Immobilier : Les artisans du bâtiment tirent la sonnette d’alarme
Un recul de 4,5% en un an, 28 300 emplois supprimés…, la Capeb alerte sur un repli durable de l’activité du bâtiment. Les artisans sont fragilisés malgré la reprise de l’immobilier.

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L’essentiel
- L’activité du bâtiment recule de 4,5% sur un an selon la Capeb.
- La construction neuve chute de 9% et 28 300 emplois disparaissent.
- Les artisans peinent à profiter de la dynamique de la rénovation énergétique.
L’activité des artisans du bâtiment a continué de baisser au deuxième trimestre 2025, s’inscrivant dans une « tendance négative de long terme » favorisée par une « conjoncture économique et politique incertaine », a alerté jeudi le principal syndicat du secteur lors d’un point presse à Paris.
Une baisse généralisée qui touche tous les métiers
La Confédération de l’artisanat et des petites entreprises du bâtiment (Capeb) chiffre à 4,5% la baisse globale de l’activité du secteur sur un an, plombée par la construction neuve, en repli de 9%.
« L’ensemble des corps de métiers est affecté par ce recul d’activité », s’inquiète l’organisation patronale, faisant état de la suppression de 28 300 emplois dans les entreprises artisanales du secteur sur un an.
Les entreprises de menuiserie-serrurerie et de maçonnerie ont été particulièrement touchées, avec des baisses respectives en volume de 5,5% et 5%.
Des signaux positifs qui ne profitent pas aux artisans
Malgré des indicateurs positifs comme la progression des crédits à l’habitat et la reprise du marché de l’immobilier, stimulé par la hausse des ventes de logements, « ces signaux encourageants ne se répercutent pas sur l’activité des entreprises artisanales intervenant en entretien-amélioration », s’inquiète la Capeb.
Les travaux de rénovation énergétique effectués par des artisans ont eux aussi baissé au deuxième trimestre, de 1,5% sur un an, alors que les chiffres du gouvernement montrent un essor des travaux de rénovation d’ampleur.
MaPrimeRénov’ et la bataille des TPE pour accéder au marché
Le dispositif d’aides publiques MaPrimeRénov’ pour les rénovations d’ampleur, que le gouvernement Bayrou prévoit de modifier pour mieux gérer l’augmentation des demandes et des tentatives de fraudes, avait été suspendu le 23 juin dernier après avoir reçu des centaines de dossiers par jour en juin.
« Ce ne sont pas les entreprises artisanales qui font ces chantiers-là », déplore le président de la Capeb Jean-Christophe Repon, qui assure que le syndicat « travaille avec la ministre [du Logement, ndlr] vraiment tous les jours » afin de produire des arrêtés qui permettraient « aux très petites entreprises (TPE) d’accéder à ce marché ».
Le syndicat est lancé dans une course contre la montre pour parvenir à faire passer ces arrêtés avant le 8 septembre, date à laquelle le Gouvernement de François Bayrou, soumis à un vote de confiance, pourrait chuter.
Un enjeu économique et fiscal majeur pour la France
« On essaie de trouver une solution pour que l’aide à la décision de la rénovation énergétique soit faite plus intelligemment », indique Christophe Repon, estimant que le budget accordé au dispositif devra, en plus d’être « bien orienté », être « conséquent ».
« C’est un investissement pour la France, pour l’activité, pour les rentrées fiscales, pour les rentrées sociales, pour l’emploi. Son potentiel est colossal », argumente-t-il.