Crédit immobilier : Un cadre emprunte 290 000 € de plus qu’un employé
L’écart de revenus à des conséquences concrètes sur l’accès à la propriété. Selon une étude du courtier Pretto, un cadre supérieur emprunte aujourd’hui jusqu’à 290 000 € de plus qu’un employé : un fossé qui se creuse dans un contexte déjà tendu pour les primo-accédants.

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Dans un marché où les prix résistent et les taux plafonnent autour de 3 %, le revenu redevient le nerf de la guerre. À travers une nouvelle analyse, Pretto, courtier en crédit immobilier en ligne, met en lumière l’impact déterminant des écarts de salaires sur la capacité d’achat immobilier.
Pouvoir d’achat immobilier : le fossé se creuse
Le dernier rapport de l’Observatoire des inégalités paru le 3 juin le confirme : les cadres supérieurs gagnent en moyenne 2 600 € de plus par mois que les employés.
Un écart qui a des conséquences concrètes sur l’accès à la propriété. Un cadre entre 30 et 60 ans peut emprunter jusqu’à 256 000 € de plus qu’un employé. Un cadre de plus de 60 ans possède lui 290 000 € de capacité d’emprunt, soit +205 %. À Rouen ou Nancy, cela représente jusqu’à 90 m² supplémentaires.
Le salaire, principal levier de capacité d’emprunt
En comparant les revenus moyens issus des données Insee et les capacités d’emprunt obtenues via simulateur, Pretto a mis en lumière l’ampleur des écarts selon les catégories socio-professionnelles.

Plus d’espace ou plus de standing
Dans des villes comme Lille, Rennes ou Orléans, l’écart de capacité d’achat permet de viser des logements bien plus grands. À Nancy, il atteint jusqu’à +92 m². Mais il peut aussi se traduire par un bien mieux situé, rénové, avec terrasse ou ascenseur.
Des écarts qui vont au-delà du revenu
Le reste à vivre, soit ce qu’il reste après avoir payé ses charges fixes, est un indicateur tout aussi crucial, notamment dans les grandes villes où le coût de la vie est plus élevé. Un même salaire n’offre pas le même confort de vie à Paris qu’à Tours.
« Les revenus ont toujours conditionné l’accès à la propriété, mais dans le contexte actuel de taux autour des 3% et de prix tendus, les écarts se sont transformés en véritables fossés», précise Pierre Chapon, co-fondateur et CEO de Pretto.
Et il ajoute : « Le pouvoir d’achat immobilier est désormais un marqueur social. Il ne reflète pas seulement le niveau de revenus, mais aussi l’accès à l’héritage, à l’aide familiale, ou à une carrière linéaire. »