Canicule : Quand l’architecture du passé inspire les logements de demain
Pergolas, patios, tours à vent… Face aux canicules, les architectes redécouvrent des techniques vernaculaires pour rafraîchir les logements sans climatisation. De la Provence à l’Iran, ces savoir-faire inspirent une architecture bioclimatique plus sobre, durable et adaptée aux fortes chaleurs.

Nouveau
© adobestock
Pergolas provençales, patios ombragés, tours à vent… Les architectes redécouvrent des solutions anciennes pour rafraîchir les logements face au réchauffement climatique. Un retour aux savoir-faire qui mêle esthétique, confort et durabilité.
En bref. Les fortes chaleurs poussent les architectes à s’inspirer des habitats traditionnels. Ces solutions, comme les patios ou les tours à vent, utilisent des matériaux locaux et des systèmes naturels de ventilation. Elles offrent un confort sans recours massif à la climatisation.
L’ombre et la végétation comme climatiseurs naturels
« Il y a vraiment beaucoup d’exemples très intéressants issus du passé », explique Cristiana Mazzoni, architecte et urbaniste à Paris. Professeure à l’École nationale supérieure d’architecture de Paris-Belleville, elle a étudié les « maisons à cour, patio ou loggia » le long des Routes de la soie. Dans ces cours intérieures, l’ombre et la végétation apportent fraîcheur et humidité, souvent renforcées par une fontaine ou un puits. Ces structures se retrouvent dans les riads marocains, les domus romaines ou encore les demeures ottomanes.
Des techniques vernaculaires venues du monde entier
Des tours à vent iraniennes, ancêtres écologiques de la climatisation, aux maisons en terre isolantes, les exemples abondent. En Provence, la treille côté sud protège du soleil tout en laissant circuler l’air. « On construisait avec les matériaux à disposition et en fonction des climats et des façons de vivre », rappelle Jacques Boulnois, architecte et enseignant à l’université d’Orléans.
Quand le passé rencontre l’architecture contemporaine
La réutilisation moderne existe déjà. En 1991, l’architecte Renzo Piano a conçu rue de Meaux, à Paris, une vaste cour intérieure au cœur de logements sociaux. « Vous remarquerez la petite différence de 2 degrés entre la rue et la cour », souligne Colette, habitante. Dans le quartier de la Chapelle, la halle Pajol réhabilitée en 2014 intègre récupération d’eau de pluie, panneaux solaires et puits provençal.
Pas de solution universelle
« Sans fioul ni électricité, ce n’était pas facile pour nos ancêtres, mais ils mettaient de l’intelligence », insiste Jacques Boulnois. Il rappelle qu’aucune solution n’est miracle et que ces techniques doivent être adaptées aux contextes locaux. Les tours à vent, par exemple, sont complexes à reproduire en dehors de leur environnement d’origine.