« La crise de l’immobilier est derrière nous, la crise du logement s’installe », Loïc Cantin (FNAIM)

Loïc Cantin, président de la FNAIM dresse un bilan sans détour du Congrès Immo 2025 qui s’est tenu les 8 et 9 décembre au Carrousel du Louvre et de l’année immobilière écoulée. Au micro Mon Podcast Immo d’Ariane Artinian, il alerte sur une crise du logement plus profonde et durable que celle du marché immobilier. […]

 0

Loïc Cantin, président de la FNAIM dresse un bilan sans détour du Congrès Immo 2025 qui s’est tenu les 8 et 9 décembre au Carrousel du Louvre et de l’année immobilière écoulée. Au micro Mon Podcast Immo d’Ariane Artinian, il alerte sur une crise du logement plus profonde et durable que celle du marché immobilier.

Newsletter MySweetimmo

Un congrès politique pour alerter sur l’urgence du logement

« Deux jours intenses, mais essentiels. » À l’issue du Congrès Immobilier FNAIM, Loïc Cantin se dit satisfait d’avoir réussi à faire de l’édition 2025 un rendez-vous politique fort. Objectif assumé : replacer le logement au cœur du débat public. « Nous avons voulu faire de ce congrès un événement politique. Je crois que nous avons en grande partie atteint cet objectif », confie-t-il au micro d’Ariane Artinian dans Mon Podcast Immo.

L’intervention très attendue d’Édouard Philippe n’a pas manqué de marquer les esprits. L’ancien Premier ministre a assumé ses erreurs, notamment la création de l’IFI, tout en réaffirmant une opposition claire à l’encadrement des loyers. « C’est un message politique fort, et nos adhérents l’ont largement soutenu », souligne Loïc Cantin.

Des maires mobilisés mais impuissants

Autre temps fort : la table ronde avec quatre maires. Si la diversité politique initialement souhaitée n’a pas été atteinte, les échanges ont mis en lumière une réalité inquiétante : les élus locaux manquent de leviers pour agir efficacement sur le logement. « Les maires n’ont pas la liberté de faire ce qu’ils veulent, mais ce qu’on leur permet de faire », résume Loïc Cantin. Il dénonce un empilement de normes nationales et environnementales qui freinent l’action locale, notamment sur le foncier ou la production de logements sociaux.

Un marché immobilier en reprise, mais un logement en crise

Le président de la FNAIM distingue clairement la reprise du marché des transactions — 945 000 ventes prévues en 2025 — de la crise structurelle du logement. « La crise de l’immobilier est derrière nous, la crise du logement est devant », martèle-t-il. Construction neuve en panne, offre locative sociale et privée sous tension, accession à la propriété bloquée… « Ce sont des urgences majeures, et je crains que 2026 soit une année très compliquée », alerte Loïc Cantin.

En cause, selon lui : une vision budgétaire étriquée, une instabilité politique chronique et une absence de continuité dans les politiques publiques. « Les ministres passent, mais les dossiers ne se transmettent pas. C’est ça qui est grave. »

Professionnalisation : la clé de l’avenir pour les agents immobiliers

Face à ce contexte incertain, Loïc Cantin plaide pour un renforcement de la profession. « La seule arme, c’est le professionnalisme. Les Français ne veulent plus d’ouvreurs de porte, mais de vrais conseillers », insiste-t-il. Il milite pour une formation continue plus exigeante, et attend avec impatience le décret formation promis par le ministre Vincent Jambrun, au plus tard pour le 1er juillet 2026. « Cela fait douze ans qu’on l’attend. Cette fois, je crois que le message est passé. »

Autre levier indispensable selon lui : la mise en place effective de la commission de contrôle prévue par la loi Elan, toujours en suspens. « Il faut valoriser la profession par la formation… et par la sanction. »

Retrouvez l’épisode intégral de Mon Podcast Immo avec Loïc Cantin, président de la FNAIM sur MySweetImmo ainsi que sur toutes les plateformes d’écoute.

Par MySweetImmo