Immobilier Paris 2e, 9e, 10e, 18e : « Les acheteurs recherchent un Paris plus vivant et authentique », Anna Zeitoun

Le marché du 9ᵉ et du 18ᵉ arrondissement a rebondi en 2025. Anna Zeitoun, directrice Engel & Völkers Saint-Georges, décrypte la hausse de la demande et des prix.

La place Saint-Georges dans le 9ème arrondissement de Paris

Nouveau

© adobestock

La Butte Montmartre reste l’un des secteurs les plus convoités du 18ᵉ arrondissement.

 0

Après une année 2024 ralentie par les taux d’intérêt élevés et la réticence des vendeurs à ajuster leurs prix, le marché immobilier des 9ᵉ et 18ᵉ arrondissements a retrouvé de l’élan depuis janvier 2025. Dans son analyse du premier semestre 2025, Anna Zeitoun, directrice de l’agence Engel & Völkers Saint-Georges, souligne une hausse de plus de 50 % des visites et un rebond des transactions depuis le début de l’année.

L’essentiel

  • +50 % de visites et hausse des transactions depuis janvier 2025.
  • Prix de 7 000 à 8 000 €/m² porte de la Chapelle, jusqu’à 20 000 €/m² à Montmartre.
  • Un tiers des acheteurs sont étrangers (surtout Américains et Italiens).
  • Forte demande pour des surfaces de 80 à 120 m² et pour les lofts du 10ᵉ.
  • Les acheteurs plébiscitent les quartiers vivants : rue des Martyrs, Barbès, Château Rouge.
Newsletter MySweetimmo

Une reprise tirée par les arrondissements du nord de Paris

Dans le 18ᵉ arrondissement, la diversité des micro-marchés illustre bien l’hétérogénéité parisienne : les prix s’échelonnent de 7 000 à 8 000 €/m² autour de la porte de la Chapelle et grimpent jusqu’à 20 000 €/m² pour les biens d’exception situés près de la Butte Montmartre.

Le 9ᵉ arrondissement reste l’un des plus recherchés, notamment autour de la rue des Martyrs et du quartier de la Nouvelle-Athènes. Les prix y sont globalement élevés mais les écarts entre micro-quartiers sont moins marqués que dans le 18ᵉ.

Des acheteurs en quête de surfaces intermédiaires

La demande évolue : les biens de prestige connaissent un léger recul, au profit de surfaces intermédiaires entre 80 et 100 m². Les familles recherchent des appartements entre 90 et 120 m², tandis que les investisseurs ciblent toujours les petites surfaces à fort rendement locatif.

Un tiers des acquéreurs sont étrangers, avec une prédominance américaine et italienne. « Les Américains, historiquement concentrés dans les 6ᵉ et 7ᵉ arrondissements, se tournent vers le 9ᵉ, plus authentique », précise Anna Zeitoun. Une clientèle française expatriée en Asie du Sud-Est ou à Dubaï s’intéresse également au secteur, séduite par le potentiel locatif.

Des quartiers en pleine transformation

Les acheteurs cherchent désormais un Paris plus vivant : rues animées, commerces de proximité et vie de quartier font partie des critères incontournables. Cette tendance profite aux quartiers en mutation comme Barbès ou Château-Rouge.

Le 2ᵉ arrondissement, avec Montorgueil et ses immeubles anciens aux poutres apparentes, reste prisé des amateurs de charme. Le 10ᵉ, riche en anciens ateliers et lofts de 150 à 250 m², attire une clientèle locale aisée en quête de grands volumes peu cloisonnés. Les prix dépassent parfois les 2 millions d’euros pour ce type de bien.

« On sent un vrai changement dans les attentes des acheteurs parisiens mais aussi étrangers. Beaucoup cherchent aujourd’hui un Paris plus vivant, plus authentique : rues animées, commerces de proximité, une vraie vie de quartier. C’est ce qui les attire de plus en plus vers des arrondissements comme le 9ᵉ, mais aussi vers des quartiers tels que Barbès ou Château-Rouge, qui amorcent une transformation profonde », conclut Anna Zeitoun.

Par MySweetImmo