1er achat immobilier : Qui achète quoi et comment ?

52 %, c’est la part des primo-accédants dans la production de prêts immobiliers en avril 2025 contre 40 % au plus bas de la courbe, 4 ans auparavant. Ils font donc un retour remarqué sur le marché immobilier. Quelles en sont les raisons ? Qui sont-ils ? Le point avec Empruntis.

Qui achète quoi ?

© adobestock

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Dans un environnement géopolitique instable, les primo-accédants font un retour remarqué sur le marché de l’immobilier. En avril 2025, ils représentaient 52% du volume de prêts immobiliers, contre 50% un an plus tôt, selon la banque de France.

Chouchoutés des pouvoirs publics par un PTZ boosté et des exonérations fiscales en faveur de leur accession à la propriété, privilégiés par les établissements bancaires, incités par les mesures avantageuses des promoteurs et constructeurs, les primo-accédants ont toutes les cartes en main pour se lancer, et pour certains repenser leur projet faute de solutions ou de moyens.

Empruntis a voulu savoir quelles sont les raisons de ces évolutions et qui sont ces Français qui accèdent pour la première fois à la propriété. Le courtier en crédit a ainsi réalisé une étude sur l’évolution de la primo-accession sur le marché de l’immobilier, entre le 1er trimestre 2024et celui de 2025, permettant de porter un regard sur les +20 ans et les seniors qui ont réussi à acheter leur résidence principale.

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Crédit immobilier : une éclaircie de courte durée

Après une année 2024 marquée par une détente des taux, le début de l’année 2025 a vu un léger retournement de tendance. L’OAT à 10 ans (référence des taux immobiliers) est remontée à 3,31%.  En cause : tensions géopolitiques, dette allemande en hausse, instabilité politique en France et inquiétudes budgétaires.

Résultats : les taux de crédit immobilier repartent doucement à la hausse (autour de 2,80 % sur 20 ans, 3 % sur 25 ans), incitant les emprunteurs à sécuriser leur financement rapidement.

Après six mois de baisse, les taux d’emprunt repartent à la hausse début 2025 (OAT à 10 ans remontée à 3,31 %). Résultat : les banques resserrent leurs barèmes et ciblent les profils les plus solvables.

Un profil d’acheteur stable et déterminé

Dans ce contexte, en 2025, le « primo-accédant type » a, comme en 2024, 36 ans en moyenne et vit en couple. Il perçoit 4 346 € nets par mois et dispose d’un apport moyen de 49 392 € pour financer un projet de 268 790 €.

Mais derrière ces moyennes se cachent des fractures générationnelles :

  • Moins de 30 ans : budget serré (260 900 €), apport limité (25 721 €), revenus modestes (3 512 €).
  • 30-39 ans : segment dominant (40,1 % des dossiers), budget plus solide (302 822 €), apport moyen 49 176 €.
  • 50 ans et + : budget élevé (327 241 €), mais efforts d’épargne considérables (apport de 110 382 € !).

Tous partagent cependant un même objectif : acheter une résidence principale, en priorité dans l’ancien (89 à 96 % selon les tranches d’âge), avec une nette préférence pour les maisons (jusqu’à 71 % chez les plus de 50 ans).

Se lancer maintenant : quel budget pour acheter un 60 m² ?

L’étude Empruntis sur les primo-accédants en 2025 permet également de constater, entre différentes villes de France, les écarts toujours importants pour l’achat d’un bien.

Prenant pour exemple un logement de 60 m², il faut :

  • Paris : 583 890 € → 3 509 €/mois
  • Nice : 321 780 € → 1 855 €/mois
  • Dijon : 166 830 € → 1 156 €/mois
  • Le Havre : 133 620 € → 803 €/mois

Cette carte illustre une inégalité territoriale croissante, qui pousse certains à s’éloigner des métropoles pour concrétiser leur projet.

« En 2025, les primo-accédants se trouvent à un carrefour décisif, où l’évolution des dispositifs de financement et des conditions du marché immobilier redéfinit leurs possibilités d’accès à la propriété. Si les taux restent modérés et les conditions favorables des aides telles que le PTZ ou le Prêt Accession Action Logement sont maintenues, les jeunes ménages devront faire face à une pression accrue sur l’épargne disponible et à une sélection rigoureuse des biens immobiliers, notamment dans les zones les plus tendues. L’avenir des primo-accédants repose sur une combinaison d’adaptabilité aux conditions du marché et de maximisation des leviers financiers mis à leur disposition », précise Caroline Pasquereau, Directrice du Marketing et de la communication Groupe Empruntis.

Par MySweetImmo