Crédit immobilier : L’OAT 10 ans à nouveau en baisse, pas d’envolée des taux à prévoir à court terme

La démission de François Bayrou et la dégradation de la note de l’agence américaine Fitch, largement anticipée par les marchés, n’ont pas eu d’impact sur les taux d’emprunt d’Etat ni sur les taux de crédit. Les conditions pour emprunter restent donc favorables.

Pas d'envolee des taux de credit immobilier a prevoir a court terme

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Alors que le taux de l’OAT 10 ans avait dépassé les 3,6 % début septembre suite à l’annonce du vote de confiance le 25 août, une semaine après celui-ci, et malgré son issue ayant conduit à la démission du chef du gouvernement, les taux d’emprunt d’Etat ont à nouveau diminué, repassant sous la barre des 3,5 %, dès le 8 septembre

Même la dégradation de la note de Fitch, vendredi 12 septembre, ne semble pas avoir atteint les marchés financiers qui avaient largement anticipé cette décision…

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Des taux d’emprunt d’Etat à nouveau sous la barre de 3,5 % et des taux de crédit entre 3 et 3,5 % sur toutes les durées

Dans ce contexte en août et début septembre quelques banques avaient fait le choix de remonter leurs taux de crédit, un établissement expliquant même la hausse de ses taux de 0,10 % par « la remontée des taux observée et anticipée en lien avec l’instabilité politique, les tensions sociales et la tension sur les marchés financiers ». Pour autant, à date le mouvement de remontée des taux est resté limité à une douzaine de banques.

« Depuis le 8 septembre, nous n’avons reçu que très peu de barèmes, et ils sont stables, confirmant cette tendance et le peu d’impact que le vote de confiance a eu. Le fait que la BCE ait laissé ses taux inchangés lors de sa dernière réunion du 11 septembre est également un facteur de stabilisation des conditions d’emprunt à court et moyen terme. Dans ce contexte, rien n’indique donc pour l’instant que les banques ont l’intention de remonter leurs taux de crédit dans les prochaines semaines. Nous attendons toutefois avec prudence les barèmes de taux du mois d’octobre », explique Julie Bachet, directrice générale de Vousfinancer.

Actuellement, les taux moyens sont de 3,05 % sur 15 ans, 3,25 % sur 20 ans et 3,45 % sur 25 ans, avec des taux plus bas négociés à 2,8 % sur 15 ans et 3 % sur 20 ans et 25 ans.

A quelles évolutions s’attendent sur les taux de crédit immobilier?

Concernant l’évolution des taux à moyen terme, tout dépendra du délai nécessaire à la composition du nouveau gouvernement, de la confiance des marchés dans ce gouvernement, mais aussi et surtout de sa capacité à faire adopter un budget.  En cas de nouvelle censure, et d’instabilité politique durable, les tension sur les taux d’emprunt d’Etat pourraient s’accentuer. 

Pour autant actuellement, Vousfinancer maintient son scénario de taux stables, sans exclure toutefois quelques hausses de taux isolées dans certaines banques ayant réalisé leurs objectifs de production de crédit.

« Dans un contexte de forte concurrence interbancaire avec des taux d’emprunt d’Etat aux alentours de 3,5 %, les hausses de taux de crédit devraient rester limitées et sans impact majeur sur la capacité d’emprunt des futurs acquéreurs… », explique Sandrine Allonier, porte-parole de Vousfinancer.

En effet, une hausse de 0,10 point pour un crédit de 200 000 € avec un taux passant de 3,25 à 3,35 % sur 20 ans, c’est 10 € de plus par mois sur la mensualité (1145 € vs 1135 €). En termes de capacité d’emprunt, pour 1000 € de mensualité sur 20 ans, il est possible d’emprunter 174 700 € contre 176 300 à 3,25 %, soit 1600 € de moins, ce qui n’est pas de nature à mettre en péril un projet d’achat immobilier.

Les banques prépareront bientôt 2026

« En outre, début novembre, les compteurs seront remis à zéro et les crédits demandés entreront alors dans les chiffres de production 2026, après une année 2025 de production en forte hausse, ce qui devrait inciter les banques à rester attractives. Dans cette attente, les décotes de taux, bien que plus limitées actuellement, devraient permettre à de nombreux emprunteurs d’obtenir encore des taux avantageux« , conclut Sandrine Allonier.

Par MySweetImmo