Immobilier : Les courtiers en crédit manifestent devant la banque de France pour relever le taux d’usure

Une centaine de courtiers en crédit immobilier ont manifesté mardi devant le siège de la Banque de France à Paris pour demander un relèvement significatif au 1er octobre du taux d’usure, le plafond destiné à protéger les particuliers de conditions d’emprunt abusives.

Façade de la Banque de France à Paris

© adobestock

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« Il y a aujourd’hui un blocage sur le taux d’usure« , explique à l’AFP Marion Massot, courtière à Alsace Crédits venue spécialement à Paris pour participer à la manifestation.

Le profil type des candidats à l’emprunt refusés selon elle: les plus de 55 ans, du fait du coût de l’assurance emprunteur, mais aussi des jeunes, dont des primo-accédants.

La profession, via l’Union des intermédiaires de crédit (UIC) et sa secrétaire générale Bérengère Dubus, demande en conséquence « une rehausse exceptionnelle de l’usure au 1er octobre » et à être reçue en personne par le gouverneur de la Banque de France François Villeroy de Galhau.

La deuxième demande a été exaucée en début d’après-midi.

Le gouverneur « a rappelé à cette occasion que le rôle de la Banque de France était de calculer le taux de l’usure du crédit immobilier sur la base des dispositions fixées par la loi pour protéger les emprunteurs« , indique l’institution dans un communiqué.

« Compte tenu des données collectées auprès des banques, le taux de l’usure sera ainsi normalement relevé le 1er octobre, de façon bien proportionnée et plus marquée qu’en juin dernier, en accord avec le ministre de l’Économie et des Finances. Ceci permettra, dans le respect de la loi, de régler les certaines situations plus difficiles d’accès au crédit relevées ces dernières semaines« , précise la Banque de France.

Le taux d’usure est sous le feu des critiques notamment des courtiers qui l’accusent de freiner considérablement l’accès au crédit immobilier.

Il s’élève actuellement à 2,57% pour les crédits immobiliers à 20 ans tous frais compris, dont l’assurance emprunteur et l’éventuelle commission des courtiers.

Son calcul est réalisé chaque trimestre par la Banque de France, qui prend en compte les taux moyens pratiqués par les banques au cours des trois derniers mois augmentés d’un tiers.

Bercy et la Banque de France ne partagent pour l’instant pas les inquiétudes des courtiers sur l’état du marché immobilier.

Dans un entretien au journal Sud-Ouest dimanche en date du 21 août, le ministre de l’Économie Bruno Le Maire indiquait que le marché de l’immobilier restait « dynamique ».

Une affirmation reprise dans la foulée par le gouverneur de la Banque de France, qui indiquait dans les colonnes de Ouest France que le secteur immobilier était aujourd’hui « correctement financé ».

L’encours des crédits à l’habitat était en effet en hausse en juillet, selon les derniers chiffres de la Banque de France.

Par MySweetImmo avec AFP