Ex journaliste économique, elle est devenue conseil en gestion de patrimoine

Après une vingtaine d’année dans la presse économique, Héloïse Bolle a pris un tournant à 180° en créant Oseille et Compagnie. Aujourd’hui, elle propose ses conseils en gestion de patrimoine aux particuliers.

Portrait Eloise Bolle

© Frederique Toulet

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En 1999, son diplôme de l’Institut pratique de journalisme (IPJ) en poche, Héloïse Bolle enchaine comme beaucoup de jeunes journalistes des contrats dans différentes rédactions avant d’intégrer le magazine Capital en 2000. « Je travaillais au service « Argent et placements » au sein duquel je traitais les sujets relatifs aux finances personnelles », indique celle qui y restera deux ans avant de partir .travailler pour le magazine Challenges où elle restera jusqu’en 2018, date de sa reconversion

« Je me posais de plus en plus de questions sur l’avenir de la presse écrite. Je travaillais, à l’époque, pour un titre papier où la transition numérique était quelque peu difficile et j’étais inquiète concernant le modèle économique. Je ne voyais pas comment on pourrait à terme s’en sortir même au prix d’une révolution forcée », explique-t-elle. Et d’ajouter « En 2013, j’ai donc fait un bilan de compétences et, l’année suivante, j’ai décidé de suivre le Master de gestion de patrimoine à l’université Paris Dauphine tout en travaillant à temps partiel pour Challenges. »

Cap sur le conseil en gestion de patrimoine

« A l’époque, ma réflexion était la suivante : il y a tout un pan de la population qui n’est pas servi par la gestion de patrimoine et le métier de conseiller indépendant en gestion de patrimoine n’existe quasiment pas », souligne-t-elle. C’est ainsi qu’en 2018, Héloïse Bolle crée sa propre structure en gestion de patrimoine Oseille et Compagnie pour conseiller les particuliers sur des sujets aussi divers que : la fiscalité, le droit de la famille, l’immobilier, etc.

« En 2019, j’ai publié un livre sur l’argent dans le couple « Les bons comptes font les bons amants » paru aux éditions du Cherche-Midi qui m’a donné une certaine visibilité. Il faut savoir que, dans les couples, lorsqu’il y a une séparation ou un deuil, la personne qui trinque dans 80% des cas, c’est la femme », indique Héloïse Bolle pour qui le sujet relève de l’enjeu de société : « Il y a un moment dans leur vie où les femmes décrochent de la gestion des finances. Schématiquement, c’est souvent au moment où elles ont des enfants tout en menant de front un job prenant. J’ai vu des démarches très altruistes de femmes qui dépensent tout pour le quotidien et qui ne pensent pas à elle alors que la personne avec laquelle elles vivent continue d’épargner. Certaines d’entre elles peuvent ainsi se mettre dans des situations très périlleuses sur le plan financier. »

Avec la sortie de ce livre, la clientèle d’Héloïse Bolle évolue si bien qu’aujourd’hui les femmes représentent 85% de ses clients. 

Du rendez-vous de deux heures au bilan patrimonial

« Durant le premier confinement, une entreprise m’a demandé de créer des ateliers sur les finances personnelles pour donner à ses salariés des pistes de réflexion pour gérer au mieux leur épargne. Je propose désormais ces ateliers aux particuliers qui souhaitent comprendre les rudiments des finances personnelles. Ces ateliers Oseille te Compagnie se déroulent, en ligne ou en présentiel, sur dix heures soit cinq ateliers de deux heures », indique-t-elle.

Héloïse Bolle propose aussi une consultation de deux heures ou, pour les situations plus complexes, elle réalise des bilans patrimoniaux. « Un bilan patrimonial fait entre 25 et 40 pages dans lequel je passe au crible les finances et le budget des clients afin de trouver des pistes pour améliorer la gestion de leur patrimoine. Lors du bilan, je regarde aussi comment agencer le revenu du couple pour que personne ne soit lésé », explique Héloïse Bolle.

Avec ses clients, Héloïse Bolle parle d’argent de manière décomplexée mais derrière l’argent, il y a des personnes, des histoires de vie. « Je suis là pour aider les gens sur certains points de leurs finances personnelles, sur des sujets qui les contrarient parce qu’ils n’en saisissent pas toujours le fonctionnement. Quand je vois des clients sortir de mon bureau et me dire qu’ils savent désormais où ils vont, je me sens extrêmement utile », déclare-t-elle.

Contrairement à son métier de journaliste où l’interaction avec l’utilisateur final, à savoir le lecteur, est quasi inexistante, dans sa nouvelle activité Héloïse Bolle reçoit en direct les interactions de ses clients, « ce qui est très gratifiant », confie-t-elle avant de conclure « En revanche, je ne suis pas là pour vendre du rêve, je permets simplement à mes clients de se projeter sereinement dans la gestion de leur patrimoine. »

Par Sophie Herber