Logement social : 1 locataire sur 2 souhaite déménager
Le dernier baromètre Habitat 2025 Toluna–Procivis révèle une réalité contrastée : même avec des revenus modestes et attachés à leur logement, 1 locataire HLM sur 2 souhaite déménager, voire devenir propriétaire.

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Le logement social est d’abord celui des plus fragiles, et en particulier des personnes seules. Pour elles, le HLM constitue souvent le seul rempart face à un marché locatif privé devenu inaccessible.
Pourtant, même dans le parc social, la charge budgétaire reste lourde : les locataires estiment encore plus que l’ensemble des Français que le logement pèse trop sur leurs finances. Les loyers modérés ne suffisent pas à compenser la faiblesse des revenus. Heureusement que le HLM les accueille… mais la file d’attente s’allonge, avec près de 3 millions de demandeurs aujourd’hui.
« Le logement social remplit une mission essentielle : protéger les plus fragiles, en particulier les personnes seules qui rencontrent des difficultés à se loger dans le parc privé. Mais si le parc social est un refuge, nous devons aussi veiller à ce qu’il puisse être un tremplin, notamment grâce à l’accession sociale », précise Yannick Borde, président du réseau Procivis.
Partir un jour…
Dans ce contexte, le dernier baromètre Habitat 2025 Toluna–Procivis révèle une réalité contrastée. Si une majorité des habitants du parc social se déclare attachée à leur logement, ils expriment en même temps une forte aspiration à changer de cadre de vie, voire à devenir propriétaires.
Cet horizon reste pourtant lointain pour beaucoup, en raison d’obstacles structurels et financiers.
46 % seulement pensent pouvoir devenir propriétaires
Près d’un locataire HLM sur deux affiche l’objectif de devenir propriétaire de sa résidence principale. Mais seuls 46 % pensent pouvoir franchir ce cap dans les cinq prochaines années, un niveau inférieur à la moyenne nationale. L’accession sociale apparaît donc à la fois comme un souhait largement partagé et comme une perspective fragile.
84 % jugent leur logement trop lourd financièrement
Le profil type du locataire social illustre ces contradictions. Plus de 45 % ont plus de cinquante ans et 47 % disposent de revenus modestes, bien au-delà de la moyenne française. Pour 84 % d’entre eux, le logement représente une charge budgétaire importante, parfois écrasante.
Dans ce contexte, l’accès au crédit est un véritable parcours d’obstacles : prix de l’immobilier élevés, exigence d’apport financier de la part des banques, taux d’emprunt jugés trop lourds.
1 habitant HLM sur 2 souhaite déménager
Cette pression financière alimente une volonté de changement. Près d’un habitant en HLM sur deux souhaite déménager, le plus souvent pour un logement plus spacieux, mieux isolé ou pour accéder à la propriété.
Les critères de choix sont clairs : le coût reste déterminant, mais viennent ensuite la performance énergétique et la présence d’un espace extérieur, révélateurs d’aspirations à une meilleure qualité de vie.
Des habitants plus favorables à la construction que la moyenne
Le baromètre souligne enfin un fait marquant : les habitants du logement social se montrent plus favorables que l’ensemble de la population à la construction de nouveaux logements.
Pour eux, le HLM ne représente pas seulement une solution face à la crise du logement, mais aussi une étape possible sur le chemin de la propriété.
Du refuge au tremplin
À travers ce regard sur le logement social, le baromètre Habitat 2025 Toluna–Procivis met en évidence un double enjeu : garantir la mission première du parc HLM, celle d’offrir un logement accessible aux ménages modestes et aux personnes seules, tout en renforçant les dispositifs d’accession sociale pour répondre aux aspirations d’une large partie de ses occupants. Le logement social reste un refuge indispensable, mais il doit aussi redevenir un tremplin.
« Notre baromètre Procivis confirme ce que nous constatons chaque jour sur le terrain : de nombreux Français peinent à se loger et doivent consacrer une part trop importante de leur budget au logement. Nous voyons aussi qu’ils restent, pour une grande majorité, désireux de devenir propriétaires. C’est à l’ensemble du secteur de trouver les solutions pour rendre ce désir accessible», conclut Yannick Borde, président du réseau Procivis.