Nantes est-elle le « nouveau » Bordeaux ?

La capitale des Ducs de Bretagne serait-elle en passe de devenir le « nouveau » Bordeaux ? La forte attractivité de Nantes (8 000 nouveaux arrivants chaque année !) fait s’embraser le prix de l’immobilier ancien et provoque une pénurie de logements.

© mysweetimmo/adobestock

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Une demande qui explose, des prix qui montent et une offre qui se raréfie

L’urbanisation de l’économie bat son plein. En effet, c’est désormais dans les grandes villes que sont créés la quasi-totalité des nouveaux emplois. Nantes est la parfaite illustration de cette « métropolisation » de la croissance. Chaque année, ce sont quelques 8 000 néo-Nantais qui s’y installent, séduits par le cadre de vie que leur propose la capitale des Ducs de Bretagne et attirés par son dynamisme économique. Mais force est de constater que l’engouement que suscite Nantes n’est pas sans impacter son marché immobilier : l’attractivité de la ville provoque ainsi une flambée du prix des logements mais aussi une baisse des transactions et une raréfaction des biens proposés à la vente. Or, si la demande dépasse l’offre et qu’une pénurie de logements s’en suit, les prix immobiliers vont fatalement continuer de grimper… Bref, c’est le serpent qui se mord la queue ! « Le marché immobilier nantais est en forte tension. Sur le terrain, nous constatons, depuis quelque temps déjà, une hausse des prix et de la demande » confirme Mélanie Ansquer, mandataire immobilier indépendant rattaché au réseau IAD et spécialisé dans le marché nantais. « À Nantes, il y a une pénurie de biens et c’est encore plus vrai en ce qui concerne les maisons ». Dans certains quartiers de Nantes, il n’est d’ailleurs pas rare que ce type de biens (devenus une espèce en voie de raréfaction) trouve preneur au prix de 500 000 €.

Bon à savoir : en 1 an, la demande de logements à Nantes a progressé de 22 % alors que l’offre a reculé de 11 %.

Va-t-il falloir créer un choc de l’offre pour faire redescendre la pression ?

À 3 389 €, en moyenne, du m², le prix immobilier nantais reste bien sûr en deçà de ceux de Bordeaux ou encore de Lyon. Pour autant, la forte poussée de croissance, qui a touché le prix de l’immobilier à Nantes, et la pénurie de logements, que les professionnels constatent, pourraient bien produire les mêmes effets sur ses habitants. De moins en moins de Nantais disposent des moyens financiers pour acheter un logement dans leur ville. À l’origine de cette baisse de pouvoir d’achat immobilier des Nantais, on trouve un tissu économique local auquel on n’a pas laissé le temps de s’adapter à l’inflation du prix des logements et qui, dans certains cas, ne peut rivaliser avec les budgets dont disposent certains nouveaux arrivants.

Ces quartiers de Nantes où ça augmente : Saint-Félix, Saint-Donatien, Saint-Pasquier, Zola, Chantenay – Sainte-Anne…

De plus en plus de Nantais s’installent dans les villes limitrophes

De la même façon que certains Bordelais, découragés par le prix de l’immobilier dans leur ville, élargissent leur recherche aux communes limitrophes (Pessac, Mérignac…), certaines familles nantaises, qui se trouvent dans l’incapacité de s’offrir une maison dans Nantes intra-muros, se tournent désormais vers son agglomération : Basse-Goulaine, Carquefou, Orvault, Bouguenais, Saint-Sébastien-sur-Loire, etc.  À budget équivalent, faire le choix – parfois douloureux – de s’éloigner un peu de Nantes permet ainsi de pouvoir s’offrir davantage de m². « Des clients ne pouvaient pas acheter plus grand à Chantenay. Je leur ai alors proposé une ravissante maison ancienne à Saint-Sébastien-sur-Loire dont ils ont fait l’acquisition » explique Mélanie Ansquer. De l’avis de certains spécialistes, seul un choc de l’offre, c’est-à-dire la création de logements (sociaux, privés ou intermédiaires) pourrait parvenir à rééquilibrer le marché immobilier nantais en en réduisant les inadéquations : offre/demande, revenus/prix immobiliers…

Bon à savoir : Le budget moyen consacré à l’acquisition d’un logement atteint 319 142

Combien devez-vous gagner pour acheter un appartement à Nantes ?

  • Prix du bien immobilier (hors frais de notaire et d’agence) : 234 518 € (surface moyenne (*) d’un logement ancien en région Pays-de-la-Loire x prix au m²)
  • Montant total de l’acquisition (frais de notaire et d’agence inclus) : 268 499 €
  • Mensualité du crédit sur 20 ans : 1 387 €(au taux de 1,59 %)
  • Revenu minimal : environ 4 161 € par mois.

(*) En région Pays-de-la-Loire, dans l’ancien, la surface habitable moyenne est de 69,2 m² (Source : LPI-SeLoger).

Quel est le prix immobilier dans les villes près de Nantes ?

  • Saint-Herblain / 2 594 € le m²
  • Saint-Sébastien-sur-Loire / 2 705 € le m²
  • Orvault / 2 798 € le m²
  • Sainte-Luce-sur-Loire / 2 764 € le m²
  • Rezé / 2 709 € le m²

Bon à savoir : pour devenir propriétaire d’un appartement à Nantes, comptez 3 389 €/m² : +3,7 % en 1 an.

Par MySweet Newsroom