Immobilier : La reprise se confirme dans l’ancien, mais la (douce) remontée des prix inquiète
Selon les chiffres Notaires-Insee, le marché de l’immobilier ancien repart, mais la hausse de 0,7% des prix sur un an à fin septembre inquiète les professionnels.
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Le marché de l’immobilier ancien reprend des couleurs après deux ans de crise. Les ventes accélèrent partout et les acheteurs reviennent. Mais la remontée — encore légère — des prix ravive les tensions et pousse les professionnels à la prudence.
L’essentiel
- 921.000 ventes en douze mois, un plus haut depuis 2022
- Prix de l’immobilier ancien : +0,7% sur un an
- Les pros voient revenir la demande… mais craignent un nouveau blocage
Immobilier ancien : une reprise enfin solide
Les chiffres le confirment : le marché repart. Les transactions dans l’immobilier ancien ont atteint 921.000 ventes sur douze mois, contre 907.000 à fin juin. Ce « volume annuel de transactions poursuit sa hausse entamée en octobre 2024, après une baisse continue depuis la fin avril 2022 », rappelle l’Insee.
Dans les agences, le changement d’ambiance est flagrant. « Les agents ont retrouvé le moral », « des mandats de vente rentrent à nouveau », « les acquéreurs sont au rendez-vous », observe Guillaume Martinaud (Orpi). Un signe fort : les vendeurs ajustent enfin leurs prétentions, rendant les biens plus accessibles.
La demande repart aussi : selon SeLoger – Meilleurs Agents, les recherches ont bondi de 9% en octobre 2025, retrouvant leur niveau d’avant la remontée des taux. « En 2025, les acheteurs se sont adaptés à la nouvelle donne des taux, et la demande repart, mais de façon plus sélective », surtout vers les zones rurales et les maisons.
Primo-accédants en force, investisseurs en retrait total
Dans ce nouvel équilibre, un moteur se distingue : les primo-accédants. « Ils sont revenus car les prix ont baissé », relève Guillaume Martinaud, même s’il estime qu’ils ne dominent pas encore le marché.
Les chiffres confirment leur poids croissant : les nouveaux crédits immobiliers ont augmenté de 38% entre janvier et septembre, dont 53% destinés aux primo-accédants (Banque de France).
À l’inverse, les investisseurs désertent. Thomas Chaumeron (ISR immobilier) constate qu’ils ont « quasiment disparu », freinés par les rénovations énergétiques obligatoires et l’encadrement des loyers à Paris. Une absence qui pèse sur l’offre locative… et qui pourrait durer.
Des prix qui remontent… assez pour inquiéter le marché
La reprise fait du bien, mais elle reste fragile. « On n’est pas tiré d’affaire, mais il faut se loger », prévient Guillaume Martinaud, tout en assurant qu’il « va surveiller que les prix ne s’emballent pas ».
Pour l’instant, la hausse reste modérée : +0,7% sur un an dans l’immobilier ancien. Les appartements grimpent de 1,3%, les maisons de 0,2%. En Île-de-France, les prix progressent de 0,2% sur un trimestre et les appartements parisiens reprennent +1,1%.
La région repasse même en positif sur un an (+0,4%) après dix trimestres de baisse. Les ventes y bondissent de 11% avec 121.790 transactions. Une « amélioration de la situation, qui demeure à des niveaux inhabituellement bas », nuance Élodie Frémont (Notaires du Grand Paris). La baisse des prix reste « insuffisante », mais permet « de redéployer un petit peu de volume ».
À Paris, la tendance s’accélère. Bertrand Aubrun (La Garçonnière immobilier) observe « une reprise des volumes » et des « prix relativement stables », avec « une vraie dynamique depuis trois semaines à un mois ». Pour lui, la fin 2025 et le début 2026 « pourraient être probablement très prometteurs ».
