Ile-de-France: hausse des constructions neuves depuis 10 ans, qui ont perdu 9 m2 de surface moyenne

La région Ile-de-France, qui accueille quelque 50.000 nouveaux habitants par an, a augmenté significativement sa production de logements neufs en 10 ans malgré un coup d’arrêt depuis 2020, mais ces logements ont perdu 9 m2 de surface moyenne, selon une étude parue mercredi.

© adobestock

 0

Après une période d’atonie entre 2000 et 2010, la construction de logements neufs a progressé de moitié en Ile-de-France entre 2011 et 2020, passant de 420.000 à 660.000 mises en chantier, selon l’Institut Paris Région (IPR), l’agence d’urbanisme d’Ile-de-France.

Tirées par l’objectif législatif de production de 70.000 logements par an, ces mises en chantier ont atteint un pic en 2017 avant de redescendre à 60.000 fin 2022.

La dernière décennie se caractérise par un recul de la construction de maisons (-9%) et l’explosion des appartements (+78%). Le nombre de résidences destinées aux étudiants et personnes âgées a par ailleurs été multiplé par 2,5.

Fait marquant, « à structure de logement constante, la superficie moyenne des logements neufs a perdu 9 m2 » sous l’effet notamment de l’érosion du pouvoir d’achat immobilier des ménages.

Une progression plus marquée dans la petite couronne de Paris

La progression des constructions est particulièrement marquée (+79% des mises en chantier) dans la petite couronne autour de Paris (Hauts-de-Seine, Seine-Saint-Denis,Val-de-Marne). La Seine-Saint-Denis arrive en tête des départements bâtisseurs.

En grande couronne (Yvelines, Val d’Oise, Seine-et-Marne, Essonne), la construction est portée par la nécessité de « réaménager des quartiers sortis de terre dans les années 1960 et 1970 » et par de grands projets (Saclay, etc.).

Une consommation foncière en baisse

Point positif, la consommation foncière a diminué. Quelque 765 ha par an sont ainsi mobilisés pour produire du logement neuf aujourd’hui, contre 1.075 entre 2001 et 2005. En cause notamment, une part majoritaire d’opérations de renouvellement urbain et de changements d’usage du sol vers le logement.

Concernant le parc social, la production a atteint 20.700 entre 2011 et 2020, contre un objectif de 32.000 fixé au titre de la loi Solidarité et renouvellement urbain (SRU), alors que la région concentre 10% de population française mal-logée.

Parmi les raisons de cet échec, la dépendance croissante de la production sociale à l’égard du privé, avec une offre sociale « minoritaire » au sein des programmes. L’offre neuve s’avère en outre « plus onéreuse que le parc social existant ».

Autre tendance liée cette fois au développement du télétravail, la « captation de logements par de nouveaux usages » (résidences secondaires, locations saisonnières, pied-à-terre) qui « freine l’augmentation du parc occupé ».

Par MySweetImmo avec AFP