Immobilier : « Acheter un logement sans s’écouter, une erreur qui coûte cher », Lana Sacchet
Lana Sacchet, fondatrice de Lana Médium Immo, met le doigt sur une erreur invisible mais fréquente que font de nombreux acheteurs : ils se lancent en faisant taire leurs signaux intérieurs, sous la pression du marché, de l’entourage ou de la peur de rater une opportunité.
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Lana Sacchet, fondatrice de Lana Médium Immo
Taux d’intérêt, inflation, prix au mètre carré, pouvoir d’achat : l’analyse du marché immobilier repose presque exclusivement sur des indicateurs économiques. Ces données sont indispensables, mais elles occultent une réalité pourtant centrale : l’état émotionnel dans lequel les décisions d’achat sont prises.
Acheter un logement est l’un des choix les plus engageants d’une vie. Il structure le quotidien, les relations familiales, le rapport au travail et, plus largement, l’équilibre personnel. Pourtant, ce choix fondamental est souvent effectué dans l’urgence, sous la pression du marché, de l’entourage ou de la peur de “passer à côté” d’une opportunité.
De nombreux acheteurs ressentent un malaise dès les premières visites
De nombreux acheteurs font l’expérience d’un malaise difficile à formuler dès les premières visites. Une sensation d’inconfort, une fatigue soudaine, une impression que “quelque chose ne colle pas”. Faute de cadre pour écouter ces signaux, ils sont rapidement balayés par des arguments rationnels : bon emplacement, surface suffisante, prix dans le marché, potentiel de valorisation. La décision semble logique. Elle est parfois profondément inadaptée.
Un logement mal aligné avec un mode de vie peut peser durablement sur la qualité de vie
Ces signaux ignorés ne relèvent pas de l’irrationnel. Ils traduisent souvent une inadéquation entre un lieu et le mode de vie, les besoins profonds ou la trajectoire personnelle de ceux qui s’y projettent. Or, un logement mal choisi n’est pas seulement une erreur financière. Il peut devenir une source durable de stress, de tensions, de fatigue psychologique, voire de mal-être.
À l’inverse, un lieu choisi en cohérence avec ce que l’on est réellement permet de se stabiliser, de se projeter et de construire. Il soutient les choix de vie au lieu de les contraindre. Cette dimension, pourtant essentielle, reste largement absente des discours professionnels et médiatiques sur l’immobilier.
Le marché continue de privilégier les chiffres, les surfaces, les diagnostics et la rentabilité. Tout cela est nécessaire. Mais cela ne suffit pas. Un logement n’est pas un simple actif : c’est un espace vécu, un cadre intime qui influence profondément la qualité de vie.
Réintroduire l’écoute de soi dans les décisions immobilières
Tant que l’on continuera à considérer l’émotion comme un facteur secondaire, les erreurs se répéteront. Réapprendre à s’écouter avant de signer un compromis n’a rien d’irrationnel. C’est peut-être, au contraire, l’une des décisions les plus lucides et responsables que l’on puisse prendre aujourd’hui.
À l’heure où l’immobilier traverse une période d’incertitude, il est peut-être temps d’élargir le regard.
Réintroduire l’écoute de soi dans les décisions immobilières ne consiste pas à rejeter les données objectives, mais à les compléter. Car un logement ne se choisit pas uniquement avec des calculs : il se choisit aussi en fonction de ce qu’il permet, ou non, de vivre. Ignorer cette réalité, c’est continuer à traiter l’immobilier comme un produit standard, alors qu’il demeure, avant tout, une expérience profondément humaine.
