Immobilier : Les agents immobiliers anticipent une stabilisation ou une légère baisse des prix
D’après le Baromètre Interkab, les agents immobiliers s’attendent à une stabilisation, voire une légère baisse des prix. Le marché montre des signes de reprise avec des primo-accédants plus actifs.

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Malgré une conjoncture difficile, le marché immobilier français montre des signes de reprise. L’Observatoire Interkab, qui suit les tendances via 8 500 agences immobilières, note un retour des primo-accédants, favorisé par la baisse des taux d’intérêt et une inflation stabilisée. Cependant, les incertitudes demeurent avec une baisse des transactions et des prix inégale selon les régions. Si la baisse des taux et la stabilisation de l’inflation offrent de l’espoir, les biens à DPE défavorable et la résistance des vendeurs freinent la reprise. Les prochains mois seront cruciaux pour confirmer ces premières tendances.
Une reprise hésitante du moins pour l’instant
Le troisième trimestre 2024 prolonge les tensions sur le marché immobilier. Les délais de vente se stabilisent à 125 jours en moyenne, et les stocks de biens continuent de croître (+13 % depuis le début de l’année), en raison d’une baisse des transactions. Toutefois, Olivier Bugette, CEO de La Boîte Immo, reste confiant : « La baisse des taux d’intérêt et l’inflation stabilisée à 2 % pourraient redonner de l’élan au marché d’ici la fin d’année. ». Même si le nombre de compromis de vente continue de diminuer (-4 % au T3), le rythme de baisse ralentit, ce qui laisse espérer une dynamique plus favorable en fin d’année.
Une baisse des prix inégale selon les régions
La baisse des prix n’est pas homogène sur l’ensemble du territoire. Les dix plus grandes villes françaises affichent une dépréciation moyenne de 2 % par rapport au trimestre précédent, mais cette tendance n’est pas généralisée. Près de la moitié des agents immobiliers (47 %) prévoient une baisse continue des prix, et 26 % estiment qu’elle est nécessaire pour relancer le marché. Néanmoins, une grande majorité (94 %) des professionnels du secteur anticipe une stabilisation ou une légère baisse des prix à court terme. « Les taux d’intérêt à 3,5 % améliorent le pouvoir d’achat des acquéreurs, mais les vendeurs continuent à résister aux ajustements de prix », souligne Olivier Bugette.
Primo-accédants et investisseurs : des profils en pleine évolution
Les primo-accédants font leur grand retour, représentant 20 % des acquéreurs contre 15 % il y a un an. Ce regain est soutenu par des taux d’intérêt plus bas et une inflation maîtrisée, permettant à de jeunes acheteurs de concrétiser leurs projets. Parallèlement, les secundo-accédants continuent de peser lourd dans le marché, avec 44 % des transactions, en hausse de 4 points sur un an. Le profil des investisseurs se transforme également. Aujourd’hui, un investisseur sur deux a moins de 40 ans. Bien que 70 % des investisseurs se concentrent encore sur la location longue durée, 30 % préfèrent investir dans des résidences secondaires ou des biens à usage mixte. « Les investisseurs recherchent désormais un équilibre entre constitution de patrimoine et usage personnel immédiat », explique Olivier Bugette.
Biens à DPE défavorable : un marché qui se complique
Les biens immobiliers avec un Diagnostic de Performance Énergétique (DPE) défavorable continuent de voir leur attractivité diminuer. Les prix au mètre carré pour ce type de biens ont baissé de 4 % au troisième trimestre, et les délais de vente ont encore augmenté, atteignant 141 jours en moyenne. Le nombre de compromis signés pour ces biens chute de 19 % par rapport au trimestre précédent.
Aujourd’hui, 78 % des agents immobiliers jugent que les biens classés G sont devenus très difficiles à vendre, contre seulement 22 % qui y voient encore un potentiel d’investissement. Les critères énergétiques pèsent de plus en plus dans les décisions d’achat, et cette tendance semble s’accentuer.