Si le dépannage relève de petits travaux d’entretien, « ça va vite, maximum 48 heures », assure-t-il, avec comme exemple « une porte en panne, percutée ou bloquée par quelqu’un sans badge » dans le parking, qui a été remise en service en « moins de 24 heures ».

Par MySweetImmo avec AFP