Crédit immobilier : « Je ne fais pas de promesse que je ne pourrai pas tenir »

Courtière en crédit hors pair, Anne Hanse accompagne les acquéreurs depuis 2005. Pourtant, rien ne la prédestinait à ce métier, une histoire de circonstances ou plutôt, comme souvent dans ces cas-là, de rencontres.

Portrait d'Anne Hanse, courtier en crédit immoblier

© adobestock

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« J’ai suivi des études d’architecte d’intérieur mais sur le marché du travail je me suis rendu compte qu’il était très difficile de se faire une place dans ce milieu sans réseau. Alors, en 2005, sur les conseils d’une personne qui travaillait dans la gestion de patrimoine je suis rentrée chez Meilleur Taux comme assistante commerciale. Deux ans plus tard, je suis partie chez Ceprima où j’ai été recrutée sur un poste de conseillère en courtage.

Ces rencontres qui comptent

Ma formation, je la dois surtout aux deux fondateurs de Ceprima, Grégory Van Dievort et Bruno Ramis, qui pendant un an m’ont expliqué toutes les ficelles du métier. Ils m’ont appris les mécanismes du courtage et du démarchage auprès de ceux qui, pour certains, deviendront des partenaires historiques : agents immobiliers, notaires, etc. 

C’est d’ailleurs grâce à un agent immobilier de mon réseau que j’ai rencontré Stéphane Plaza. Il nous a présenté à l’issue d’une pièce de théâtre à laquelle assistait Stéphane. J’ai discuté avec lui et, suite à notre échange, il m’a demandé si je voulais travailler avec lui ce à quoi j’ai évidemment répondu « oui ». Le jour suivant, il m’appelait pour me dire qu’un tournage était prévu le lendemain. J’ai ainsi participé pour la première fois à l’émission Maison à vendre. De 2014 à 2019, je suis ensuite apparue, à quelques reprises, dans les émissions Maison à vendre et Recherche appartement ou maison. C’était une chouette expérience et, surtout, une bonne occasion de faire connaitre le métier de courtier.

Le courtage, un environnement changeant

En 2010, j’ai été nommée directrice d’agence à La Défense. Dans le cadre de cette nouvelle fonction, mon rôle était de faire monter les équipes en compétences tout en conservant le même volume de dossiers. En 2013, je suis devenue associée au sein de Ceprima et j’ai ouvert une agence à Pontoise. Je partageais alors mon temps de travail entre La Défense et Pontoise mais au bout d’une année une autre personne a été nommée à La Défense pour que je puisse me consacrer au développement de l’agence de Pontoise.

Enfin, en 2016, Ceprima a été vendu à la Compagnie européenne de crédit. Je suis restée salariée dans ce groupe, dans un premier temps comme directrice de l’agence de Pontoise avant d’ouvrir une agence à Ermont. Puis, en 2017, Ceprima est devenu ACE Crédit, marque sous laquelle je travaille encore aujourd’hui.

De 2016 à 2020, je suis donc directrice d’agence à Ermont. On vit les belles années du courtage, les taux sont extrêmement bas et nous traitons beaucoup de dossiers. Mais en 2019, un plan est mis en place au sein de notre groupe. On nous annonce la fermeture de plusieurs agences en nous proposant néanmoins, pour ceux qui le souhaitent, de reprendre certaines agences en franchise. C’est ainsi qu’en janvier 2020, avec trois associés, nous reprenons les agences de La Défense et de Pontoise… et puis le Covid arrive, ce qui met un coup d’arrêt à notre activité. Je passe les 15 premiers jours du premier confinement dans un état de stress absolu. Jusqu’au moment où je me pose les questions suivantes : « Est-ce que j’ai la possibilité d’agir sur ce qui se passe ?  » Non. « Est-ce qu’être stressée va changer quelque chose à la situation ?  » Non. A partir de ce moment-là, je décide de prendre les choses comme elles viennent.

La valeur ajoutée d’un courtier en crédit

Après le premier confinement, le redémarrage est un peu lent. Les gens sont échaudés par ce qui vient de se passer et se demandent si c’est le bon moment pour acheter. Certains se retrouvent dans une situation précaire avec parfois du chômage partiel, tandis que d’autres ne jurent plus que par les résidences secondaires. Toutefois, le marché redémarre et 2021 et une bonne année. En 2022, nous sommes confrontés à quelques obstacles avec les taux d’usure, des banquiers plus frileux et le respect strict des 33% d’endettement. En tant que courtier, nous devons constamment nous adapter mais c’est aussi là notre valeur ajoutée. 

Pour ce qui est de ma façon de travailler, je commence déjà par ne pas faire de promesses que je ne pourrai pas tenir. Pour les clients, c’est rassurant et ça m’évite beaucoup d’inconfort. J’ai toujours mis un point d’honneur à être toujours très transparente et à informer régulièrement mes clients sur le suivi de leur dossier. Quand il y a des difficultés, il faut savoir en parler et ne pas mettre la tête dans le sable en attendant que cela passe parce que ça ne passe jamais ! Aujourd’hui, je travaille presque qu’avec de la recommandation. C’est, sans doute, le meilleur témoignage que je puisse avoir de la qualité de mon travail. 

Trois conseils pour obtenir son prêt immobilier 

1. Ayez un apport personnel, aujourd’hui, c’est incontournable. Cet apport doit au minimum couvrir tous les frais liés à l’opération : frais de notaire, frais de courtage, frais de dossier, etc.

2. Pour la résidence principale, montrez à la banque que vous êtes en capacité d’absorber les futures échéances de crédit. Si vous avez un loyer de 1000 euros et que la future échéance de crédit est de 1500 euros, il faudra démontrer que vous êtes capable de mettre 500 euros de côté tous les mois et ce depuis quelques temps déjà.

3. Faites-vous accompagner ! Un professionnel du prêt immobilier est en contact quotidien et permanent avec les établissements bancaires. Il faut savoir que les banques ont des typologies de clients qu’elles souhaitent attirer. Le professionnel du courtage saura donc immédiatement qu’elles sont les banques qui seront intéressées par votre dossier mais aussi quelle banque propose le meilleur taux. Enfin, un courtier s’assure que le projet se déroule bien jusqu’à la signature l’acte authentique chez le notaire. 

Par Sophie Herber