Immobilier : Pour 78% des Français, les pouvoirs publics n’anticipent pas le dérèglement climatique

Les Français prennent conscience de la nécessité d’adapter leur habitat face au climat qui change. Ce qu’il faut retenir de l’étude BigMat qui met en évidence leur besoin d’être accompagné vers un habitat plus résilient.

Pour 78% des Français, les pouvoirs publics n'anticipent pas les risques du dereglement climatiques

Nouveau

© adobestock

 0

Sécheresses prolongées, canicules à répétition, pluies diluviennes, ouragans, tornades, tempêtes : les phénomènes météorologiques extrêmes s’intensifient et mettent à l’épreuve les bâtiments, en particulier les logements. En témoigne le lancement, ce mois d’octobre, par le gouvernement, d’une aide expérimentale pour faire face au « retrait-gonflement des argiles » (RGA), un phénomène qui menace de fissurer plusieurs millions d’habitations.

Face à ces bouleversements, la question de la résilience du parc immobilier français devient plus urgente que jamais. Mais les Français mesurent-ils vraiment l’impact du dérèglement climatique sur leur lieu de vie ?

Alors que le 25 juin 2025, quatorze sinistrés attaquaient l’État pour inaction climatique, une première en Europe, BigMat a souhaité interroger les ménages. Cette étude met en lumière des tendances révélatrices : entre prise de conscience des effets du dérèglement climatique et émergence d’une volonté d’anticiper ses conséquences sur leur logement, les Français amorcent une transition vers un habitat plus résilient, une évolution qui appelle un besoin fort d’accompagnement pour passer à l’action.

Newsletter MySweetimmo

1/4 des Français exposés aux risques d’inondation

Les sinistres liés aux catastrophes naturelles pourraient représenter un coût de 143 milliards d’euros d’ici 2050, contre 73,4 sur les trente années précédentes, selon les assureurs.

En France, depuis 1982, 17 500 événements ont été à l’origine d’une reconnaissance de catastrophe naturelle et 5 700 communes sont en moyenne concernées chaque année. Aujourd’hui, 18,5 millions d’habitants sont directement exposés aux risques d’inondation, soit plus d’un quart de la population française. Par ailleurs, près de la moitié du territoire métropolitain est exposée aux mouvements de terrain dus au RGA, phénomène aggravé par l’augmentation des épisodes de sécheresse et d’inondation (Source: Sénat).

Les principaux enseignements de l’Étude

Les Français témoignent d’une prise de conscience réelle des impacts du changement climatique sur leur lieu de vie :

  • 60 % des personnes interrogées remarquent des sécheresses à répétition rendant la végétation difficile à maintenir ;
  • 59 % déclarent observer une prolifération des nuisibles tels que les moustiques, les frelons asiatiques ou encore les rongeurs ;
  • 45 % constatent une transformation de la faune et de la flore locale.

Un certain nombre a déjà subi des dégradations sur leurs espaces extérieurs :

  • 50 % des Français ont déjà subi des dégâts dus à des vents violents ;
  • 47 % des dégradations par suite d’alternances brutales de sécheresses et fortes pluies ;
  • 41 % des précipitations intenses provoquant inondations ou affaissements de terrain ;
  • 30 % ont vécu des gelées endommageant infrastructures et plantations.

Face à cette situation, plus d’1 Français sur 2 envisage spécifiquement d’adapter leur habitat au dérèglement climatique :

  • Installation de systèmes de gestion de l’eau (24 %) ;
  • Choix de végétaux plus résistants à la sécheresse (24 %) ;
  • Création de zones d’ombre à l’extérieur (23 %) ;
  • Installation de systèmes d’économie d’énergie (20 %) ;
  • Achat d’équipements pour lutter contre les fortes chaleurs (16 %) ;
  • Choix de matériaux plus durables et résistants aux intempéries (16 %)
  • Intégration de solutions visant à prévenir les risques de dégradations liés à la sécheresse (11 %) ;
  • Anticipation des risques d’inondation (9 %).

Structurer la filière du bâtiment pour faire face à l’enjeu climatique

« Le bâtiment est à la fois contributeur et victime du changement climatique. Aujourd’hui, il ne s’agit plus simplement de construire ou de rénover : il faut désormais construire pour durer et résister. Cela commence par une bonne information, l’usage de matériaux adaptés et surtout des professionnels formés aux nouveaux risques climatiques, capables d’accompagner les ménages dans le diagnostic de leurs problématiques et les solutions à mettre en œuvre », commente Fabio Rinaldi, Président du Directoire de BigMat France.

Et il conclut : « Ce que révèle l’étude menée par BigMat, c’est une révolution silencieuse mais profonde : les Français prennent conscience de la nécessité d’adapter leur habitat face au climat qui change. Mais pour que cette prise de conscience devienne action, il faut structurer toute la filière, renforcer la formation des acteurs du bâtiment et mieux accompagner les ménages grâce à des référents de confiance sur le terrain. Le dérèglement climatique n’épargne d’ailleurs ni les logements, ni les infrastructures publiques, les ponts ou les routes : c’est toute notre manière de construire et d’entretenir le bâti qui doit évoluer. »

Par MySweetImmo
Enquête BigMat réalisée auprès d’un échantillon de 2 466 personnes représentatif de la population française en ligne du 25 avril au 2 mai 2025.