Immobilier : « Le marché repart assez fortement en ce début d’année », Sébastien Kuperfis (Junot)
Après une chute de 50 % de l’activité en 2024, l’immobilier de luxe parisien repart. Simple effet de rattrapage ou vraie reprise ? Sébastien Kuperfis décrypte la situation au micro de Mon Podcast Immo.
Sébastien Kuperfis est l’invité de ce nouvel épisode de Mon Podcast Immo. Au micro d’Ariane Artinian, le président du groupe Junot dresse le bilan d’une année 2024 difficile pour l’immobilier de luxe à Paris et partage ses perspectives pour 2025.
2024 : une hémorragie sur le marché du luxe
Moins 50 % d’activité. Le chiffre est brutal. Après l’euphorie post-Covid, le marché immobilier de prestige a connu un net coup de frein. « On a enregistré 40 % de transactions en moins et une baisse des prix de 10 % », détaille Sébastien Kuperfis.
Mais derrière cette moyenne se cache une réalité plus contrastée : « Les écarts de prix se sont creusés de 20 %. Les biens parfaits continuent de bien se vendre, tandis que ceux avec des défauts subissent de fortes corrections. »
Les acheteurs, autrefois prêts à tout pour investir dans la pierre parisienne, se montrent désormais plus sélectifs. Seuls les appartements rénovés par des architectes et idéalement situés trouvent preneur rapidement.
Un rebond en 2025, mais pour combien de temps ?
Depuis quelques mois, les indicateurs repartent dans le vert. « Nous prévoyons une hausse de 55 % de notre chiffre d’affaires au premier trimestre 2025 par rapport à 2024 », annonce Sébastien Kuperfis. Un chiffre impressionnant, mais qui cache une réalité plus complexe : ce rebond est-il durable ou s’agit-il d’un simple effet de rattrapage après des mois d’attentisme ?
Ce regain d’activité s’explique d’abord par la baisse des taux d’intérêt, qui redonne du souffle au marché, y compris pour les acheteurs fortunés. « Même ceux qui n’empruntent pas sont influencés par l’évolution des taux », précise Sébastien Kuperfis. Mais un autre facteur joue également un rôle clé : le retour des investisseurs internationaux, en particulier chinois. Là encore, les habitudes ont changé. « Cette nouvelle génération délaisse le triangle d’or pour des quartiers plus discrets comme Saint-Germain-des-Prés ou le 7ᵉ arrondissement. »
Junot voit plus loin : Bruxelles, châteaux et vignobles
Crise ou pas, Junot poursuit son expansion. Après Paris, le groupe a jeté son dévolu sur Bruxelles, en rachetant l’agence Victoire, bien implantée dans les quartiers prisés des expatriés français. Autre projet d’envergure : le marché des châteaux et des propriétés viticoles. « On a eu de plus en plus de demandes. Plutôt que de les rediriger vers d’autres agences, on a décidé d’en faire une spécialité. »
Alors, l’immobilier de luxe a-t-il vraiment tourné la page de la crise ? Rien n’est moins sûr. Si la reprise semble bien engagée, les incertitudes économiques et politiques pourraient encore brouiller les cartes dans les mois à venir.
Vous voulez en savoir plus sur le marché immobilier de luxe ? Découvrez cet épisode de Mon Podcast Immo avec Sébastien Kuperfis, disponible sur MySweetImmo et toutes les plateformes.