Marché des locaux d’activités en Ile-de-France : Ralentissement confirmé au 3ème trimestre

Le marché francilien des locaux d’activités reste en repli avec 582 000 m² échangés (-28 % sur un an), reflet d’une conjoncture prudente et de décisions plus lentes.

© adobestock

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Après 9 mois d’activité, le marché francilien des locaux d’activités conserve un rythme ralenti avec 582 000 m² échangés. Ce volume, en baisse de 28 % sur un an et de 30 % face à la moyenne des 5 dernières années, reflète un climat économique marqué par la prudence des acteurs et des délais de décision allongés. Le 3ème trimestre a apporté sensiblement le même volume qu’au 2ème trimestre avec 188 000 m² échangés, soit une baisse de 21 % par rapport au 3ème trimestre 2024.

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L’Essentiel

  • 582 000 m² de locaux d’activités échangés en Île-de-France après 9 mois.
  • 188 000 m² échangés, en recul de 21 % vs T3 2024.
  • Baisse de 28 % sur un an et de 30 % par rapport à la moyenne des 5 dernières années.
  • Le rythme reste ralenti, marqué par la prudence et des décisions plus longues.
  • 693 signatures enregistrées (-14 % sur un an), un niveau encore soutenu.
  • Offre immédiate : 1,8 à 1,9 million de m² disponibles, soit +28 % sur un an, un plus haut depuis 2019

La hausse des coûts et les incertitudes économiques poussent les entreprises à différer leurs projets

La hausse des coûts, la volatilité du contexte géopolitique et l’attente de signaux macroéconomiques encourageants pèsent sur l’arbitrage des projets immobiliers des entreprises. Beaucoup préfèrent aujourd’hui différer ou réajuster leurs engagements, dans l’attente d’une meilleure visibilité pour consolider leur stratégie à moyen terme.

693 signatures ont été réalisées (-14 % sur un an), soit une dynamique soutenue et proche de la moyenne qui témoigne des besoins persistants et structurants des utilisateurs. L’offre immédiate augmente en lien avec cette baisse continue de la demande placée pour s’établir à 1,8 million de m², un niveau au plus haut depuis 2019.

Les petites et moyennes surfaces, qui représentent 591 transactions pour 291 000 m² placés (-15 %), traduisent le retour d’une demande de rationalisation et d’agilité chez les PME et ETI, soucieuses d’adapter leur parc immobilier tout en rééquilibrant leurs charges.

Ce mouvement s’accompagne d’un maintien des opérations sur le segment Mid-Market : 85 transactions et 202 000 m² placés (-24 %) montrent que les entreprises continuent à se regrouper, moderniser ou étendre leurs installations, malgré le contexte. Les grandes surfaces, traditionnellement les plus exposées aux délais de décision et aux incertitudes réglementaires ou environnementales, enregistrent un bilan plus contracté avec 17 transactions pour 90 000 m² placés, soit une baisse de 55 % sur un an.

L’intra A86 reste attractif, avec des loyers en hausse

L’intra A86 représente toujours 20 % du marché régional avec près de 117 000 m² échangés et 131 signatures, malgré une baisse de 24 % sur un an du volume. Cette performance confirme une préférence durable des entreprises pour des localisations stratégiques, à proximité des infrastructures et services, même dans un contexte de pénurie d’offres neuves. Le loyer moyen y est de 160 €/m²/an tandis qu’il est en moyenne à 122 €/m²/an en Ile-de-France, des valeurs en légère augmentation sur un an. Le loyer moyen des locaux neufs en Ile-de-France est pour sa part à 143 €/m²/an, en hausse sur an également.

En parallèle, face à la contraction de la demande placée, l’offre immédiatement disponible poursuit sa hausse, s’établissant à 1,9 million de m² (+28 % sur un an). Cette abondance relative offre désormais aux entreprises une plus grande souplesse, de nouvelles possibilités d’installation et la capacité de négocier des conditions plus favorables.

Le marché des locaux d’activité francilien demeure structuré, réactif et solide à l’échelle européenne

« Malgré une conjoncture complexe et de nombreuses incertitudes, près de 700 transactions ont été enregistrées, avec un enseignement qui se répète au fil des trimestres, une rationalisation et une agilité chez les PME qui doivent faire face à un contexte très contraignant. Dans ce contexte, l’augmentation de l’offre immédiate joue le rôle de levier pour saisir de nouvelles opportunités et accélérer les projets. Le secteur reste donc mobile et capable de rebondir lorsque les conditions économiques deviendront plus favorables», analyse Benjamin Dohin, Directeur ILOG Ile-de-France chez JLL.

Et il ajoute : « Nous restons attentifs à l’évolution de la demande dans chaque territoire, car des signaux de vitalité demeurent, en particulier dans l’intra A86. Le marché francilien, malgré ce coup de frein, demeure l’un des plus structurés et les plus réactifs d’Europe. Nous sommes mobilisés pour accompagner nos clients, décrypter les tendances et bâtir les solutions de demain, même dans les phases plus complexes du cycle ».

Par MySweetImmo