Logement : « Un seul souffle pour deux poumons privé et social », Norbert Fanchon

Norbert Fanchon, Président du Groupe Gambetta, « l’avenir du logement social ne se construira pas contre le logement privé ». Il est urgent de relancer la production pour résoudre la crise du logement.

Portrait de Norbert Fanchon, president du groupe Gambetta

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Norbert Fanchon, Président du Groupe Gambetta

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Sans nouveaux logements, il n’y a pas de logements sociaux. Et sans logement social, il n’y a pas de logement.

La crise du logement n’est pas une querelle de répartition, ni même un débat de solidarité ; c’est avant tout une crise de production, une vérité simple qu’il faut avoir la lucidité de reconnaître et le courage de dire.

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Une crise du logement entraîne une hausse des demandes de logements sociaux

La demande sociale naît toujours des tensions du marché libre. Lorsque la construction ralentit, l’offre se raréfie, les prix s’envolent et des familles entières basculent vers le logement social. Dans le même temps, la production de logements sociaux repose, elle aussi, sur l’élan du privé : chaque programme lancé par un promoteur emporte avec lui une part de logements sociaux, cédés aux bailleurs dans des conditions encadrées. Ainsi, chaque immeuble érigé devient une promesse de parc abordable, chaque chantier une chance d’élargir l’horizon des ménages en attente.

Le logement social n’est donc pas une filière isolée. Il prolonge directement la dynamique privée. Lorsque la construction libre s’interrompt, c’est tout l’ascenseur du logement qui se fige. Les communes se heurtent à leurs obligations SRU, les bailleurs se voient privés de foncier et de volumes, et les ménages en quête d’un toit se retrouvent sans réponse.

L’urgence est de relancer la production de logements

Relancer la production n’est pas une option, c’est une urgence. Les promoteurs doivent continuer d’intégrer le logement social dans leurs programmes. Les bailleurs doivent saisir des opportunités et mettre à profit la baisse du livret A. Quant aux collectivités et à l’État, ils doivent offrir un cadre clair, stable, incitatif, qui simplifie les procédures et trace une perspective durable.

Il s’agit d’une alliance plus que d’un compromis : promoteurs, bailleurs et pouvoirs publics, unis autour d’un même dessein, produire davantage et produire mieux. Alors seulement nous pourrons répondre à l’urgence du logement et empêcher que le sentiment de déclassement des Français s’enracine. Et c’est sans doute un des messages que le Congrès HLM, en ce moment même, devrait porter haut : rappeler que l’avenir du logement social ne se construira pas contre le logement privé, mais avec lui, dans ce souffle commun qui donne vie aux deux poumons du logement.

Par MySweetImmo