Parité dans l’immobilier : Une égalité de façade qui masque des blocages profonds

La parité dans l’immobilier reste superficielle : malgré une quasi-égalité dans les effectifs, les femmes accèdent moins aux postes dirigeants, connaissent des augmentations salariales plus faibles et sont plus rarement promues. Ce qu’il faut retenir de la 4e étude de l’Observatoire de la Parité dans l’Immobilier.

Parite dans l’immobilier

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L’Observatoire de la Charte de la Parité dans l’Immobilier dévoile les résultats de sa 4e enquête annuelle, menée par l’IEIF et la sociologue Chantal Schmitt, sur la base des données 2024 recueillies auprès de 85 % des entreprises signataires.

Cette édition dresse un constat contrasté : si 78 % des entreprises maintiennent leurs objectifs malgré la crise que traverse l’industrie immobilière, les équilibres apparents masquent encore un « véritable blocage » au sommet de la hiérarchie et dans la rémunération.

En effet, si la parité semble acquise dans les effectifs, c’est avant tout l’illusion d’un équilibre de surface : les femmes représentent 52 % du salariat total et 49 % des cadres, soit une quasi-parité, mais l’analyse fine révèle des fragilités structurelles.

« L’équilibre statistique ne suffit pas : tant que les mécanismes de progression ne sont pas équitables, la parité reste une façade », analyse Chantal Schmitt, sociologue de l’étude.

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Une parité apparente qui masque des fractures structurelles

La progression des femmes reste entravée par un plafond de verre persistant et un retard salarial structurel. Le leadership demeure déséquilibré : 74 % des entreprises n’ont pas la parité dans leurs instances dirigeantes. Seules 20 % des entreprises du panel sont dirigées par une femme.

Dans le top 10 des rémunérations, on ne compte en moyenne que 3,5 femmes – un chiffre qui ne progresse pas depuis 2023.

Des inégalités persistantes dans la rémunération et les promotions

De même, les évolutions salariales et les promotions reflètent ces déséquilibres : les augmentations salariales fixes ont été en moyenne de +4,8 % pour les femmes contre +5,6 % pour les hommes ; la part des femmes promues chute de 5 points entre 2023 et 2024.

« Les femmes sont nombreuses, mais elles ne décident pas encore : le pouvoir reste concentré », ajoute Lina Mounir, directrice études marchés immobiliers à l’IEIF.

Les facteurs de rupture : maternité, culture d’entreprise, retards stratégiques

Plusieurs facteurs de friction peuvent être identifiés dont la maternité qui demeure un « point de rupture » et continue de peser sur les trajectoires. Les entreprises accusent également des retards stratégiques : 62 % n’ont pas anticipé la transposition de la directive européenne sur la transparence des rémunérations ; 68 % n’ont alloué aucun budget spécifique à la réduction des inégalités salariales.

« La parité de surface ne suffit plus. Si nous voulons faire évoluer les choses et permettre à tous d’avoir une place juste dans nos entreprises, l’urgence est d’allouer des moyens et de renforcer les actions concrètes pour lever les blocages culturels et structurels », précise Christel Zordan, Présidente de l’Observatoire de la Charte de la Parité dans l’Immobilier.

Priorités 2026 : vers une action plus concrète

L’Observatoire entend renforcer la mobilisation en 2026 autour d’une Charte renouvelée, autour de trois priorités :

  • Anticiper la réglementation européenne sur la transparence salariale.
  • Corriger les écarts en matière de rémunération/recrutements/promotions via des revues annuelles dédiées.
  • Renforcer les actions en faveur de la visibilité et de la promotion des femmes
Par MySweetImmo