Rénovation énergétique : « La nouvelle frontière de la valeur immobilière », Aurélien Toulouse
Longtemps perçue comme une contrainte réglementaire, la rénovation énergétique devient aujourd’hui, selon Aurélien Toulouse, PDG et cofondateur de Victor Investissements, un levier stratégique de valorisation. Ses explications.

Nouveau
© Victor Investissements
Aurélien Toulouse, PDG et cofondateur de Victor Investissements
Pendant longtemps, la rénovation énergétique a été considérée comme une contrainte. Une dépense imposée par le législateur, un coût subi par les propriétaires pour rester conformes aux normes. Pourtant, les choses ont profondément changé.
Aujourd’hui, rénover n’est plus un mal nécessaire : c’est une opportunité stratégique, un levier de valorisation et un outil d’impact durable pour les investisseurs immobiliers.
Rénover, pour améliorer la rentabilité immédiate
Le premier effet de la rénovation est très concret : elle facilite la mise en location. Un logement rénové se loue plus vite, avec moins de vacance, et souvent plus cher. La qualité énergétique devient un critère de choix de plus en plus décisif pour les locataires. Et ce n’est pas seulement une question d’image : c’est aussi une question de confort et de charges.
Un bien bien isolé et équipé de systèmes performants réduit les factures d’énergie, améliore le cadre de vie et fidélise les occupants. Résultat : moins de rotation, plus de stabilité et un rendement sécurisé. La rénovation n’est pas une dépense différée, c’est un investissement qui produit un retour immédiat.
Préserver et valoriser son patrimoine
La valeur immobilière ne repose plus uniquement sur l’emplacement. Elle dépend de plus en plus de la performance énergétique. Les logements classés F ou G au DPE sont déjà considérés comme des « passoires thermiques ». Leur mise en location est de plus en plus encadrée, et leur revente devient problématique. Selon une étude SeLoger, en France, un logement classé F ou G se vend en moyenne 15 % moins cher qu’un bien équivalent classé D.
À mesure que la réglementation se durcit, ces biens perdent en attractivité et en liquidité. Les acquéreurs anticipent le coût des travaux à réaliser et ajustent leur prix en conséquence. Ne pas rénover, c’est accepter une décote croissante, parfois brutale.
À l’inverse, engager une rénovation permet de préserver la liquidité de son actif, de sécuriser sa revente future et de rester compétitif sur un marché de plus en plus exigeant.
Un levier de transformation des territoires
Rénover un logement, ce n’est pas seulement améliorer un actif isolé. C’est aussi envoyer un signal positif à l’échelle d’un quartier. On le constate dans de nombreuses villes : un immeuble rénové attire l’attention, redonne de l’attractivité à une rue, et stimule la dynamique locale.
C’est pour cette raison que des dispositifs comme le Denormandie ont été mis en place. Ils traduisent une conviction forte : l’immobilier peut être un outil de régénération urbaine. Chaque rénovation réussie participe à la revitalisation d’un tissu urbain, à l’amélioration du cadre de vie et à la valorisation d’un territoire.
Anticiper pour créer de la valeur durable
La véritable valeur immobilière de demain ne se jouera pas uniquement sur la localisation ou la rareté foncière. Elle dépendra de la capacité des biens à répondre aux nouvelles attentes : performance énergétique, confort, durabilité.
La rénovation, ce n’est donc pas subir un coût, mais investir dans l’avenir. C’est anticiper des réglementations de plus en plus exigeantes, sécuriser son patrimoine, améliorer sa rentabilité et agir concrètement pour la transition énergétique.
Rénover, ce n’est pas seulement respecter les règles. C’est anticiper, créer de la valeur et avoir un impact réel, pour son patrimoine comme pour la société. Ceux qui l’auront compris dès aujourd’hui auront une longueur d’avance, non seulement sur la valeur de leur investissement, mais aussi sur leur capacité à contribuer à un immobilier plus durable, plus attractif et plus responsable.