Crédit immobilier : Pourquoi les taux pourraient grimper après le vote de confiance

Le vote de confiance au gouvernement Bayrou pourrait faire bouger les taux de crédit immobilier. Bruno Rouleau, délégué général de la Fédération du courtage en crédit, détaille les risques d’une nouvelle hausse pour MySweetImmo.

Portrait de Bruno Rouleau, delegue general de la Federation du Courtage en Credit

Bruno Rouleau, délégué général de la Fédération du courtage en crédit

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À la veille du vote de confiance du gouvernement Bayrou, une question se pose : les taux d’intérêt vont-ils repartir à la hausse ? Pour Bruno Rouleau, délégué général de la Fédération du courtage en crédit, l’issue du scrutin de lundi pourrait peser lourd sur le crédit immobilier et, par ricochet, sur le marché immobilier.

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La notation de la dette sous surveillance

Si le gouvernement opte pour une ligne de rigueur budgétaire, les marchés financiers pourraient rester calmes. « Mais si la politique apparaît trop laxiste, la défiance risque de s’installer, avec à la clé une hausse des rendements obligataires et donc des taux de crédit plus chers », prévient Bruno Rouleau.
Dès le 12 septembre, Fitch publiera sa nouvelle évaluation de la France. Moody’s et Standard & Poor’s suivront dans les semaines suivantes. « Nous étions déjà sous perspective négative. Une dégradation placerait la France au niveau de pays intermédiaires », alerte-t-il. Conséquence possible : une envolée du taux à 10 ans de 3,54 % à près de 3,83 %. Chaque 0,30 point de hausse représente environ 10 milliards d’euros d’intérêts supplémentaires pour l’État… et des crédits plus chers pour les ménages.

Des banques de plus en plus sélectives

Même si les taux sont fixes en France, les banques disposent de moins en moins de marge de manœuvre. Elles deviennent plus exigeantes sur l’apport et provisionnent davantage de fonds propres. « Après une année 2024 de rebond, elles ont toutes les raisons de réduire la voilure », observe Bruno Rouleau.
Le prêt relais illustre cette fragilité. Il ne représente que 7 % des crédits, mais les durées s’allongent, parfois au-delà de deux ans. « Quand un ménage n’arrive pas à vendre, la banque doit transformer le prêt relais en crédit de restructuration, beaucoup plus coûteux », poursuit l’expert. Résultat : des projets bloqués et beaucoup de stress pour les emprunteurs.

Un marché immobilier sous pression

Les primo-accédants, moteurs du marché avec plus de la moitié des transactions, risquent d’être les plus touchés. Le neuf est en panne jusqu’en 2029, et la reprise reste fragile. « Si les taux repartent à la hausse, le marché immobilier en pâtira directement », conclut Bruno Rouleau.

Par MySweetImmo