Immobilier : 8 français sur 10 craignent un impact de l’instabilité politique sur leurs projets

Dans un contexte de forte tension politico-économique, les Français, selon les résultats d’une étude Capifrance, expriment un pessimisme très marqué… mais restent nombreux à vouloir concrétiser un projet immobilier à court terme.

Instabilite politique : 8 Français sur 10 craignent un impact sur leurs projets immobiliers

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L’étude «L’impact de l’instabilité politique sur les projets immobiliers des Français», réalisée pour Capifrance, avait pour objectif de comprendre comment ces derniers appréhendent le contexte politique et économique actuel. Elle visait aussi à identifier les répercussions qu’ils anticipent, en particulier s’agissant du secteur immobilier. 

L’essentiel

  • Les Français expriment une inquiétude profonde à l’égard du contexte politique et économique, qui s’accompagne d’une anticipation d’effets négatifs concrets sur leur quotidien.
  • Les Français doutent de leur capacité à investir, à épargner ou à accéder au crédit. L’instabilité politique et économique nourrit un sentiment général de fragilité, qui risque d’influencer aussi bien les choix du quotidien que les projets à moyen ou long terme.
  • Le secteur immobilier, déjà fragilisé, est perçu comme particulièrement vulnérable face à l’instabilité politique et économique.
  • Les Français anticipent une dégradation des conditions de transaction.
  • Les Français expriment de fortes craintes quant à leurs projets immobiliers, en raison du contexte économique et politique, des taux d’intérêt et des prix de l’immobilier.
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Un climat incertain qui nourrit le pessimisme des Français

Dans un contexte marqué par des tensions politiques, une visibilité économique réduite et un climat d’incertitude, le pessimisme des Français prend des proportions étendues.

  • La très grande majorité des Français se déclarent pessimistes vis-à-vis du contexte politique national 88 %, dont près d’un sur deux très pessimiste (46 %).
  • 84 % se disent également pessimistes concernant la situation économique.
  • Les moins de 35 ans s’avèrent un peu plus optimistes à l’égard du contexte politique (23 %, vs 8 % des 35 ans et plus) et économique (28 %, vs 12 %).
  • Près de 7 sur 10 (69 %) doutent déjà de leur capacité à investir. Un chiffre montant à 76 % chez les femmes, et à 75 % chez les locataires (79 % pour les locataires d’un logement HLM). Les Français des communes rurales sont plus pessimistes sur tous les critères.

Ce pessimisme se traduit par une anticipation d’effets négatifs concrets sur leur quotidien.

  • 88 % estiment que le contexte politique et économique aura un impact négatif sur leur pouvoir d’achat,
  • 87 % sur les taux d’emprunt,
  • 69 % sur leur capacité à obtenir un crédit (les moins de 35 ans le manifestent à 82 %, les locataires à 76 %).

« L’instabilité politique nourrit une forme de “double peine” pour les ménages : ils craignent à la fois pour leur pouvoir d’achat et pour la faisabilité de leur projet immobilier. Notre rôle, en tant que réseau de proximité, est de redonnede la confiance avec une approche pédagogique et personnalisée plus forte, dans ce contexte incertain », commente Philippe Buyens, Directeur Général de Capifrance.

La situation politique, un contexte qui menace le secteur immobilier

Le marché immobilier, à peine sorti d’une période de ralentissement, apparaît particulièrement sensible à l’instabilité politique et économique. Plus de 8 Français sur 10 considèrent que la situation actuelle aura un impact négatif sur le marché immobilier (85 %, dont 27 % à court terme, moins d’un an). Ces perceptions sont encore plus partagées en Ile-de-France (91 %).

Les Français sont inquiets quant à l’évolution du marché près de chez eux. 6 sur 10 se déclarent pessimistes quant à la situation dans leur région (61 %) et dans leur ville (59 %). Seul un quart des interviewés observe une baisse des prix là où ils habitent (25 %).

  • Les femmes témoignent davantage de préoccupations à l’égard de la situation dans leur région (67 %, vs 57 % des hommes) et dans leur ville (64 %, vs 54 %).
  • L’âge s’avère aussi déterminant. En effet, les moins de 35 ans semblent plus optimistes que leurs ainés s’agissant de la situation du marché dans leur région (43 %, vs 36 % chez leurs ainés) et dans leur ville (45 %, vs 38 %).

