Immobilier : « Il faut une généralisation du prêt subventionné par l’entreprise », Mickael Le Nezet
Mickael Le Nezet, président du directoire de SOFIAP, soutient la proposition de loi transpartisane de la députée Valérie Rossi qui vise à aider les salariés à devenir propriétaires de leur logement.

Nouveau
© SOFIAP
Mickael Le Nezet, président du directoire de SOFIAP
Alors que l’inflation fragilise durablement le pouvoir d’achat des Français et que la crise du logement atteint un niveau critique, il est temps de proposer des solutions concrètes, innovantes et pragmatiques. Parmi elles, le prêt immobilier subventionné par l’employeur représente une réponse à fort impact économique et social.
Soutenir les salariés dans l’achat de leur bien immobilier
Ce mécanisme simple permet à une entreprise de prendre en charge tout ou partie des intérêts d’un prêt immobilier contracté par l’un de ses salariés primo-accédants pour l’achat de la résidence principale. Il offre un double avantage : alléger les mensualités de remboursement pour les ménages et favoriser la fidélisation des collaborateurs dans un contexte de tension sur le marché du travail. C’est l’entreprise qui décide le montant de prise en charge et les règles du jeu associées.
Ce levier RH puissant permet ainsi de répondre à une double urgence : celle des salariés confrontés à l’inaccessibilité du crédit, et celle des employeurs qui peinent à recruter et à retenir leurs talents. 1% pris en charge par l’entreprise c’est près de 10% de capacité d’emprunt en plus.
Le prêt immobilier subventionné : une réponse à la crise du logement
Les chiffres sont éloquents : en 2023, plus de 100 000 primo-accédants ont été manquants sur le marché immobilier. Dans le même temps, le logement demeure le premier poste de dépenses des ménages français, représentant 27,3 % de leur budget. Pourtant, le nombre de crédits accordés a chuté de plus de 50 % en un an. Face à cette situation, le prêt subventionné offre une bouffée d’oxygène à des centaines de milliers de ménages exclus de l’accession à la propriété.
Ce dispositif a un autre mérite essentiel : il ne coûte rien à l’État. Mieux encore, en dynamisant les transactions immobilières, en relançant la construction et en stimulant l’activité économique locale, il génère de nouvelles recettes fiscales. Selon nos estimations, sa généralisation pourrait rapporter jusqu’à 3,2 milliards d’euros sur huit ans, via la TVA, les droits de mutation et les cotisations sociales induites par les avantages salariés.
Pour accélérer son déploiement, notamment dans les PME, une incitation simple serait de prévoir une exonération partielle de charges sociales pour les entreprises mettant en œuvre ce type de prêt. Ce signal fort permettrait de faire basculer ce dispositif dans une logique de généralisation, en lien avec les attentes des Français et les besoins des territoires.
Pour la proposition de loi transpartisane portée par la députée Valérie Rossi
Le logement est un droit fondamental et un puissant vecteur de cohésion sociale. En impliquant directement les employeurs dans l’accession à la propriété, nous agissons de façon responsable, efficace et durable. Déjà, 54 députés soutiennent cette démarche via une proposition de loi (n° 1146, 17e législature)*. Il appartient désormais aux pouvoirs publics, aux entreprises et aux partenaires sociaux de se saisir de cette opportunité.
Redonner du pouvoir d’achat, soutenir nos entreprises, relancer notre économie : le prêt immobilier subventionné est un levier à activer sans attendre.
*Les noms des soutiens à date apparaissent sur le site de l’Assemblée nationale.