Combien vaut le patrimoine immobilier français ?

Avec Que vaut la France, l’écrivain et économiste Patrice de Moncan et l’ancien président de la Fédération nationale des agents immobiliers (Fnaim), analysent sous toutes les coutures le patrimoine immobilier du pays.

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Ce serait à peu près 1 033 milliards. Le montant utopique de la France, et plus particulièrement de son patrimoine immobilier, s’élèverait selon les calculs des auteurs de « Que Vaut la France » à 1 033 milliards d’euros, soit un peu plus de la moitié du produit intérieur brut (2 000 milliards). Dans leur ouvrage, publié aux éditions du Mécène, Jean François Buet, ancien président de la Fnaim et Patrice de Moncan, économiste et écrivain, compilent l’ensemble des données existantes sur les transactions immobilières, qu’il s’agisse des ventes de logements (809 milliards), de bureaux ( 166 milliards) ou d’espaces commerciaux (57 milliards), dans les plus grandes villes du pays : Paris, Bordeaux, Strasbourg, Marseille, Nantes, Nice et Lyon. Un travail titanesque : « Que vaut la France est le fruit de près de 40 ans de recherches, de recensements, de statistiques et d’analyses sur la propriété immobilière et son évolution en France urbaine, de 1789 à nos jours (…) L’histoire de la propriété constitue la plus grosse partie du livre (qui est une analyse unique), ainsi que l’explication des sources de l’Observatoire de la propriété », indique Patrice de Moncan.

Des immeubles aux milles façades

On apprend ainsi qu’en cumulant l’ensemble de ces agglomérations, la France compte quelques 398 490 immeubles répartis de la façon suivante : 93 739 à Marseille, 87 836 à Paris, 68 435 à Bordeaux, 56 950 à Nantes, 35 227 à Nice, 30 072 à Lyon et 26 181 à Strasbourg. Des constructions dont les influences architecturales dépendent de leur implantation sur le territoire : « Au sein de l’Europe, la France est le pays qui se caractérise par la plus grande diversité de paysages, de formes d’agriculture, de type d’activités, de transformations… il en résulte un foisonnement de formes de bâtis. Quel point commun entre le beffroi de Lille et les maisons de pêcheurs au-dessus des calanques de Marseille ? », souligne Jean François Buet.

Le livre nous invite également à questionner jusqu’à la constitution de tel ou tel quartier, dont l’origine remonte bien souvent à l’ancien régime : « L’organisation sociale a façonné les quartiers , selon que les activités relevaient davantage du clergé, de l’aristocratie ou de la bourgeoisie, grande, moyenne ou petite.Ces répartitions des influences continuent à avoir des répercutions sur l’urbanisme des centres-villes », ajoute l’ex président de la Fnaim. Un ouvrage essentiel pour être incollable sur l’immobilier français.

Par Ariane Artinian