Immobilier 2025 : De la crise de l’immobilier à une reprise timide… Ce qu’il faut retenir des chiffres de la FNAIM

Après trois ans de recul, le marché immobilier amorce une stabilisation en 2024. Prix, ventes, loyers : découvrez les tendances clés et perspectives pour 2025

une boussole et des maisons miniatures posees sur un fond jaune pour illustrer les donnees cles du marche immobilier

© adobe stock

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Que vous soyez propriétaire, locataire, investisseur ou professionnel, comprendre les grandes tendances du marché immobilier est essentiel pour anticiper les opportunités et les défis à venir. À l’occasion de sa conférence de presse annuelle, la FNAIM a dévoilé un état des lieux précis de 2024, marqué par des ajustements profonds mais aussi des signes prometteurs pour 2025. Voici ce qu’il faut retenir.

Transactions immobilières : Le nombre de ventes a reculé de 11% en 2024

Le marché immobilier en 2024 a marqué une troisième année consécutive de baisse des transactions, avec seulement 775 000 ventes enregistrées, soit une chute de 11 % sur un an. Ce chiffre est également 36 % inférieur au pic historique de 1 176 000 ventes atteint en décembre 2021, selon les données de la FNAIM.

Il s’agit du volume de transactions le plus bas depuis 2015, conséquence de plusieurs facteurs :

  • Inflation élevée, qui a pesé sur le budget des ménages ;
  • Hausse des taux d’intérêt, rendant l’accès au crédit plus difficile ;
  • Diminution de la confiance des acheteurs, face à un marché incertain.

Cependant, la fin de l’année 2024 semble marquer un palier, avec une stabilisation des ventes et même un léger rebond sur les derniers mois.

Sources : IGEDD et Insee d’après DGFiP et base notariale, prévisions FNAIM

« L’année 2024 a été une année charnière pour le marché immobilier, marquée par des ajustements profonds, mais aussi par des signes encourageants de stabilisation. Les professionnels doivent aujourd’hui se préparer à un redémarrage progressif, qui dépendra notamment des évolutions des taux d’intérêt et des politiques publiques en faveur du logement. La FNAIM reste mobilisée pour accompagner ses adhérents et faire entendre la voix du secteur auprès des pouvoirs publics », estime Loïc Cantin, président de la FNAIM.

Prix immobiliers : Un recul modéré mais de fortes disparités régionales

Après une chute significative de 4 % en 2023, les prix des logements anciens ont continué à baisser de manière plus modérée en 2024, avec une diminution de 0,8 % en moyenne nationale. Ce chiffre cache toutefois de fortes disparités selon les territoires.

À Paris, les prix ont reculé de 0,4 % en 2024, portant la baisse cumulée à 11 % depuis 2020, avec un prix moyen de 9 768 €/m².

Dans certaines grandes villes, la baisse a été plus prononcés : Nantes (-5,4 %), Reims (-5,2 %) et Lyon (-4,7 %).

À l’inverse, les stations de ski et les destinations balnéaires continuent d’afficher des hausses spectaculaires sur cinq ans : +26,2 % pour les stations de ski et +24,7 % pour les stations balnéaires. À rebours du marché national aussi Toulon a vu ses prix progresser de 7,1% l’an passé et Caen de 2,8%.

Sources : FNAIM (prix au 1er janvier 2025), INSEE (inflation)
Sources : FNAIM (prix au 1er janvier 2025)

Pouvoir d’achat immobilier : une éclaircie grâce à la baisse des taux d’intérêt

Le pouvoir d’achat immobilier, durement touché en 2022 et 2023 (-14 % cumulé), a enfin progressé en 2024, avec une hausse de 8,5 %.

Cette amélioration est en partie due à la légère décrue des taux d’intérêt en fin d’année.

  • Décembre 2023 : taux moyens à 4,2 %.
  • Novembre 2024 : taux descendus à 3,37 %.

Les perspectives pour 2025 restent encourageantes, avec une baisse attendue des taux autour de 3 %, offrant ainsi un nouveau souffle aux ménages désireux d’acheter un bien.

Loyers : une hausse continue dans un marché locatif sous tension

Les loyers ont augmenté de 3,2 % sur un an, traduisant les tensions croissantes sur le marché locatif. Plusieurs facteurs expliquent cette situation :

  • Rénovation énergétique : Dès le 1er janvier 2025, les logements classés G au DPE seront interdits à la location, impactant 567 000 biens.
  • Concurrence de la location courte durée : La France est le premier marché européen pour ce type de location, avec une hausse de +86 % sur cinq ans.
  • Encadrement des loyers : Malgré son extension à 1 434 communes (représentant 48 % du parc locatif privé), la FNAIM dénonce son inefficacité, soulignant que l’augmentation des loyers dans les zones encadrées reste conforme à l’évolution de l’indice IRL.

Le marché locatif souffre également d’un nombre croissant de logements vacants (près de 3 millions), notamment en raison de l’indécence énergétique ou de la difficulté des propriétaires à financer des travaux.

Agences immobilières : un secteur sous pression

Le ralentissement du marché immobilier n’épargne pas les professionnels de l’immobilier. En 2024, 1 237 agences immobilières ont mis la clé sous la porte, soit une augmentation de 52 % des défaillances par rapport à 2023. Ce chiffre traduit les difficultés croissantes auxquelles le secteur est confronté, dans un contexte de baisse des transactions et de marges compressées.

Pourtant, l’immobilier demeure un pilier de l’économie française. Avec 140 000 emplois et un chiffre d’affaires de 24,5 milliards d’euros, le secteur continue de jouer un rôle majeur, malgré la fragilisation de nombreux acteurs.

La capacité de résilience des professionnels sera déterminante pour traverser cette période de crise, alors que le marché amorce un lent redémarrage. « Le secteur durement touché en 2024, joue un rôle centrale dans l’économie 140 000 emplois, 24,5 milliards d’euros de chiffre d’affaires.

Les perspectives immobilières 2025

Malgré les difficultés, la FNAIM anticipe une reprise modérée du marché immobilier en 2025, bien que les incertitudes restent nombreuses. Les transactions pourraient progresser de 6 %, pour atteindre environ 825 000 ventes, marquant un premier pas vers une stabilisation durable.

Côté prix, les prévisions demeurent prudentes : une stabilisation au premier semestre semble probable, mais des baisses pourraient encore survenir dans certains territoires. Une légère hausse des prix de 1 % est envisagée au second semestre, sous réserve d’une amélioration du contexte économique.

« La reprise sera progressive et nécessitera des ajustements structurels pour garantir sa durabilité, notamment dans un environnement économique et réglementaire contraignant », tempère Loïc Cantin, président de la FNAIM, adoptant un optimisme mesuré.

Cette reprise dépendra notamment de la baisse des taux de crédit, amorcée fin 2024. Après être descendus à 3,37 % en novembre 2024, les taux pourraient se stabiliser autour de 3 % en 2025, redonnant du souffle au pouvoir d’achat immobilier des ménages. Ce dernier a progressé de 8,5 % en 2024, une nette inversion après deux années de recul cumulées de -14 %.

Enfin, les politiques publiques et le contexte géopolitique joueront un rôle clé pour consolider cette reprise et accompagner le redémarrage du marché.

Par MySweetImmo