Immobilier : L’instabilité politique menace la reprise du marché immobilier
Le marché immobilier a repris des couleurs en 2025, mais la confiance n’est pas revenue. Taux d’intérêt et crise politique entretiennent l’incertitude préviennent les grands réseaux d’agences immobilières.

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Le marché immobilier 2025 repart avec davantage de ventes, mais la reprise reste fragile face aux taux d’intérêt et à l’instabilité politique.
Après deux années de chute, le marché immobilier repart en 2025 avec plus de transactions et une stabilisation des prix. Mais cette embellie reste fragile, freinée par les taux d’intérêt et une situation politique incertaine, préviennent les grands réseaux d’agences.
L’essentiel
- 925 000 transactions attendues en 2025, soit +8,2 %
- Les prix cessent de baisser, notamment à Paris
- Les professionnels alertent sur l’instabilité politique et les taux de crédit
Des ventes en hausse mais un printemps décevant
Le marché immobilier a renoué en 2025 avec la reprise des transactions après deux années de recul. Selon Thomas Lefebvre, vice-président chargé des données chez SeLoger/MeilleursAgents, les ventes devraient progresser de 8,2 % cette année pour atteindre 925 000 transactions.
Après un rebond des ventes entre fin 2024 et début 2025, le printemps a toutefois marqué le pas en raison d’une augmentation non prévue des taux d’intérêt.
Signe positif, les prix, qui déclinaient depuis début 2020, ont arrêté de baisser, notamment à Paris. « Tout cela est très positif et c’est évidemment dû à la baisse des taux. C’est le moment d’acheter », estime Éric Allouche, directeur exécutif du groupe Era Immobilier.
L’instabilité politique inquiète les professionnels
La décision du Premier ministre François Bayrou d’engager la responsabilité de son gouvernement le 8 septembre laisse sceptiques les acteurs du marché.
« L’instabilité politique actuelle est de nature à freiner ou à faire régresser la reprise, compte tenu du fait que les Français n’aiment pas l’incertitude », souligne Loïc Cantin, président de la Fédération nationale de l’immobilier (Fnaim).
Même constat pour Charles Marinakis, président de Century 21 France : « On recommençait à voir s’aligner les planètes et là, patatras », regrette-t-il, tout en notant que les banques françaises restent enclines à accorder des crédits.
« Ce qui bloque les marchés, c’est soit les prix, soit les crédits. Les prix ont été bien maîtrisés depuis deux ans. Ce qui pourrait nous faire replonger, ce sont les taux de crédit si les aléas politiques ont pour conséquence de faire monter l’inflation », ajoute-t-il.
Des disparités et un marché locatif sous pression
Orpi observe une croissance à deux chiffres des compromis de vente depuis janvier (+14 %), mais note des « disparités notables selon les marchés et les territoires ». « Jusqu’à fin août, le marché immobilier semble reprendre. Cette rentrée et les annonces gouvernementales seront décisives », avertit Guillaume Martinaud, président de la coopérative Orpi.
Le marché locatif reste sous tension, même si la hausse des loyers a nettement ralenti depuis fin 2024 (+1,5 % contre +4,2 % un an plus tôt), selon SeLoger.
« Beaucoup de propriétaires bailleurs se sont retirés de l’investissement immobilier », relève Olivier Descamps, directeur général d’IAD France, qui signale des « campings remplis d’étudiants » faute de logements disponibles.
2026 encore incertaine
Pour 2026, les tensions géopolitiques mondiales pourraient aussi peser sur la reprise. « L’inflation étant maîtrisée, la Banque centrale européenne n’a plus de raison d’assouplir sa politique monétaire », analyse Thomas Lefebvre (SeLoger/MeilleursAgents).
Il table toutefois sur un « déblocage progressif du marché » et 960 000 transactions l’an prochain.