Pompes à chaleur : Une filière sous tension, quel impact pour l’immobilier ?
Le marché français des pompes à chaleur est en repli. Avant une reprise progressive attendue en 2026. Découvrez les clés de l’étude Xerfi intitulée « Le marché des pompes à chaleur – Cartographie des acteurs, perspectives du marché et défis de la filière française à l’horizon 2027 ».

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La crise du logement neuf, l’atonie du marché de l’entretien-rénovation et l’instabilité des aides publiques ont fait plonger le marché français des pompes à chaleur de près de 12 % en 2024, à moins de 1,2 million d’unités. Les ventes du segment air/eau, où les fabricants français sont particulièrement présents, se sont effondrées de 40 %.
Selon une étude Xerfi intitulée « Le marché des pompes à chaleur – Cartographie des acteurs, perspectives du marché et défis de la filière française à l’horizon 2027 », publiée en 2025, l’année en cours restera marquée par un repli avant une reprise progressive attendue en 2026.
La montée en puissance de la réglementation RE 2020 devrait constituer un facteur de soutien, mais l’objectif de fabriquer un million de PAC par an d’ici 2027 reste hors de portée, face à la pression des concurrents asiatiques qui accélèrent la consolidation du marché.
L’essentiel
- Recul de 12 % des ventes en 2024.
- Objectif d’1 million de PAC/an en 2027 jugé irréaliste.
- Concurrence asiatique en pleine expansion.
- RE 2020 ouvre des perspectives dans le collectif et le tertiaire.
Un marché en net repli depuis 2024
Le marché français des pompes à chaleur est tombé sous le seuil de 1,2 million d’unités en 2024. Les ventes de PAC air/eau, segment clé des industriels tricolores, ont reculé de 40 %.
L’instabilité des aides publiques et la crise du logement neuf ont accentué le repli. Pour Xerfi, 2025 restera une année de transition avant un redémarrage attendu en 2026, porté par la reprise des transactions immobilières et la RE 2020. L’objectif gouvernemental d’un million d’unités fabriquées chaque année à partir de 2027 semble désormais hors d’atteinte, loin des 350 000 actuellement produites.
La concurrence asiatique redouble d’efforts
Les industriels français se heurtent à des acteurs asiatiques très offensifs, comme Daikin, Mitsubishi ou Midea, qui représentent 30 à 40 % des ventes en France. Pour sécuriser leurs parts de marché, ces groupes ont investi massivement dans des usines XXL en Europe de l’Est, anticipant d’éventuelles mesures protectionnistes européennes.
À l’inverse, la réindustrialisation française reste limitée, avec peu de projets d’usines et même des annonces de désengagement, à l’image de BDR Thermea qui envisage d’arrêter la production de PAC en France.
De nouvelles perspectives avec la RE 2020
Depuis 2025, la réglementation RE 2020 s’applique aux bâtiments collectifs, scolaires et tertiaires. Les chaudières collectives au gaz sont progressivement remplacées par des pompes à chaleur, offrant de nouveaux relais de croissance.
Autre évolution : la transition vers des fluides frigorigènes plus écologiques. Les fabricants européens misent sur le R290 (propane), considéré comme moins polluant que le R32 privilégié par les industriels asiatiques. Un choix qui pourrait renforcer leur compétitivité sur des marchés sensibles aux enjeux environnementaux.
Une filière française morcelée et fragilisée
La filière française compte une trentaine de fabricants, souvent positionnés sur des niches : Atlantic et Intuis dans le résidentiel, Lemasson dans la géothermie, Frisquet dans les hybrides, Thereco dans le tertiaire.
En aval, les distributeurs spécialisés (Richardson, Cedeo) affrontent la concurrence des grandes surfaces de bricolage et des filiales commerciales de géants comme LG ou Samsung. Cet émiettement limite la capacité de la filière française à rivaliser avec les mastodontes internationaux.
Quel impact pour l’immobilier ?
Pour l’immobilier, les conséquences sont directes. Dans le neuf, le ralentissement des ventes complique l’application de la RE 2020, pourtant conçue pour encourager l’intégration des PAC dans le collectif. Dans la rénovation, l’instabilité des aides freine les propriétaires. Résultat : la construction comme la rénovation peinent à franchir un cap énergétique, alors même que la demande de logements performants se renforce.
Pour aller plus loin : consultez l’intégralité de l’étude « Le marché des pompes à chaleur – Cartographie des acteurs, perspectives du marché et défis de la filière française à l’horizon 2027 ».