« Nous passons d’une crise de l’immobilier à une crise du logement », Loïc Cantin (FNAIM)
Loïc Cantin, président de la FNAIM, analyse les ajustements du marché immobilier en 2024 et alerte sur la crise structurelle du logement au micro d’Ariane Artinian.

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Loïc Cantin, président de la FNAIM, est l’invité de ce nouvel épisode de Mon Podcast Immo. Au micro d’Ariane Artinian, il revient sur le bilan 2024 du marché immobilier et partage ses perspectives pour 2025. Une analyse sans détour sur un marché en pleine mutation.
Une reprise timide mais réelle en 2024
Après trois années de fortes turbulences, marquées par une chute historique des transactions (35 % de baisse depuis le pic de 1,2 million en 2021), le marché immobilier semble atteindre un palier. Loïc Cantin se veut prudemment optimiste : « Les quatre baisses consécutives des taux directeurs de la BCE depuis mai 2024 ont permis de restaurer un peu de pouvoir d’achat chez les ménages. » Cette baisse des taux, combinée à un ajustement des prix, amorce un début de reprise. Cependant, la situation reste fragile : « Nous terminerons 2024 avec environ 780 000 transactions, soit un niveau inédit depuis la Seconde Guerre mondiale. »
La baisse des prix, un ajustement nécessaire
L’année 2024 a été marquée par une baisse moyenne des prix de 8,3 % au premier semestre, suivie d’une décélération pour atteindre 0,8 % en fin d’année. « Là où les prix avaient le plus augmenté, comme à Nantes (-5,7 % en un an), la correction a été plus forte. En revanche, les zones rurales, peu impactées par la hausse des prix, résistent davantage. » Cette correction devrait se poursuivre en 2025, bien que plus modérément.
Crise du logement : un problème structurel
Si la crise de l’immobilier semble s’apaiser, une autre menace pointe à l’horizon : la crise du logement. « Notre marché est structurellement malade. Nous ne satisfaisons pas les besoins, que ce soit en locatif privé, social ou en accession à la propriété, » alerte Loïc Cantin. Il pointe du doigt une sous-offre chronique, aggravée par l’effondrement du secteur du neuf : « Gouverner, c’est prévoir, et nous payons aujourd’hui 30 ans d’inaction. »
Les professionnels de l’immobilier en première ligne
La crise a également lourdement impacté les professionnels de l’immobilier, avec plus de 1 200 agences ayant fermé leurs portes en 2024. Cependant, certaines entreprises résistent : « Les acteurs polyvalents – transaction, gestion locative, syndic – s’en sortent mieux que les structures mono-activités. » La clé, selon Loïc Cantin, réside dans la formation : « Nous devons lutter contre l’amateurisme et garantir des compétences solides pour accompagner les Français. »
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