Immobilier : OMEDOM, la proptech qui veut fluidifier la succession patrimoniale
Alors que 6000 milliards d’euros vont être transmis en France, la proptech OMEDOM, fondée à Albi par Coline Sinquin, veut digitaliser et simplifier la succession patrimoniale.

© DR
Les dirigeantes d'Omedom : Chloé Cartier, Coline Sinquin et Héloïse Medina
Depuis l’été 2024, le contexte économique a fragilisé l’écosystème des startups françaises. Entre instabilité politique et frilosité des investisseurs, le taux d’échec des jeunes pousses a grimpé entre 60 % et 90 %. Dans ce climat tendu, Omedom tire son épingle du jeu sur un marché encore peu adressé : celui de la transmission patrimoniale et de l’éducation financière des familles.
OMEDOM, fondée à Albi par Coline Sinquin, développe une solution digitale qui permet aux familles d’organiser et d’anticiper la gestion de leur patrimoine et de leurs successions. La startup, aujourd’hui valorisée à 2,5 millions d’euros, annonce avoir sous gestion un volume d’actifs atteignant 1,4 milliard d’euros.
6000 milliards de transmission d’ici 2030
Les perspectives sont vertigineuses. D’ici 2030, le monde va connaître le plus grand transfert de richesses de l’histoire de l’humanité. Selon Forbes, 94 000 milliards de dollars devraient passer d’une génération à l’autre à l’échelle mondiale. En France, ce sont près de 6000 milliards d’euros qui doivent être transmis dans les prochaines années.
En grande partie détenu par les baby-boomers, nés entre 1943 et 1960, le patrimoine français est aujourd’hui concentré : 75 % du patrimoine financier et immobilier leur appartient. Pour Coline Sinquin, l’enjeu est désormais d’éviter les pertes d’informations et les difficultés qui surgissent souvent lors des successions. « Il faut s’y mettre ! », insiste-t-elle, face à cette gigantesque vague de transmission attendue dans les dix prochaines années.
Des successions plus complexes avec les nouvelles configurations familiales
Au-delà des chiffres, c’est un véritable choc générationnel et organisationnel qui s’annonce. « Nous, enfants des baby-boomers, sommes les premiers digital natives. Nos vies sont beaucoup plus complexes : familles recomposées, actifs diversifiés, pays de résidence différents… Il va forcément y avoir un trou dans la raquette au moment de la succession. »
Ces spécificités rendent les successions plus techniques à organiser et accentuent le besoin d’outils clairs, pédagogiques et accessibles.
Une réponse tech à un sujet encore largement tabou
En France, la mort, l’argent et l’héritage restent des sujets sensibles, souvent repoussés à plus tard par les familles. C’est précisément sur ces non-dits qu’OMEDOM entend agir, en proposant une solution numérique permettant de centraliser les informations patrimoniales, anticiper les problématiques successorales, faciliter les démarches administratives et mieux transmettre les volontés et les actifs entre générations.
Coline Sinquin, lauréate du tout premier sweet ladies awards
Dans un marché où l’offre reste très éclatée entre les notaires, les conseillers en gestion de patrimoine et les acteurs bancaires, OMEDOM se positionne comme un acteur hybride, entre tech et accompagnement patrimonial.
Coline Sinquin incarne une nouvelle génération de dirigeantes qui investissent les secteurs de l’immobilier, de la tech et du patrimoine. En 2021, elle a été récompensée par le tout premier Sweet Ladies Award, une distinction créée par MySweetImmo pour valoriser les femmes qui transforment l’immobilier.