Immobilier : La copropriété, entre contraintes et confiance retrouvée

La copropriété, perçue comme contraignante, reste un pilier du logement collectif en France. Les copropriétaires, mieux informés et plus impliqués, expriment une confiance majoritaire envers leur conseil syndical. Ce qu’il faut retenir du Baromètre Habitat Procivis.

Les enseignements de la 6ᵉ vague du Baromètre Habitat Procivis / Toluna Harris Interactive sur le rapport des Français a la copropriete.

© adobestock

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La copropriété, souvent associée à des règles et à des arbitrages collectifs, suscite des attentes élevées en matière de confort, d’organisation et de qualité de vie. Selon les enseignements de la 6ᵉ vague du Baromètre Habitat Procivis / Toluna Harris Interactive, qui éclairent sur le rapport des Français à la copropriété, si ce mode d’habitat peut parfois être perçu comme contraignant, il demeure un cadre dans lequel propriétaires occupants comme bailleurs continuent de s’investir et de participer à la gestion du bien commun

« Notre baromètre éclaire de nombreux points utiles pour nos métiers. Par exemple, je constate que les Français sont plutôt satisfaits de la gestion de leur copropriété. Ils font particulièrement confiance à leur conseil syndical. Cette confiance devrait se reporter sur les syndics. Nous devons notamment rassurer nos clients face aux enjeux de rénovation énergétique de leur patrimoine », précise Yannick Borde, président de Procivis.

L’essentiel

  • La copropriété est perçue comme contraignante.
  • Les Français se déclarent globalement satisfaits de la gestion de leur copropriété.
  • 61 % des propriétaires occupants sont impliqués dans la vie de leur copropriété, dont 17 % très impliqués.
  • 77 % des copropriétés sont gérées par un syndic professionnel.
  • Coût moyen : 536 € par trimestre.
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Entre exigences individuelles et responsabilité partagée

Cette exigence se traduit dans les perceptions exprimées : 74 % des Français estiment aujourd’hui que la vie en copropriété présente davantage d’inconvénients que d’avantages, contre 69 % en 2022. Les attentes se concentrent principalement sur la tranquillité, le rythme des décisions et le niveau des charges, des dimensions particulièrement sensibles dans les grandes villes et parmi ceux qui ne sont pas propriétaires.

C’est dans cet esprit que Procivis a participé à la conférence anniversaire « À 60 ans, quel avenir pour la copropriété ? », organisée le 5 novembre dernier au Salon de la Copropriété et de l’Habitat. Cet échange, réunissant de nombreux acteurs du secteur, a permis de mettre en perspective les enseignements du baromètre 2025 et d’enrichir la réflexion sur l’avenir de la copropriété en France, à un moment charnière pour le logement collectif.

« Soixante ans après la loi du 10 juillet 1965, la copropriété reste un pilier majeur du parc immobilier français et un formidable lieu d’exercice de la citoyenneté au quotidien. La FNAIM, qui représente les syndics professionnels, observe depuis plusieurs années une montée des contraintes techniques, juridiques et financières pesant sur la gestion des immeubles. Pourtant, la copropriété demeure un cadre protecteur et indispensable pour préserver la valeur du patrimoine et la qualité de vie des habitants. Nos adhérents, syndics de copropriété, sont au cœur de cet équilibre fragile : ils assurent la transparence, la rigueur et la continuité de gestion, tout en accompagnant les copropriétaires face aux exigences nouvelles, notamment en matière de rénovation énergétique. L’enjeu des prochaines années sera de simplifier la gouvernance des copropriétés sans en affaiblir les fondements, et de donner aux syndics les moyens d’exercer pleinement leur mission de confiance au service du bien commun », ajoute Loïc Cantin, président de la FNAIM.

Des copropriétaires investis malgré tout

61 % des propriétaires occupants se déclarent impliqués dans la vie de leur copropriété, dont 17 % très impliqués. Plus de la moitié (55 %) assistent systématiquement aux assemblées générales et près d’un sur deux (47 %) fait procuration lorsqu’il ne peut pas être présent.

Les habitants se disent par ailleurs plutôt bien informés : la note moyenne de connaissance de la vie de la copropriété s’élève à 6,4 / 10, en légère progression par rapport à 2022.

Une gouvernance perçue comme globalement stable

Si 61 % des propriétaires estiment que les charges de copropriété sont trop élevées, deux tiers des copropriétaires jugent les mécanismes de décision clairs et adaptés, et 82 % se déclarent en accord avec les décisions du conseil syndical. Le climat au sein des copropriétés demeure serein : 75 % des occupants décrivent des échanges apaisés.

Sur la question des charges de syndic, 77 % vivent dans une copropriété gérée par un syndic professionnel, dont le coût moyen est estimé à 536 euros par trimestre. Seule la moitié des occupants déclare connaître précisément ce montant.

« Ce sondage illustre que la cote de la copropriété poursuit sa remontée. Mieux informés, plus participatifs, moins contestataires, les copropriétaires jouent le jeu. Le niveau de charges demeure un enjeu fort. Quant aux syndics, leurs honoraires sont à nouveau largement surestimés et confondus avec les charges en général. Raison de plus d’ajuster le contrat-type qui doit mieux correspondre aux attentes. À l’UNIS, nous le voyons chaque jour : la copropriété, c’est une école de responsabilité et de solidarité, au cœur de la vie urbaine», ajoute Danielle Dubrac, présidente de l’UNIS.

Les bailleurs, un lien plus distant mais réel avec la copropriété

Les propriétaires bailleurs affichent un niveau d’information moyen de 6,9 / 10 sur la vie de leur copropriété, en nette progression depuis 2022. 62 % se disent impliqués dans leur gestion, mais seuls 38 % assistent à chaque assemblée générale.

Malgré une présence plus distante, 80 % se disent en accord avec les décisions du conseil syndical et 78 % perçoivent un climat apaisé au sein de leur copropriété.

Une copropriété jugée contraignante mais fonctionnelle

Le baromètre Procivis 2025 met en lumière une tendance claire : la copropriété est souvent vécue comme une contrainte administrative et financière mais elle conserve une dimension collective forte. Les copropriétaires restent engagés, informés et attachés à la bonne gestion de leur immeuble.

« La copropriété est une démocratie de proximité, une démocratie de palier. Dans cette période politique troublée, elle donne l’exemple d’un endroit où la décision collective parvient à se prendre au profit de projets patrimoniaux communs. Pour les Français qui y vivent, elle est un repère et un repaire», conclut Henry Buzy-Cazaux, président fondateur de l’Institut du Management des Services Immobiliers, membre du Conseil national de l’habitat.

Par MySweetImmo