Immobilier : La rénovation globale, la clé pour lutter contre les bouilloires thermiques

Selon Synergiec, la rénovation globale est la clé pour lutter contre les passoires thermiques. Ses dirigeants alertent sur les logements qui surchauffent en été et appellent à des travaux complets, mieux accompagnés et mieux financés, pour protéger le confort des ménages.

rénovation globale des passoires thermiques

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© adobestock

Synergiec appelle à privilégier la rénovation globale pour améliorer le confort et l’efficacité énergétique

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Isolation médiocre, exposition propice aux surchauffes estivales, environnement trop minéral : sans rénovation globale, certains biens immobiliers et bâtiments se transforment en bouilloires thermiques aux beaux jours. Ce sont généralement les mêmes qui entrent dans la catégorie des passoires énergétiques en raison de leur consommation élevée quand les températures baissent.

Si le confort thermique d’hiver est de plus en plus encadré par la réglementation, ce n’est pas – encore- le cas de celui d’été. Des solutions isolées existent, mais pour être efficaces et permettre la perception d’aides publiques, elles doivent généralement s’inscrire dans le cadre d’une rénovation plus ambitieuse.

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L’été, des bâtiments piègent la chaleur

Faible inertie, fenêtres sans protections solaires, absence de végétation : en ville, dans certains appartements, la température intérieure peut dépasser les 30°C en journée…et ne pas redescendre la nuit, transformant les logements en véritables pièges thermiques. 

« Dans ces conditions, un appartement peut devenir invivable en moins de 48 heures lors d’un épisode caniculaire », alerte Pierre Evrard, directeur associé de Synergiec.

Les immeubles les plus touchés cumulent les facteurs aggravants : isolation déficiente, ventilation mal conçue, cours bétonnées, toitures noires, manque d’ombrage. Un phénomène qui concerne particulièrement les copropriétés des années 60 à 80, construites à une époque où le confort d’été ne faisait pas partie des critères de conception. Résultat : ces bâtiments, énergivores en hiver, deviennent invivables durant les périodes de fortes chaleurs.

Peindre la toiture en blanc ou poser une climatisation ne suffira pas

Face à ces difficultés, les tentatives de rafraîchissement se multiplient : repeindre une toiture, végétaliser une cour, poser quelques brise-soleil… Des actions utiles mais insuffisantes lorsqu’elles sont menées isolément car elles n’améliorent presque jamais le résultat du DPE. Or, c’est ce critère qui conditionne l’accès aux aides financières. Peindre un toit ou planter quelques arbres peut rendre un espace plus agréable, mais ne fera pas gagner une lettre au classement énergétique. 

« La clé pour débloquer des financements, c’est le gain énergétique : sans lui, pas d’aides significatives », insiste Sylvain Lefevre, président de Synergiec.

Pour améliorer réellement le confort, il faut actionner simultanément plusieurs leviers : ITE, isolants avec un déphasage thermique long, protections solaires, ventilation et végétalisation.

Agir durablement sur l’inconfort estival suppose de concilier confort d’été et performance énergétique. Ce double objectif ouvre la porte aux aides publiques rendant ainsi les travaux finançables. « C’est en conciliant résilience climatique et efficacité énergétique qu’on parvient à mobiliser MaPrimeRénov’, dont, rappelons-le, le périmètre est inchangé pour les copropriétés, ainsi que les CEE et l’éco-PTZ, à condition toutefois d’atteindre un gain énergétique d’au moins 35 %. », explique Pierre Evrard.

Les solutions les plus efficaces

Les solutions les plus efficaces (et les mieux soutenues financièrement) s’inscrivent dans le cadre d’une rénovation globale :

  • Isolation thermique par l’extérieur. Dans le cas d’une ITE, les murs, et avec eux toute l’inertie thermique du bâtiment, sont en effet isolés et à ainsi l’abri des variations de température.
  • Isolation de la toiture et des combles ;
  • Remplacement des menuiseries ;
  • Protections solaires passives (volets, brise-soleil, stores) ;
  • Ventilation adaptée et performante.

Travaux de résilience estivale : des aides encore timides

En revanche, les dispositifs ciblés sur le confort d’été (végétalisation, désimperméabilisation, îlots de fraîcheur…) bénéficient encore peu de soutiens nationaux. Quelques collectivités locales ouvrent la voie, à l’instar de Paris avec le dispositif CoprOasis qui finance jusqu’à 80 % des travaux de végétalisation d’une cour, façade ou toiture dans la limite de 30 000 €. La transformation d’une cour intégralement bétonnée va apporter de l’ombre en été et créer des îlots de fraicheur tout en facilitant la gestion des eaux pluviales mais elle n’améliorera pas l’étiquette DPE.

La stratégie gagnante consiste à articuler performance énergétique et résilience climatique, plutôt que de les opposer. « Le bâtiment de demain sera à la fois économe en énergie et résilient face aux canicules », résume Sylvain Lefevre.

L’isolation et l’inertie thermique réduisent les besoins en climatisation, la végétalisation et les protections solaires optimisent le confort d’été et une ventilation performante préserve la qualité de l’air intérieur. Ensemble, ces leviers créent des bâtiments plus agréables à vivre, moins coûteux à chauffer ou à refroidir et mieux valorisés sur le marché immobilier.

« Il ne s’agit pas d’empiler des solutions, mais de concevoir une stratégie cohérente », conclut Sylvain Lefevre.

Par MySweetImmo