Au-delà des discours, l’instabilité politique est ainsi perçue comme un facteur de fragilisation concrète des parcours résidentiels : difficultés à se projeter, peur d’un durcissement des conditions de crédit, incertitudes fiscales ou réglementaires.

Plusieurs obstacles pèsent directement sur le marché immobilier : les conditions d’emprunt (84 %) et les exigences énergétiques croissantes (78 %) limitent fortement les transactions, tandis que plus d’un Français sur deux considère que l’offre de biens disponibles reste insuffisante (56 %).

Dans ce contexte, seuls 3 Français sur 10 estiment que c’est le bon moment pour acheter (36 %) ou vendre (33 %), ce qui traduit une confiance très faible et un sentiment ancré d’un marché immobilier qui reste difficilement accessible.

Malgré tout, 4 Français sur 10 ont un projet immobilier à deux ans

Malgré ce climat anxiogène, 40 % des Français déclarent avoir l’intention de réaliser un projet immobilier au cours des deux prochaines années.

Parmi eux :

  • 24 % envisagent d’acheter un bien,
  • 21 % de vendre un bien,
  • 23 % de louer un bien pour eux-mêmes,
  • 18 % de mettre en location un bien qu’ils possèdent.

Les intentions sont particulièrement fortes chez les jeunes adultes : plus d’un tiers des 18-34 ans projette un achat immobilier à court terme, contre moins d’un sur dix chez les 65 ans et plus.

« La demande immobilière reste dynamique, notamment chez les jeunes actifs. Mais leurs projets sont plus corrélés aux aides gouvernementales, type PTZ, et aux variations de taux. C’est précisément dans ces périodes d’instabilité que l’accompagnement d’un conseiller local, capable de décrypter le marché et les dispositifs, devient essentiel », poursuit Philippe Buyens, Directeur Général de Capifrance.

Des projets jugés réalisables… mais sous conditions

Parmi les Français ayant un projet immobilier, la probabilité moyenne de concrétisation est évaluée à 6,2/10 :

  • 34 % jugent leur projet très probable (note de 8 à 10),
  • mais 27 % estiment au contraire qu’il a peu de chances d’aboutir (note de 0 à 5).

Pour lever les freins, les répondants identifient plusieurs leviers prioritaires :

  • Une baisse des prix de l’immobilier (51 %),
  • Des taux d’intérêt plus attractifs (43 %),
  • Une amélioration de la situation économique (39 %),
  • Davantage d’offres de biens disponibles (32 %),
  • Un accès plus facile au crédit (28 %),
  • Et, point clé dans ce contexte : une situation politique stable (26 %).

Ce que les Français attendent des pouvoirs publics

Pour protéger le marché immobilier, les Français plébiscitent un ensemble de mesures très concrètes :

  • Mieux protéger les propriétaires de logements occupés illégalement (squats) : 95 % jugent cette mesure prioritaire ou importante.
  • Réduire les frais de transaction (notaires) et alléger la fiscalité locale sur le logement : 92 % pour chacune de ces mesures.
  • Lutter contre les logements inoccupés (87 %) et réinstaurer des aides à la rénovation énergétique (85 %).

Ces attentes témoignent d’une volonté claire : rendre le marché plus fluide et plus lisible, tout en sécurisant les propriétaires comme les futurs acquéreurs.

« L’immobilier reste un projet de vie avant d’être un investissement. Dans un contexte politique mouvementé, tout l’enjeu est de transformer l’inquiétude en capacité d’agir. C’est ce que nous faisons au quotidien avec nos 3 000 conseillers partout en France », conclut Philippe Buyens, Directeur Général de Capifrance.

Et Frédéric Micheau, Directeur général adjoint d’OpinionWay, ajoute : « Le marché immobilier est particulièrement impacté par des effets de contexte liés à l’instabilité politique et à l’incertitude économique. Mais la conjoncture actuelle très morose ne doit pas masquer des verrous plus structurels, notamment réglementaires et administratifs, qui, s’ils étaient levés, redonneraient de la fluidité au secteur

Méthodologie

Le sondage Opinion Way pour Capifrance a interrogé un échantillon de 1 015 personnes représentatif de la population française âgée de 18 ans et plus. Il a été administré en ligne entre du 19 au 20 novembre 2025.

Par MySweetImmo