Remaniement : Ça y est, le logement a enfin un ministre, Guillaume Kasbarian
Le député d’Eure et Loire (Chartres) à l’origine de la loi Anti Squat fait son entrée au gouvernement de Gabriel Attal. Patrice Vergriete son prédécesseur devient Ministre su Logement.
Le député d’Eure et Loire (Chartres) à l’origine de la loi Anti Squat fait son entrée au gouvernement de Gabriel Attal.
Guillaume Kasbarian est nommé Ministre du Logement, il succède à Patrice Vergriete qui devient ministre des transports. Le membre « du fan-club » d’Emmanuel Macron et libéral revendiqué, le député s’est illustré par la loi dite « Kasbarian » promulguée en juillet qui durcit les sanctions envers les squatteurs et accélère les procédures d’expulsion en cas d’impayés de loyers.
Le député de 36 ans au style bonhomme a fait toutes ses armes politiques à l’Assemblée nationale, où il avait été propulsé en 2017 par la vague de marcheurs estampillés « société civile ».
Réélu en 2022, il s’est imposé comme l’une des valeurs montantes du vivier parlementaire du camp présidentiel. Et son nom avait déjà circulé en coulisses parmi les « ministrables » pressentis lors du remaniement de juillet 2023.
Guillaume Kasbarian, ministre anti squat
Avec le logement, un secteur en crise, il hérite d’un des dossiers chauds des prochains mois, souvent qualifié de « bombe sociale ».
Au sein de la majorité, l’élu d’Eure-et-Loir a fait partie récemment des députés qui ont plaidé pour rogner les avantages fiscaux des locations de courte durée du type « Airbnb ».
Sa proposition de loi « anti-squat« , adoptée mi-juin par le Parlement, lui avait valu une première exposition médiatique. Et aussi un feu nourri de critiques venant de la gauche et des associations dénonçant une « criminalisation de tous les mal-logés ».
Le mettre au Logement « serait une grave erreur, le DAL (l’association Droit au logement, NDLR) ne peut pas le supporter », glissait récemment l’un de ses collègues députés.
Mais « sur le terrain, des gens l’arrêtaient dans la rue pour le féliciter » pour sa loi, assure un collaborateur du député, qui martèle ses convictions libérales, sur le plan économique « et aussi sociétal« . Tout comme son aversion « aux taxes en tous genres« .
Guillaume Kasbarian, fan d’Emmanuel Macron
Guillaume Kasbarian aime à rappeler que c’est le discours « ni de droite, ni de gauche » et la personnalité du chef de l’Etat, qui l’ont attiré vers la politique.
« Macron, je suis toujours membre du fan-club, et s’il n’en reste qu’un à la fin, ce sera moi », lançait-il en souriant devant des journalistes l’été dernier.
Il est consultant dans un cabinet de conseil quand il se lance en 2016 dans le mouvement naissant « En Marche », fondé par Emmanuel Macron alors ministre de l’Economie.
Il en devient un responsable dans son département d’Eure-et-Loir. Puis de fil en aiguille, dans la foulée de l’élection présidentielle de 2017, il se porte candidat aux législatives dans la première circonscription de Chartres.
Le trentenaire va ainsi surfer sur la vague de jeunes élus macronistes issus de la société civile, qui débarquent au Palais Bourbon sans bagage politique, mais avec l’ambition affichée d’y apporter leur expérience du secteur privé.
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Côté cash
A l’Assemblée, il se spécialise notamment dans les questions économiques et industrielles.
Ce qui lui vaut de monter en grade après sa réélection en 2022 en prenant la tête de la commission des Affaires économiques, où il « négocie avec tout le monde, sauf LFI et le RN« .
Très actif lors des concertations autour du projet de loi sur « l’industrie verte« , il a été le rapporteur général de la commission spéciale sur ce texte.
Adepte du « côté cash » du chef de l’Etat, y compris de ses petites phrases décriées sur la rue à traverser pour trouver un emploi ou le « pognon de dingue » des aides sociales, Kasbarian se veut lui-même pratiquant du franc parler.
Comme quand il fustige sur X le « petit microcosme bibéronné aux aides publiques » après le discours offensif de Justine Triet, la lauréate de la Palme d’or de l’édition 2023 du Festival de Cannes. Ou, toujours sur le réseau social, quand il raille l’inspiration « marxiste » du programme économique de Marine Le Pen.
Né à Marseille dans une famille d’origine arménienne, diplômé de l’Essec après avoir vécu un temps au Kenya, Guillaume Kasbarian, souvent coiffé d’un béret made in France, habite dans une chaumière d’un petit village d’Eure-et-Loir.
Il y rentre dès que possible, selon son entourage, pour rejoindre ses deux chats noirs « Winston » et « Churchill ».