Crédit immobilier : Quelques remontées de taux en septembre (et aucune baisse)
En septembre, les taux de crédit immobilier sont plutôt stables selon Vousfinancer qui observe aucune baisse dans les barèmes proposés par les banques, comme en août… et même quelques remontées !

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© adobestock
En septembre comme en août, pour la première fois depuis fin 2023, aucune banque n’a baissé ses taux de crédit immobilier. Près de la moitié des barèmes reçus sont même en hausse, quand les autres sont stables. Pour autant, ces hausses, qui concernent aussi bien des banques régionales que nationales, sont limitées : de 0,05 à 0,10 %.
L’essentiel
- En septembre, comme en août, si la plupart des barèmes restent stables, certaines banques ont augmenté leurs taux de crédit, de 0,05 à 0,10 % en moyenne. Aucune banque ne les a baissés.
- Dans un contexte d’instabilité politique et de remontée des taux d’emprunt d’Etat, les taux de crédit semblent bel et bien avoir atteint un plancher et d’autres remontées ne sont pas à exclure dans les prochaines semaines.
- Toutefois, les banques restent en conquête de clientèle et les meilleurs profils bénéficient encore de décotes et de conditions d’emprunt attractives… Mais pour combien de temps ?
« Comme en août, dans un contexte de remontée des taux d’emprunt d’Etat, certaines banques, plus vigilantes sur la rentabilité de leur activité de crédits, ont remonté leurs taux. Les autres les maintiennent en dépit du contexte, mais aucune ne les baisse témoignant de la probable atteinte d’un plancher pour les taux de crédit », explique Julie Bachet, directrice générale de Vousfinancer.
En effet, le taux de l’OAT 10 ans a atteint le 1er septembre 3,57 % contre 3,40 % début août et 3,20 % en début d’année… Une envolée qui impacte inévitablement les taux de crédit. Une banque explique même la remontée de ces taux par ce « contexte de remontée des taux observés et anticipés en lien avec l’instabilité politique, les tensions sociales et la tension sur les marchés financiers »
Ainsi en septembre, les taux moyens sont en légèrement hausse à 3,05 % sur 15 ans, 3,25 % sur 20 ans et 3,45 % sur 25 ans, avec des taux plus bas négociés à 2,8 % sur 15 ans et 3 % sur 20 ans et 25 ans.
Mais la poursuite d’offres attractives dans les banques
Pour autant, pour la plupart établissements bancaires, le crédit immobilier restant un vecteur stratégique de conquête de nouveaux clients, il est encore possible de négocier des décotes ou dérogations de taux pour les meilleurs profils, comme certaines banques ne manquent pas de l’indiquer sur leurs barèmes : essentiellement de jeunes emprunteurs à potentiel mais aussi des beaux profils domiciliant leurs revenus et pouvant rapatrier de l’épargne ou des financements de biens avec un DPE (diagnostic de performance énergétique) A, B ou C…
« A ce stade, les quelques hausses de taux affichées ne pourraient en fait ne concerner que certains emprunteurs, car ceux que ciblent prioritairement les banques, eux, pourront toujours bénéficier de décotes de taux et donc de taux stables finalement », complète Sandrine Allonier, porte-parole de Vousfinancer
Une banque régionale a même annoncé début septembre une offre spéciale pour les moins de 36 ans : un taux unique, quelle que soit la durée, à 2,99 % !
En outre, l’ensemble des prêts à taux bonifiés proposés par les banques, à des taux entre 0 et 1,99 %, destinés aux primo-accédants ou à ceux qui achètent un bien performant énergétiquement, restent en vigueur jusqu’à la fin de l’année.
Quel impact de l’instabilité politique en cours et à venir ?
Suite à l’annonce du vote de confiance le 8 septembre, le taux OAT 10 ans a dépassé les 3,5 % fin août et début septembre, pour atteindre un niveau proche des taux d’emprunt d’Etat d’Italie (3,6 %). En cas de chute du gouvernement ou d’instabilité politique durable, la tension sur les taux pourrait s’accentuer, voire provoquer des réévaluations négatives par les agences (l’agence Fitch doit rendre sa note sur la dette française le 12 septembre). Par ailleurs, les tensions sociales annoncées le 10 et le 18 septembre pourraient également être source de tensions sur les marchés.
Même si l’époque de la 1er dissolution en juin 2024, la remontée du taux d’emprunt d’Etat à 10 ans (OAT tec 10 ), passé de 3 % début juin à 3,30 % à l’issue du 1er tour, n’avait pas eu d’impact sur les taux de crédit, le contexte est aujourd’hui bien différent. Il y a un an, la Banque centrale européenne venait de procéder à une première baisse de ses taux, et l’objectif des banques était de prêter à des taux attractifs dans un contexte de reprise du marché immobilier et de la production de crédit.
Actuellement, après huit baisses de taux successives depuis mi-2024, la BCE a laissé ses taux inchangés lors de sa dernière réunion du 24 juillet, marquant une pause qui pourrait s’avérer durable dans un contexte de stabilisation de l’inflation aux alentours de 2 %, cible de l’institution… A confirmer le 25 septembre lors de sa prochaine réunion. Par ailleurs, sur les 6 premiers mois de l’année, la production de crédits hors renégociation a atteint 69,7 milliards d’euros, contre 47,4 milliards sur la même période en 2024, soit une hausse de plus 47 %, laissant penser que certaines banques ont déjà atteint leurs objectifs de production de crédit.
Les taux de crédit immobilier ont-ils atteint un plancher ?
« Dans un contexte de hausse des taux d’emprunt d’Etat et de pause dans la politique de la BCE, les taux de crédit pourraient avoir atteint un plancher. Pour autant, les décotes de taux pour certains profils, devraient permettre à de nombreux emprunteurs d’obtenir encore des taux avantageux et même si les hausses se poursuivent, dans un contexte de forte concurrence interbancaire, elles devraient rester limitées. D’autant que début novembre, les compteurs seront remis à zéro et les crédits demandés entreront lors dans les chiffres de production 2026», conclut Sandrine Allonier.