Crédit immobilier : Fumer ou emprunter, il faut choisir !
Alors que le pouvoir d’achat immobilier reste contraint malgré la légère détente des taux, chaque levier compte et les comportements individuels comme le tabagisme peuvent avoir un impact direct sur la réussite d’un projet immobilier. L’étude Pretto.

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Alors que la ministre de la Santé veut appliquer un nouveau décret pour réduire les 75 000 décès annuels liés au tabac, Pretto publie une étude qui met en lumière un angle inattendu : le lien entre tabac et crédit immobilier.
À la clé, un constat fort : arrêter de fumer peut accélérer l’accession à la propriété, en améliorant l’apport personnel, la capacité d’emprunt et le coût total du crédit.
« Arrêter de fumer, c’est aujourd’hui plus qu’un enjeu de santé publique. Pour de nombreux primo-accédants, c’est un levier d’épargne et un accélérateur d’accession à la propriété », analyse Pierre Chapon, cofondateur et CEO de Pretto.
Et il ajoute : « À l’heure où la production de crédits repart (+71 % entre mars 2024 et mars 2025, Banque de France), et où les primo-accédants reviennent sur le marché, la gestion du budget tabac peut faire la différence entre un projet viable ou non. »
Et si le tabac était un levier d’épargne ?
En 2023, 31,1 % des 18-75 ans fumaient, soit 15,5 millions de personnes, dont 11,5 millions de fumeurs quotidiens (Santé publique France). Avec un prix du paquet fixé à 12,50 € début 2025, et une nouvelle hausse à 13 € prévue en juin pour certaines marques, la facture grimpe très vite.
Un fumeur quotidien dépense ainsi 375 € par mois, soit 4 500 € par an. Pour un couple de fumeurs, cela représente 9 000 € par an… et 27 000 € sur trois ans.
Un montant vertigineux qui équivaut à 10 % du prix d’un bien immobilier de 40 m² en Île-de-France, où le prix moyen atteint 6 410 €/m² (Meilleurs Agents, mai 2025).
Le tabac, un frein puissant à la constitution de l’apport personnel
Les banques exigent généralement un apport d’au moins 10 % pour accorder un prêt immobilier. Or, de nombreux Français peinent à épargner.
Si 73 % des Français épargnent chaque mois (Village Notaires Patrimoine, 2024) seuls 15 % mettent de côté plus de 500 €/mois et 55 % souhaiteraient maintenir ou augmenter leur effort d’épargne en 2025 (+9 pts vs 2024).
Un impact concret sur la capacité d’emprunt
Même si les banques ne considèrent pas les dépenses tabac comme des charges fixes, elles influencent le reste à vivre, paramètre essentiel pour valider un crédit.
Le courtier Pretto a simulé qu’un couple avec des revenus de 3 500 €/mois qui décroche un taux à 3,05 % sur 25 ans a une capacité d’emprunt (sans tenir compte du tabac) de 256 913 €. Avec 750 €/mois de dépenses tabac, sa capacité tombe à 201 755 €, soit une baisse de 55 158 €.
Une assurance emprunteur jusqu’à 70 % plus chère pour les fumeurs
Fumer a un autre effet direct sur le coût de l’assurance emprunteur, obligatoire pour obtenir un prêt. Selon Pretto, sur un prêt de 197 000 € sur 20 ans (couverture complète), elle est pour un non-fumeur de 17 788 € et pour un fumeur de 30 465 € soit un surcoût de 12 677 € (+71 %).